ANALYSE – Du sommet du G7 à celui de l’Otan, de l’accord sur les droits de douane unilatéraux à 15 % avec les États-Unis à la défense de l’Ukraine, les Européens ont essuyé cet été une série d’humiliations dangereuses pour l’avenir du continent.
Sur la photo officielle publiée par la Maison-Blanche pour immortaliser l’accord commercial entre les États-Unis et l’Union européenne, signé le 27 juillet sur le golf écossais de Donald Trump de Turnberry, le président américain et Ursula von der Leyen posent, tout sourire et pouces levés, entourés de leurs équipes respectives. Côté européen, sur la gauche du cliché, l’Allemande Sabine Weyand s’abstient de se joindre à ce geste et arbore une mine sombre. Cette pointure de la Commission européenne, où elle est directrice générale du Commerce, figure clé des négociations du Brexit aux côtés de Michel Barnier, a justifié plus tard cette réserve par son statut de fonctionnaire. Mais, sur le fond, elle s’est montrée plus explicite pour analyser en termes cliniques un « deal » conclu davantage selon elle au nom de la « realpolitik » que de la « politique économique ».
« La partie européenne était sous pression maximum pour trouver une solution rapide qui stabilise les relations…