Considérée comme la plus haute de la ville de Gaza, la tour Al-Ghafri s’effondre, lundi 15 septembre, comme un château de cartes. En quelques secondes, elle disparaît, remplacée par d’énormes nuages de fumée grise s’élevant vers le ciel. Au sol, elle n’est plus qu’un amas de gravats sur lequel se précipitent des familles désespérées, cherchant à récupérer quelques affaires parmi les ruines.
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Depuis une dizaine de jours, l’armée israélienne détruit méthodiquement les infrastructures urbaines de la plus grande agglomération de l’enclave palestinienne, dans le cadre de son offensive visant à prendre le contrôle de la ville, et dont une nouvelle phase terrestre s’est ouverte mardi.
Tours et immeubles abritant logements, locaux d’institutions publiques et privées, écoles et mosquées sont pulvérisés. Gaza, cité millénaire, où se concentre une population d’un million d’habitants – l’une des plus densément peuplées du monde – semble vivre ses derniers instants. L’armée assure que 350 000 personnes auraient fui la ville, le Hamas 190 000, l’ONU, lundi, évoquait le chiffre de 220 000.
« Un processus graduel »
Mardi, les troupes israéliennes ont commencé à se diriger « vers le centre » de la ville. « C’est un processus graduel », a affirmé un responsable militaire, précisant que le nombre de soldats augmenterait dans les prochains jours pour affronter « 2 000 à 3 000 » combattants du Hamas supposément encore présents.
Pour la population, l’aspect « graduel » n’est guère perceptible. L’Etat hébreu semble plutôt avoir mis à exécution les promesses de son ministre de la défense, Israel Katz, d’ouvrir « les portes de l’enfer » sur Gaza, émises le 5 septembre. Un déluge de feu s’abat sur les habitants, massacrés par des bombardements massifs menés par avions de chasse, drones et robots explosifs, qui réduisent les quartiers entiers en ruines. La nuit, le ciel s’embrase sous les explosions, tandis que l’air devient irrespirable et le fracas des déflagrations assourdissant. Une centaine de personnes ont été tuées pour la seule journée de mardi, selon les autorités locales.
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