Derrière l’image : l’offensive israélienne vue par satellite à Gaza-ville • FRANCE 24

Derrière l’image : l’offensive israélienne vue par satellite à Gaza-ville • FRANCE 24

Il est 14h30 à Paris. Bienvenue dans derrière l’image. On prend le temps de décrypter l’info à partir d’une photo d’images qui font sens. Et aujourd’hui, on va s’intéresser à l’offensive israélienne en cours dans la ville de Gaza. Israël a annoncé le 4 septembre dernier avoir pris le contrôle de 40 % de cette localité. Lise Kidman, bonjour. Journaliste à la rédaction des observateurs de France 24. Vous venez aujourd’hui avec une image satellite qui parle d’elle-même. On va la voir à l’écran et puis vous allez nous l’expliquer. On la regarde tout de suite. Oui, c’est une image satellite. Il faut rappeler d’abord qu’Israël interdit à tous les médias internationaux l’accès à la bande de Gaza. Et donc ces images satellites, elles sont particulièrement précieuses pour avoir des informations sur ce qui se passe là-bas. Cette image, elle a été prise le 5 septembre. Elle montre Alzeitun. C’est un quartier du sud-est de la ville de Gaza. Et ce qu’on voit sur cette image, c’est tout simplement un champ de ruine. Il faut savoir que la ville de Gaza avait déjà été en grande partie détruite au début de la guerre. Au 2 juillet 2025, 74 % de la ville était détruite ou endommagée selon une analyse des chercheurs Coricher et Yaman Vanhaw de l’université d’Oregon. Mais ces destructions en l’occurrence, elles ont eu lieu pour l’essentiel récemment. Regardez euh la photo de gauche, elle montre le même endroit, le 9 août. Et on peut clairement distinguer des bâtiments qui étaient encore pour l’essentiel debout. Euh on peut voir donc si on compare avec la photo de droite que des dizaines et des dizaines de bâtiments ont été rasés en l’espace d’un mois. Et ça c’est pas un cas isolé. Les images satellites montrent que d’autres quartiers de la ville de Gaza ont subi le même sort comme ici par exemple dans le nord cette fois de la ville. On a pris encore euh moins d’une heure qu’Israël avait détruit encore une nouvelle tour à Gazzaville. Et donc ces destructions, elles sont notamment le résultat de la nouvelle offensive lancée par l’État hébreu. Hein ? Oui. Le gouvernement israélien avait annoncé euh le 8 août son intention de prendre le contrôle de la ville de Gaza qu’elle qu’il présente comme le dernier grand bastion du Hamas. Dès ce moment-là, l’armée israélienne a commencé à renforcer ses frappes sur la ville. frappes qui se sont encore intensifiées récemment avec notamment voilà ces destructions ces derniers jours de plusieurs tours d’habitation et en plus de ces attaques aériennes, Israël a aussi renforcé ses opérations au sol. Les images satellites permettent là encore de documenter l’avancée progressive des troupes dans la ville de Gaza. Regardez par exemple ces images qui montrent la périphérie sud-est de la ville. Euh, on peut voir qu’en 2 semaines, des talus de terre ont été construits. Des euh véhicules militaires se sont positionnés aussi. Ces talus, ils sont souvent euh construits par les armées pour protéger euh leurs véhicules et protéger euh leurs troupes des tirs ennemis. On retrouve également des véhicules qui s’avantag qui s’avancent davantage dans la ville de Gaza. On envoie une dizaine par exemple sur cette image du 22 août qui montre aussi le sud-est de la ville. Et la question qu’on se pose évidemment en vu de ces clichés, c’est celle du sort des habitants de la ville de Gaza aujourd’hui. Oui, d’autant que Gazaville est la plus grande ville de la bande de Gaza. Elle abrite 1 million de personnes environ selon l’ONU. Et là aussi, les images satellites peuvent nous donner des informations. Ce qu’on a vu d’abord depuis début août, c’est que des camps de déplacés se sont vidés totalement. Regardez par exemple à gauche, cette image datée du 9 août 2025. Elle montre un camp du sud-est de la ville. On y voit plus de 200. Euh et à droite, vous pouvez voir que 10 jours plus tard, il n’y avait plus qu’une dizaine de tentes. Euh et puis l’armée israélienne a progressivement appelé les habitants de la ville de Gaza à partir. Le 20 août, elle a commencé à larguer des tractes demandant aux résidents d’évacuer les résidents donc de plusieurs quartiers de la ville. À ce moment-là, vous les voyez ici, ces tractes, l’armée identifiée alors avec ses cartes, les secteurs concernés. Et puis hier, le 9 septembre, elle a ordonné cette fois l’évacuation de toute la ville de Gaza. Alors, partir oui, mais partir où ? J’imagine qu’il faut aller vers les zones indiquées par les flèches jaunes derrière vous là. C’est ça. Donc début, depuis le début de l’opération, l’armée israélienne oriente les habitants vers le sud de l’enclave. Et puis samedi dernier, le 6 septembre, elle a déclaré une zone dite humanitaire dans la zone d’Almawasi. Donc c’est une zone qui s’étend le long de la côte de Ranunes Adelbala. Vous la voyez en jaune sur cette carte. et elle a notamment indiqué, je cite, que la zone humanitaire comprend des infrastructures humanitaires vitales teles que des hôpitaux de campagne, des conduite d’eau et des installations de dessement ainsi que la fourniture de nourriture. Il faut savoir que l’armée israélienne aussi indique elle-même que la grande majorité du territoire de la bande de Gaza est dangereuse car les combats s’y poursuivent. C’est la zone qui apparaît ici en rouge sur la carte. Donc l’espace réellement disponible apparaît très restreint pour la population. Voilà l’état hébreu qui parle de zones humanitaire, c’est quand même un terme qui est contesté par de nombreuses ONG organisations internationales aujourd’hui. Oui, il faut savoir que ce n’est pas la première fois qu’Israël parle de zone humanitaires he depuis le début de la guerre et cette dénomination, elle n’est pas reconnue par l’ONU et la communauté humanitaire qui rappelle que ces zones sont créées unilatéralement par Israël. Le directeur de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens a déclaré hier qu’il n’existe, je cite, aucun endroit sur Agaza et encore moins de zones humanitaire. L’ONU rappelle aussi qu’Israël a bombardé à plusieurs reprises la zone la zone dite humanitaire d’Almawasi dans le passé. Par exemple, la BBC avait montré que près de 100 frappes avaient touché entre mai 2024 et janvier 2025 la zone qui était alors qualifiée d’humanitaire. Euh plus de 550 personnes auraient été tuées lors de cette centaine de frappes selon les médias locaux. Euh et puis les ONG, elles pointent du doigt euh la taille très restreinte de cette zone qui est censée accueillir les 2 millions d’habitants de la bande de Gaza. Cette zone, elle a une surface d’un peu plus de 42 km². C’est seulement 12 % de la surface de l’enclave. Et surtout ces camps sont mal équipés, ils sont déjà fortement peuplés. Regardez ces images satellites de la côte par exemple. On peut y voir des centaines de tentes serrées les unes contre les autres. Et voilà, la Croix-Rouge a déclaré qu’en fait l’évacuation de la ville de Gaza entraîner je cite, un déplacement massif de population qu’aucune zone de la bande de Gaza ne serait en mesure d’absorber. Elle juge une évacuation tout simplement irréalisable. Plus globalement, si je vous suis bien aujourd’hui, ce sont ces déplacements forcés qui sont pointés du doigt par les ONG. Oui, d’autant que plus de 90 % de la population Gazaoui a déjà été déplacée pour beaucoup plusieurs fois. Et donc l’organisation israélienne Guicha dont la mission est de protéger la liberté de déplacement des Palestiniens a déclaré dans un communiqué, je cite, qu’il n’y a rien d’humanitaire à exiger que les habitants affamés, épuisés mentalement et physiquement du nord de Gaza où la famine a déjà été déclarée, entreprennent un nouveau déplacement. Elle affirme il ne s’agit pas d’une tentative de protection de la population mais d’un transfert forcé constitue un crime contre l’humanité. L’ONU dit la même chose et puis les ONG pointent également du doigt les conditions dans lesquelles ont lieu ces évacuations. Elles soulignent que les coupures de courant, le manque de téléphone rendent difficile la lecture de ces cartes. Elle pointe du doigt les instructions changeantes et peu claires d’Israël. Par exemple, le 27 août, soit 10 jours avant l’annonce de cette zone humanitaire, l’armée avait publié une autre carte désignant de prétendus vastes zones vide dans le sud pouvant accueillir les déplacer. Vous les voyez apparaître en bleu sur cette carte. Or, une partie de ces zones ne se trouve maintenant plus dans la zone dite humanitaire. Et par ailleurs, on se rend compte que même pour les zones incluses dans cette zone humanitaire, certaines étaient en fait loin d’être vides. Regardez par exemple cette image. En fait, ces trois zones bleues sont censées être disponibles selon l’armée et elles étaient déjà largement occupées par des tentes et par des dunes. H l on imagine que tous les habitants ne peuvent pas fuir en plus aujourd’hui. Oui, d’abord car fuir coûte très cher. L’un de nos observateurs nous a expliqué n’avoir d’autre choix que de rester à Gazaville, même sous les bombardements. Il nous a écrit par message “Je veux vraiment évacuer mais je n’ai pas trouvé d’endroit où aller dans le sud de Gaza et puis le coût de l’évacuation est très élevé, je ne peux pas me le permettre.” Et je vous propose d’écouter à ce sujet Rami Amou Jamou, c’est un journaliste indépendant à Gazaville parce que pour aller au sud, il faut un camion. Oui, mais aujourd’hui le camion minimum c’est 4000 chequen et le problème c’est 4000 chez elle. On sait pas s’il y a un endroit où faut y aller où s’installer. Tiens, un grand manque de tente. Avant on pouvait acheter une tente même si c’est cher. Aujourd’hui, ça presque ça n’existe plus les tentes, les bâches pareil. Ouais. Donc voilà, nous avons questionné l’armée israélienne à ce sujet qui nous a dit, je cite, que 5000 tentes ont été acheminées au cours des dernières semaines et que des dizaines de milliers d’autres devaient être devraient être livrés dans les prochains jours. Mais selon l’ONU, seul 1175 tentes ont été acheminées dans l’enclave depuis le 16 août alors qu’ 1,4 million de personnes ont besoin de fourniture pour abri. Un autre de nos observateurs nous expliquait de voir composé avec une tente fournie par l’armée israélienne il y a 8 mois et que la remplacé lui coûterait 6000 chequel soit 1500 €. Et selon un haut responsable israélien, moins de 10 % de la ville de Gaza, de la population de la ville de Gaza aurait en fait à ce jour évacué. Merci beaucoup les Skinman pour ce point. On peut retrouver votre enquête et tous les contenus des observateurs de France 24, je le rappelle, sur le site de France 24 www. france24.com, ça se passe à la rubrique des observateurs.

Israël a ordonné le 9 septembre l’évacuation totale de la ville de Gaza, alors qu’elle intensifie son offensive sur la plus grande ville de l’enclave. La rédaction des Observateurs a analysé des images satellite permettant de documenter les premières phases de l’opération israélienne et a échangé avec des habitants de la ville, dont certains expliquent ne pas avoir les moyens de partir.
#Gaza #Israël #Satellite

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