“Je suis aveugle et cette invention contribue à me rendre plus libre” • FRANCE 24

“Je suis aveugle et cette invention contribue à me rendre plus libre” • FRANCE 24

[Musique] La tech au service des personnes malvoyantes et aveugles. Selon l’Organisation mondiale de la santé, plus de milliards de personnes dans le monde ont une déficience visuelle modérée assez vert. Ici en France, on estime qu’environ 2 millions de personnes sont concernées. Nous recevons à ce sujet Thbao de Martin Prê. Bonjour à vous, soyez le bienvenu sur le plateau de France 24. Vous êtes le directeur du campus Louis Brail et puis Guillaume Gralet, mon camarade de toujours à mes côtés. Merci d’être là à tous les deux. Euh je vais vous passer la main à Guillaume dans dans quelques instants, mais d’abord on va revenir sur le projet Arta et et comment cette idée un peu folle voir par le toucher, donc par le sens est-elle devenue réalité ? Peut devenir réalité ? Oui, c’est une initiative qui est extrêmement intéressante effectivement hein, qui est hébergée euh en partie au campus Louis Bry dont vous parliez tout à l’heure. Alors pour la petite histoire, euh en 2025, on célèbre les 200 ans de de ce euh vocabulaire Brail qui est si utile, si intéressant. Etta en réalité, elle va euh décrypter grâce à des lunettes que que l’on voit à l’écran, elle va filmer euh l’environnement et elle va euh grâce à une technologie tactile reproduire la perception de l’environnement dans une ceinture qui est imprimée en 3D qui se trouve euh à l’arrière de du porteur. En fait, on va appliquer les travaux d’un neuroscientifique américain qui s’appelle B Paul Barita. C’est un un des pchniers de la neuroplasticité. Il a démontré que le cerveau, il est capable de réorganiser ses circuits et d’apprendre à voir par le toucher ou encore Louis. Et je vous propose d’écouter tout de suite pour expliquer en fait cette démarche qui est très intéressante. Euh Christine Monti Brosseau euh Christine pardon Brosau Manti qui travaille à qui nous explique cette démarche. Allez on l’écoute. Cette traduction elle est faite de telle manière que le cerveau va l’interpréter de manière automatique et instantanée en image neuronale et ça c’est permis par quelque chose de génial qui est capable de faire le cerveau qui s’appelle la substitution sensorielle. Donc quand le la vision ne marche pas, on va passer par le toucher pour stimuler les mêmes zones dans le cerveau que ce que vient faire normalement la vision. Et une autre innovation française Guillaume, c’est un plan tactile et vocal qui peut s’avérer extrêmement utile. Vous allez nous en dire plus. Oui. Alors, c’est assez fascinant aussi une autre innovation française he qui travaille avec le musée des beauxards de Rouan, la maison Élysée, l’Assemblée nationale aussi ou encore des lieux culturel et touristique. Ce qui est intéressant ici, c’est qu’on va s’appuyer euh sur un plan tactile et vocal. C’est-à-dire que la personne et bien qui euh qui va le toucher va avoir non seulement une cartographie de l’endroit, de l’espace qu’il va explorer, et puis surtout, il va avoir des informations vocales en temps réel et c’est extrêmement fascinant. Ça a été utilisé pour la petite histoire euh par les parades triathlètes au Jeux Paralympiques de 2024 on leur permettant de connaître parfaitement le terrain de compétition avant la course. C’est-à-dire qu’on peut apprivoiser l’endroit où on va s’aventurer. On peut avoir des informations en temps réel. Et puis il y a aussi Gosens avec Gosens ou Gosens français anglophone avec sa canne connectée Rango. Et en quoi cette technologie là elle peut aider les personnes malvoyantes justement ? Alors c’est assez fascinant. C’est-à dire qu’on va utiliser les ultrasons, va le la canne, l’objet qui est sur la canne qui ne fait que 100 g, il va cartographier grâce à des ultrason tous les obstacles qui sont autour de lui. Voilà, c’est c’est mis sur la canne connectée et ça va être transmis en audio, c’est-à-dire en signaux audio pour le le porteur. Et j’ai trouvé ça absolument génial qu’on ait Thbo avec nous parce que Thbo en plus du campus et bien il est un utilisateur de cette canne. Peut-être vous pouvez nous en parler un tout petit peu. Ouais, absolument. Moi, je l’utilise depuis 6 mois à peu près et effectivement ça apporte un confort supplémentaire pour les déplacements avec ses retours audio sur les obstacles. Et Thbo, quand vous avez donc recours à cette canne, Todette qui est avec nous, qui est très sage, qui vous accompagne, c’est votre chienne, comment ça se passe ? Est-ce que la canne la remplace ou pas forcément ? Vous les avez tous les Je suis pas tout le temps avec mon Voilà, effectivement, ça dépend, il y a des moments où je la laisse reposer, ça arrive. Et dans ces cas-là, je prends la canne et c’est très confortable d’avoir une canne connectée comme Gosens où il y en a d’autres également comme Ian. Et effectivement par rapport au chien guide, c’est très différent. Je comparerai pas mais ça m’arrive de prendre aussi la canne d’ et je jette parfois un petit coup d’œil derrière vous mais en fait elle est là, elle est sage pour l’emput venir dire un coucou. En tout cas, elle est la la bienvenue. Au-delà de ces start-up, Thbo, quels autres projets innovants sont accompagnés justement par le campus que vous dirigez, Louis Bry ? Alors le campus Louis Bray en hommage à à effectivement l’inventeur de l’alphabet Brail qui a été est toujours un génie he pour l’ensemble de des aveugles dans le monde. Aujourd’hui il y a 6 millions d’aveugles à travers le monde qui utilisent l’alphabet Brail. Donc c’est vraiment un génie français, on peut en être très fier. Et effectivement ce campus a été créé et regroupe aujourd’hui une quinzaine de start-up et également des universités. Et puis c’est un projet collectif puisqu’il a été créé par quatre associations du quartier de de Duoc à Paris qui est un petit peu le quartier historique he du handicap visuel. Et donc parmi les autres projets, on a Give Vision par exemple qui sont des jumelles connectées pour les malvoyants pour permettre de voir dans un concert comme si on était à 1 m de la scène. On a également Touch TC qui a été utilisé aussi sur Paris 2024 qui est une tablette pour permettre aux personnes malvoyantes dans un stade de voir où est le ballon, où se situe le ballon en fait en temps réel. En plus de l’audiodescription, c’est vraiment extrêmement agréable ça. Voilà. Et est-ce que ces pensées aussi conçues pour les enfants ? Je pose une j’y pense en fait. Je je je me projette. Je pense aussi au plus petit. Oui, bah tout à fait. La tablette peut tout à fait être utilisée par les par les plus petits et puis pour les les cannes aussi, on apprend la canne blanche est très important au petits déficients visuels. Enfin, dès queils soi en âge de autour de de 6 8 ans, on peut commencer à apprendre à manier une canne blanche et notamment une canne connectée. Oui. Puis pour la petite histoire, cette canne en fait, elle vous cartographie réellement tous les obstacles qui peuvent et puis surtout elle peut vous donner des informations sur la ville, les horaires par exemple de de transport en commun. Ce que je trouve très intéressant aussi avec le campus, c’est que vous travaillez avec des scientifiques, vous travaillez avec la Sorbon, je crois. Est-ce que vous pouvez nous dire comment le travail des scientifiques nourrit vos recherches, celui des start-up ? Oui. Donc effectivement, dans le campus, on a trois axes. Un premier axe recherche, ensuite l’innovation, les start-ups, les 15 start-up, on en a parlé et après un axe formation, transfert de connaissance. Et avant l’innovation, il y a la recherche, la recherche fondamentale, les universitaires et donc le campus Louis Brail est un terrain d’expérimentation pour ces chercheurs. Ils viennent chercher au campus le retour des utilisateurs puisqu’on a plus de 500 personnes déficien visuel chaque jour qui passent dans le quartier dans le quartier du campus à du rock. On peut parler d’incubateur. C’est un incubateur, un accélérateur. Exactement. Et Guillaume, il y aussi d’autres initiatives dans le monde dans le monde qui mérite aussi. Oui, c’est très intéressant. Il y a des lunettes connectées. Souvent parfois on brocarde un peu des innovations qui ne servent à rien. Mais ce que ce que je trouve très intéressant et vous me le disiez tout à l’heure Tibo, c’est que de plus en plus on va intégrer par exemple des retranscriptions vocales sur n’importe quel smartphone. Les fameuses lunettes connectées et bien elles vont travailler avec BY Eyes par exemple qui vont aider qui c’est-à-dire que la caméra qui est sur les lunettes va filmer, va pouvoir dire à la personne ce qui est devant elle. On va utiliser aussi les micros qui sont sur certaines des lunettes pour appeler des personnes à l’aide. Ce que je trouve très intéressant aujourd’hui, c’est qu’on retrouve peut-être des innovations à sens. On parlait tout à l’heure Thbo, vous m’avez parlé des robot guide he qui pourrai arriver à l’avenir et peut-être j’aimerais que vous nous parliez euh de projets de collaboration scientifiques internationaux qui sont en cours. Absolument. On a vraiment la conviction que les innovations n’ont pas de frontière. Une bonne innovation en France pour un déficien visuel, un aveugle en France, elle est bonne aussi pour des étrangers et vice-versa. Donc il y a, on l’a dit tout à l’heure, 200 millions d’aveugles complets ou très malvoyants dans le monde. Donc c’est quand même une grande grande proportion de la population. Et effectivement, on a lancé et on va officialiser le 14 novembre prochain sur le campus Louis Bry, donc toutes les infos sur le site euh une alliance internationale autour de l’innovation pour les personnes déficientes visuelles, pour les personnes aveugles avec des universités américaines, des anglais, le RNIB, la HC en Espagne. Donc c’est l’idée de mettre en réseau et d’accélérer les innovations, les start-ups qui peuvent améliorer la vie des déficiens visuels. Je peux témoigner que notamment l’IA, alors on parle beaucoup d’IA mais la tech en général, les innovations en général changent vraiment la accélère et change la vie des malvoyants comme le Brail a changé il y a il y a 200 ans. Dans dans quel sens ? Face à une meilleure exploitation des données. C’est ça exactement le traitement de l’image. Vous disiez tout à l’heure effectivement la on peut utiliser les lunettes alors sans les citer il y a les lunettes méta dont on a parlé récemment permettre pour 300 ou 350 dollars de se connecter à des bénévoles qui peuvent nous aider dans la rue pour chercher le numéro d’une rue pour appuyer sur le bon bouton à l’int B my Ey c’est absolument extraordinaire. Il y a 800000 personnes qui sont aveugles qui utilisent ce ce dispositif qui est dano donc fierté européenne. Voilà. Donc non, il y a des trucs absolument extraordinaires et qui vraiment dans le quotidien. Moi je vous régler ma machine à laver pour je sais pas moi pour effectivement lire un courrier. Je peux utiliser maintenant ces lunettes connectées. C’était inimaginable il y a même 5 ans. Et c’est simple de les apprivoiser. Est-ce qu’il faut une petite formation préalable ou c’est c’est assez intuitif ? Ça devient de plus en plus intuitif et c’est intéressant parce que dans la population des déficients visuels aveugle ou malvoyant, il y a beaucoup de personnes âgées. Tu fais du vieillissement de la population et donc c’est la prise en main de ces technologies est de plus en plus simple. Souvent c’est par des commandes vocales. En gros, on met les lunettes, on parle aux lunettes et elles nous répondent. Quasiment pas besoin de formation quoi. Merci beaucoup. Donc ce qu’il faut faire très attention, c’est que toutes ces données très personnelles elles soient bien sécurisées à l’avenir pour pas devenir un peu des cibles des hackeurs mais en tout cas ce sont des innovations très intéressantes. Merci beaucoup. Merci à vous pour votre témoignage. Thiba de Martin Prê, je rappelle que vous êtes le directeur du campus Louis Bra. Merci à Todette qui était tout à fait exemplaire tout au long de cet échange.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), près de 2,2 milliards de personnes dans le monde ont une déficience visuelle modérée à sévère. En France, on estime qu’environ 1,7 à 2 millions de personnes sont concernées. Parmi elles, 207 000 sont aveugles ou malvoyants profonds. Discussion avec Thibault de Martimprey, le directeur du campus Campus Louis Braille, inauguré en décembre dernier à Paris, dans le quartier Duroc, et qui multiplie les innovations.
#Handicap #Tech #LunettesConnectées

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