l’essentiel
Ancien très grand espoir tricolore, l’ancien attaquant a beaucoup bourlingué au cours de sa carrière. Il pose aujourd’hui un regard critique sur le monde du foot professionnel.
“J’ai eu un petit problème avec les impôts français.” La phrase, lâchée sans détour par Gaël Kakuta, donne le ton du récit. L’été 2024, alors que sa carrière vacillait et que des pistes comme Besiktas, en Turquie, s’étaient évanouies, c’est un message Instagram et, avoue-t-il, une contrainte fiscale qui l’ont poussé à accepter un contrat… en Iran. “Moi je n’avais pas envie d’aller en Iran”, confie le milieu offensif de 33 ans, désormais à Sakaryaspor en deuxième division turque, au micro d’RMC. Mais la réalité économique et personnelle a fini par l’emporter.
Kakuta, ancien prodige passé par Chelsea, le RC Lens et le FC Séville, raconte une trajectoire faite d’opportunités manquées, de détours exotiques et d’un parcours intérieur tumultueux.
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Entre la perte de sa mère, un divorce et une dépression qui le cloue au sol, il reconnaît avoir hésité jusqu’à la dernière minute – “J’ai même eu envie de faire semblant de dormir pour rater l’avion” – avant de s’envoler, Bible en poche, vers une expérience qui changera tout : “Là-bas, je me suis retrouvé tout seul, avec la Bible avec moi. Ma mère m’a toujours dit de prier. Aujourd’hui, je suis avec Jésus. Je me suis fait baptiser en rentrant. Depuis, Jésus est toute ma vie.”
Mais au-delà de la foi, Kakuta dresse un portrait sans concession du football professionnel. “Tu es dans un milieu où tu ne peux pas être gentil. Tu dois montrer les crocs, tu dois montrer ta loi dans le vestiaire. Il y en a qui arrivent à faire ça naturellement, d’autres qui se créent un personnage, un caractère. Mais de mon point de vue et de ce que j’ai expérimenté, tu deviens un monstre.”
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Pour lui, la construction d’un personnage – entre posture médiatique et protection personnelle – est devenue une règle non écrite qui finit souvent par dévorer les individus.
Sportivement, son itinéraire parle d’un talent en quête de stabilité : quinze clubs, dix pays, et aujourd’hui la Turquie. Spirituellement réarmé, il ne cache pas sa lucidité sur son passé : “J’ai réalisé que par ego et fierté j’avais gâché des opportunités.” Cette prise de conscience accompagne son retour à la compétition mais change aussi sa lecture du métier.