« Il nous faudrait un Poutine » : ces jeunes Français qui rêvent d’un pouvoir autoritaire

by JG1313

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  1. Extraits choisis :

    « En France, il nous faudrait un Poutine », lance Thibault. Il a une voix posée, des lunettes sages et, sous son tee-shirt Ralph Lauren, des épaules bodybuildées. « Poutine, il a su faire les bons choix pour son pays, et sans se mettre les oligarques à dos, c’est fort ça. Il a un côté dictateur, c’est vrai, mais est-ce que c’est vraiment un problème ? Moi, si un type bien prend le pouvoir en France, je suis OK pour qu’il reste quinze ou vingt ans. Comme ça, il ne pourrait pas dire qu’il n’a rien pu faire, qu’il n’a pas eu le temps… Là, zéro excuse. » 

    Thibault dit cela sans ciller. À tout juste 24 ans, ce Francilien vient de décrocher un diplôme d’ingénieur très coté. Son père, agent à La Poste, et sa mère, institutrice, applaudissent des deux mains son parcours académique. Seule ombre dans leurs relations : la politique. « Dès que je dis “dictature”, mes parents se ferment, direct. Ils partent tout de suite dans les extrêmes, genre Hitler ou la Corée du Nord ! Alors que ça peut être plus soft une dictature… Mais ils ne veulent rien savoir. »

    Nous si. On veut savoir. On veut comprendre les ressorts intimes de cette tentation autoritaire. Car Thibault n’est pas le seul. Ce tabou travaille souterrainement toute une partie de la jeunesse française. Elle ne le clame pas haut et fort. Trop inflammable. D’ailleurs, aucun des jeunes interrogés ici n’a accepté de témoigner à visage découvert. « La société n’est pas prête. Pas encore », cingle le jeune homme.

    Lui, en revanche, n’en démord pas : un leader autoritaire, ça changerait tout. « On en a besoin pour redevenir fort. Pour redémarrer le pays. Avec les féministes et les “wokes”, c’est devenu tendance d’être une victime… Mais des gens faibles, ça donne une France faible ! » Il joint ses deux mains, tend ses bras en avant et lance : « Un pays, c’est comme un paquebot, faut un capitaine. Si tout le monde décide, on ne va nulle part. »

    Tout le monde décide en France, vraiment ? « En tout cas, rien n’avance ! Ça manifeste, ça conteste… C’est le pays tout entier qu’il faut recadrer. Avec un homme fort, ça filerait droit. » Et si cet autocrate refuse, in fine, de rendre le pouvoir ? Cela n’arrivera pas, Thibault en est convaincu. Et pourquoi donc ? « Parce qu’on est un pays de révolutionnaires. S’il le faut, on prendra les armes et le dégagera. » On s’amuse de sa naïveté. La Russie aussi a un passé révolutionnaire – et non des moindres – et les opposants à Vladimir Poutine ont bien du mal à le déloger du Kremlin. Il fait mine de ne pas entendre.

  2. Envahir un pays et déclencher une guerre : une bonne décision ! Hey mais au moins on combat le wokistan donc c’est cool non ?
    Ha sacré Thibault, on l’aime bien au village mais faut pas parler politique avec lui.

  3. Et le plus ironique, Poutine déteste ce type de personne, qui peut s’exprimer contre le pouvoir en place sans crainte de répercussions.

  4. Ça fait des années que cette tendance rampe.

    À force de les traiter de moins que rien, de les ignorer, de ne pas répondre à leurs inquiétudes plus ou moins fondées, ils se taisent mais n’en pensent pas moins.

    Être étonné en 2025 de l’existence de ce type de pensée, c’est aussi de s’être fermé à ce qui se passe, à l’instar de nos politiques qui sont déconnectées et s’étonnent de ne pas être appréciés.

    Le message derrière ça, pourrait être le besoin d’une personne patriote face aux problèmes d’insécurité perçue (personne ne répond clairement pour dire que cela n’existe pas vraiment, et personne ne donne de solution probante, par contre on les traite d’imbéciles racistes), une personne ayant de l’autorité (face à une démocratie clientèliste et remplie d’élus médiocres), ou bien quelqu’un qui remet une caste de privilégiés à leur place (quand on souhaite que les riches soient taxés, c’est pas pour rien).

    Ce genre de type est le symptôme d’une situation qui déconne, pas un problème.

  5. Thibaut il peut aller en Russie si il aime Poutine, à moins qu’il aie peur de finir sur le front comme chair à canon ? Du coup il vas voter Bardella ?

  6. D’un côté, avoir un pouvoir stable, qui peut se permettre de penser sur le long terme, c’est généralement bénéfique pour la population. 

    En tout cas, c’est mieux que l’alternance démocratique qu’on a chez nous, où les partis se sabotent les uns les autres pour éviter que leurs adversaires politiques devienne plus populaires qu’eux, et où les plans sur plus de 5 ans sont irréalistes, car pouvant rendre service au parti du président suivant. 

  7. Quand j’avais 17 ans ma prof de philo nous avait parlé du Léviathan de Hobbes et j’avais été fasciné par l’idée de la dictature éveillée. J’avais presque ressenti une sorte de réconfort à la pensée que quelqu’un sait pour nous et peut nous guider, je comprends bien comment l’idée peut séduire, mais j’ai jamais été assez désespéré pour croire que ce n’était pas une utopie. Aucun dictateur n’est éveillé.

  8. Ils vont moins rigoler ces jeunes quand ils seront envoyés en opération spéciale en Belgique.

  9. Thibault est affligeant.
    Ses idées sont dangereuses.

  10. >*Mais des gens faibles, ça donne une France faible ! » Il joint ses deux mains, tend ses bras en avant et lance : « Un pays, c’est comme un paquebot, faut un capitaine. Si tout le monde décide, on ne va nulle part.*

    C’est difficile d’être en désaccord avec ces seuls propos…

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