Il ressort également du sondage réalisé auprès d’un échantillon représentatif de 2.000 personnes du nord au sud du pays, que parmi les répondantes ayant eu recours à l’avortement, près de trois sur dix (28,8%) déclarent que ce dernier a été pratiqué illégalement en Belgique, ou légalement ou illégalement à l’étranger.
Un constat inquiétant pour la directrice de la section francophone d’Amnesty International Belgique, Carine Thibaut. “Bénéficier de la possibilité d’avorter de manière sûre, légale et sans entraves est un droit fondamental. Or, dans sa forme actuelle, le cadre légal belge ne cesse de générer des obstacles inutiles et dangereux, criminalisant des personnes qui désirent avorter.”
Un autre point marquant est le manque de connaissance du cadre légal dans le pays. “Si deux personnes sur trois pensent connaître le cadre juridique relatif à l’avortement en Belgique, seulement 6% des répondants ont en réalité des connaissances correctes quant au délai légal pour avorter et savent qu’il existe un délai obligatoire de réflexion. En moyenne, les personnes interrogées obtiennent la note de 3,8 sur 10 lorsqu’on leur soumet une série de questions sur la législation encadrant l’avortement dans notre pays.” Cette méconnaissance est “extrêmement dommageable” et “il est de la responsabilité de nos autorités de veiller à ce que toutes les informations concernant ce soin de santé essentiel soient transmises de façon complète et efficace à l’ensemble de la population”, commente Mme Thibaut.
Plus de sept répondants sur dix considèrent aussi que l’avortement ne devrait pas exposer à des sanctions pénales comme c’est encore le cas en Belgique. “Le fait d’interdire et/ou de criminaliser l’avortement ne fera jamais qu’on cesse d’y recourir ; les personnes concernées chercheront toujours des manières de mettre fin à leur grossesse si elles en ont besoin. Ce qui est essentiel, c’est qu’elles puissent le faire de manière sûre, légale, et sans entraves”, conclut Carine Thibaut.