Publié14. septembre 2025, 08:00
Rentrée scolaire: Ces motards volent au secours des enfants harcelés au Luxembourg
Engagés contre le harcèlement scolaire depuis 2024, les White Tigers tirent la sonnette d’alarme: «Il y a des gangs de harceleurs».

«On a suivi un enfant qui a été poussé dans les escaliers et s’est cassé les poignets. Un autre qu’on a tenté de noyer dans la piscine…». Le constat des White Tigers est sans appel, «les violences scolaires s’aggravent au Luxembourg». Le groupe rassemble désormais onze membres. Forgé dans le monde des bikers, il s’est uni autour d’un objectif: lutter contre le harcèlement scolaire. «Depuis, nous avons déjà accompagné quatorze enfants», explique Anna, l’une des fondatrices. Les White Tigers ont deux leviers d’action. Des ateliers de prévention qu’ils animent dans des écoles, des maisons relais… Et un accompagnement personnalisé d’enfants harcelés, souvent après un appel à l’aide des parents.
«On essaie d’alerter l’école, d’engager les procédures. Et le temps que cela se mette en place, on accompagne l’enfant vers l’école ou tout autre lieu où il est harcelé. Et on va le chercher, le temps que les choses se calment», dit Anna. Un moyen de lui «donner confiance, de lui montrer qu’il n’est pas seul». Le groupe intervient dans tout le pays et voit le problème évoluer.
«On a eu un enfant de 4 ans harcelé dans une maternelle»
«Avant, le harcèlement se terminait quand on rentrait à la maison. Avec les réseaux sociaux, c’est quasiment du H24», constate Philippe. «Dans un cas, au nord du pays, il s’agissait d’un gang. Il y a, au Luxembourg, des groupes de mineurs, pilotés par des majeurs qui trempent dans le trafic de drogue. Ils font du racket pour faire leurs preuves», insiste Anna. Et le harcèlement débute de plus en plus jeune. «On a eu un enfant de 4 ans harcelé dans une maternelle». Séquestration aux toilettes, coups, insultes, cheveux arrachés, la violence est terrible.
«Et les enfants n’ont pas toujours conscience des conséquences». De la dépression aux pensées suicidaires. Principal souci: «Le plus souvent, les enfants ne parlent pas». Selon ces motards, il existe un certain déni dans l’entourage. «Quand un jeune est agressif ou ne mange plus, on dit que c’est une crise d’adolescence». Les bikers ne cherchent pas la confrontation avec les harceleurs. «S’ils sont menaçants, on s’en va avec l’enfant. On conseille aussi d’appeler la police». Mais leur présence à moto fait très forte impression. «Dans beaucoup de cas, les choses se sont résolues».
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