la Pologne en alerte, l’Otan sous tension

« Il ne fait aucun doute que ces drones ont été envoyés de manière intentionnelle. La question reste de savoir s’ils avaient pour objectif la Pologne. Spécifiquement, si c’est le cas, il s’agit indéniablement d’une escalade. Il existe d’autres hypothèses également, et je pense que nous devons regarder les faits et nous entretenir avec nos alliés avant de faire quoi que ce soit. » Telles ont été les paroles du secrétaire d’État américain Marco Rubio à la presse avant son départ pour Israël. L’incident est décrit par lui comme « inacceptable », « dangereux » mais pas comme « délibéré ». Le président Donald Trump a quant à lui suggéré qu’il s’agissait peut-être d’une « erreur ». Ce à quoi Varsovie a répondu qu’il ne s’agissait pas d’une erreur ou d’une déviation accidentelle des drones qui aurait pu être provoquée par le brouillage électronique de la défense antiaérienne ukrainienne.

Les Polonais sont inquiets. Dix-neuf violations de leur espace aérien ont été répertoriées dans la nuit du 9 au 10 septembre, poussant le Premier ministre Donald Tusk à invoquer l’article 4 du Traité de l’Atlantique nord, ouvrant à une consultation avec les autres membres de l’Otan. De leur côté, les Russes ont expliqué qu’ils avaient attaqué des entreprises militaires ukrainiennes cette nuit-là, et qu’aucun objectif visé ne se trouvait en Pologne. Ils se sont dits prêts à s’entretenir avec les Polonais sur ce sujet. Un certain nombre d’experts qui ont publié une tribune dans le journal Le Monde. « Ce n’est pas un ‘‘incident’’, écrivent-ils. C’est un test délibéré des défenses européennes et un avertissement glacial ». L’affaire coïncide avec les exercices militaires russo-biélorusses « Zapad-2025 », qui simulent ce type d’agression et dont le nom, Zapad, veut dire « Ouest » en russe…