Immigration : la fin du rêve canadien ? • FRANCE 24

Immigration : la fin du rêve canadien ? • FRANCE 24

[Musique] [Musique] Voilà. Franz André a fui enfant la dictature de François du Vallé en Haïti dans les années 60 avant de faire carrière dans le marketing au Canada. Bonjour, ça va ? Aujourd’hui retraité, il défend les droits des migrants et des personnes sans statut. Ça va ? Ça va bien. Ça va, ça va. Et toi ? Ça va, ça va. Comme tu peux l’imaginer, on est dans l’action. Dans cette église convertie en centre d’hébergement, Kisha estimé, elle aussi d’origine haïtienne voit de plus en plus de migrants de sa communauté arrivé au Canada. 14 jours sans problème. Mais ici c’est le niveau pour les hommes. Ils font quelques jours comme transition de 1 mois à 3 mois. On est à peu près une trentaine de personnes. Ça dérange pas. Tu peux rentrer 2 minutes, ils vont filmer un peu pour voir comment c’est les chambes. Ça c’est une chambre pour des hommes. Qu personne qui sont sortis. C’est un peu plus difficile mais c’est quelque chose. Regardez le drapeau haïtien parce que ils sont ici maintenant. La plupart sont demandeurs d’asile. Ils disent tout le Canada, ils savent que c’est un pays qui accueille un peu tout le monde. Le Canada Eldorado de l’accueil, une réputation pourtant loin de la réalité désormais. Le pays a considérablement durci sa politique d’immigration. Les Haïtiens qui fuient les États-Unis de Donald Trump en font les frais. C’est très important de comprendre que ce que je fais, c’est un travail de bénévole. ce qu’on appelle représentant non rémunéré. Donc il y a certaines choses que je peux faire qu’un avocat ne peut pas faire pe pas faire et puis parmi entre autres les discussions d’accord qu’on va avoir ce père de famille est arrivé seul il y a 3 jours. Il vivait sous le statut de protection temporaire accordée aux Haïtiens après le séisme de 2010 en Haïti. n pas tu avais reçu une lettre ou bien une communication comme quoi le TPS était échu. Oui, on permittra mon permis on a on m’a donné ça pour 3 août. Ah OK, ça se termine. Ouais. Ouais. Selon le département de la sécurité intérieure américain, près de 350000 Haïtiens vivent aux États-Unis sous le statut de protection temporaire. La Maison Blanche veut les voir rentrer en Haïti, même s’il règne sur l’île une insécurité de niveau 4, la pire, selon les critères des autorité américaine elle-même. La pression est tellement énorme et je ne peux pas supporter ça. Dans toutes les rues parce que j’étais habité à Floride. Je connais Floride. Ouais, c’est pas bien. Mais j’ai peur de ça parce que et dès mon enfance, j’ai jamais eu eu ces pression ni des minotes. En tout cas, vraiment un plaisir et puis m’ dit bienvenue Canada. OK, merci quand même. Pour la plupart d’entre eux, le Canada n’est plus une option. Selon une entente sur les tiers pays sûr signé avec Washington, sans un membre de sa famille déjà au Canada, un demandeur d’asile est automatiquement renvoyé aux États-Unis. [Musique] Donald Trump exécute finalement sa promesse électorale qui est de déporter massivement plus de 11 millions de personnes. Et si on parle de la communauté haïtienne, il y a des gens qui se terrent chez eux depuis le 24 avril. Et leur seule option dans beaucoup de cas, c’est de voir rentrer au Canada. Mais les exceptions se sont resserrées depuis mars 2023. Ce n’est plus un programme de demande d’asistie, c’est un programme de réunification familiale. Alors ceux qui arrivent à la frontière qui n’ont pas cette éligibilité, bien ils tentent par la porte arrière que j’appelle des retrait illégalement. Malgré une chute de 45 % des demandes d’asile d’une année sur l’autre courant 2025, ce poste frontière au sud du Québec enregistre lui le double de son activité habituelle, migrant haïtien en tête. Mais en vertu de l’entente avec Washington, 2700 d’entre eux ont déjà été renvoyés aux États-Unis depuis le mois de janvier. Le tour de vis ne s’arrête pas là. En un an, Otawa et ses provinces partenaires ont réduit, suspendu ou annulé plusieurs programmes d’accueil majeurs et revu à la baisse les quotas d’immigration jusqu’en 2027. Direction Toronto en Ontario. Dans la plus grande ville du pays, près d’un habitant sur deux né à l’étranger. La vie à Toronto est hors de prix, c’est inabordable. Sultan Jaangir est arrivé du Bangladesh en 2005. Trouver du boulot en ce moment, ça relève de l’exploit. Tu vois, il y a des familles, des femmes immigrées qui sont qualifiés, elles sont docteurs, ingénieur et même pour elles, ça peut prendre de ou 3 ans avant de décrocher un emploi. Et pas seulement dans leur domaine, même pour un petit job de survie. C’est très dur. Il y a beaucoup de coupes dans le commerce et les fast food. Installée à Scarboro, une banlieue populaire de Toronto, elle dirige une association d’aide et d’orientation pour les femmes d’Asie du Sud, d’où vient la majorité des immigrants ici. [Musique] Comme à Montréal ou Vancouver, le taux d’occupation des logements à Toronto avoisine les 100 %. Il faut souvent débourser la moitié de son salaire et plus pour payer le loyer. Ici, c’est la cuisine. On vit à 8 dans un appartement de deux pièces et voici la seule chambre pour notre famille. Jumaranipol a investi toutes ses économies et emprunté plus de 50000 dollars canadiens autour de 30000 € pour payer ses études en gestion des affaires à Toronto. On vient de perdre la garderie. Le prix a encore grimpé donc vraiment on ne peut plus se le permettre. Cette mère de 38 ans était comptable. son mari avocat au Bangladesh avant d’immigrer au Canada. Quand j’ai postulé pour le permis de travail post diplôme, le temps d’attente était censé être de 3 à 4 mois pour le permis de travail. Oui, mais ça a pris 11 mois. Entre-temps, les allocations enfants ont été coupées. Notre numéro d’assurance sociale a expiré. Donc on a fait face à de nombreux enfin on avait aucune assurance santé à l’époque et on ne pouvait pas changer de travail. Après avoir réduit le quota d’étudiants internationaux en 2024, Otawa a changé en mars 2025 le système de points qu’il faut cumuler pour obtenir la résidence permanente après un diplôme. Résultat des dizaines de milliers d’étudiants venus vivre au Canada ont dû quitter le territoire. Leur expérience et leurs diplômes devraient être reconnus au Canada. Ils ont déjà dépensé une vie entière d’économie pour venir ici et maintenant on leur explique que on a plus besoin de vous. Rentre chez vous mais ils n’ont plus rien. Comment est-ce qu’ils vont rentrer chez eux ? [Musique] Direction les locaux de l’association. Sultana donne chaque semaine des séances d’information. Certaines parmi nous sont timides. Moi, je suis timide et j’essaie de les aider à surmonter ça. La timidité, deux choses que je dis tout le temps. La timidité, la peur ou la tristesse, ça vous empêchera de réussir au Canada. Vous voyez des hommes ici ? Non, il y a que des femmes. On est de plus en plus nombreuses dans le monde. OK ? Alors, il faut se serrer les coudes. Merci à toutes. Après des mois d’inflation galopante, une crise du logement et des services qui s’éternissent dans le pays, les immigrés de l’association de Sultana doivent aussi faire face à un nouvel ennemi, la montée du racisme et de la xénophobie au Canada. Il y a clairement eu une escalade de haine et surtout contre les sud-iatiques et ceux qui s’identifient comme indiens en ligne beaucoup. J’ai une vidéo ici, regarde, c’est juste une fête folklorique et regarde dans les commentaires. Là par exemple, ça dit : “Imagine l’odeur ou leur culture est dure à digérer par les autres. Il y a eu des fêtes comme ça, mais européennes.” Tu te souviens de la fête des Grecs ? Il faisait la même chose, danser, s’habiller, on l’accepte bien ça, non ? Et là, ils font exactement la même chose. Nous, on accepte leur culture. Il devrait accepter la nôtre. Particulièrement ciblé, les communautés asiatiques font l’objet de campagne largement relayé sur les réseaux sociaux. [Musique] Le phénomène s’accompagne d’un virage à 180°gr de l’opinion publique. En 2019, plus de 9 Canadiens sur 10 jugés à l’immigration bonne pour leur pays, plaçant le Canada en tête des 145 nations du sondage de la firme Galope. 5 ans plus tard, près de 6 habitants sur 10 estiment l’immigration trop importante. 4/10, y voit ethniques, une première en plus de 25 ans. Nous ramènerons les seuils d’immigration à des niveaux soutenables. La montée du sentiment anti-immigration a rapidement été récupérée en politique tandis que le patronat implore Otawa de garder les travailleurs étrangers vitaux, dit-il à l’économie canadienne. Bonjour. Ça va bien ? Oui, ça va. Ça va. Et toi ? Bien. Très bien. Oui. Retour à Montréal où Fran Sandré suit le dossier d’une jeune mexicaine qui l’aide à sortir de la clandestinité. Je sais que c’est pas toujours facile surtout si on n pas des revenus qu’elle serait prise à travailler sans avoir reçu le permis de travail. Ça peut nuire à son dossier [Musique] parce qu’elle a aussi été victime de nombreux abus. Sopia, un nom d’emprunt, témoigne assister d’une intervenante de la concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle. On est payé à l’heure. Il te payent pour les 12h ? Pas toujours non. Si tu en fais 10, ils vont t’en payer 7 ou H. Sopia comme la majorité dit-elle de ses collègues de travail faisait le ménage clandestinement dans un hôtel à quelques rues d’ici. Beaucoup travaillent comme femme de ménage, entretien de maisons, de magasins, de supermarchés, surtout de nuit et surtout en heure supplémentaire. J’ai déjà eu à travailler plus de 20 he d’affilé comme ça sans jamais m’arrêter. Selon le ministère de l’immigration, 500000 sans papiers vivent actuellement au Canada. Ils seront de plus en plus nombreux ces prochains mois, prévient Fran Sandré. J’aurais voulu voir les chiffres qui demandent la contribution de ces gensl dans l’économie. On nen parle pas. Ce sont pas des gens qui vont avoir les mêmes privilèges, les mêmes protections de des normes du travail et puis dans des situations d’abus et ils vont essayer d’aller chercher des aides entre autres dans les organismes qui accompagnent Sopia. Comme présentement, on crée des gens qui vont se retrouver sur les socials, ce qu’on appelle les deux derniers recours et qui justement dénoncent le fait que c’est un proie de gouvernement canadien dans un contexte où l’économie canadienne soupe. Otawa promet de ramener d’ici fin 2026 la part de résidents temporaires au Canada de plus de 7 actuellement à 5 % de sa population totale. Voilà.

Longtemps considéré comme un “eldorado” pour les nouveaux arrivants, le Canada opère un virage inédit dans sa politique migratoire. Le Premier ministre, Mark Carney, a confirmé un gel des objectifs d’accueil et la fermeture de certains programmes de régularisation. Une décision dictée par une opinion publique en plein rétropédalage : 58% des Canadiens jugent désormais l’immigration “trop importante” – ils n’étaient que 27% à partager ce point de vue en 2022.
#Canada #Immigration #trump

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