Faux ongles, vrai danger ? • FRANCE 24

Faux ongles, vrai danger ? • FRANCE 24

[Musique] C’est l’heure à présent de notre rendez-vous comme chaque semaine avec Reporter, le média de l’écologie et sa directrice de la rédaction Amélie Bouget. Bonjour Amélie. Bonjour. On parle des grands sujets et des petits encore qu’en matière d’écologie, il n’y a pas de petits sujets et il y en a qui sont très concernants. On va parler ensemble aujourd’hui et bien des faux ongles. Des faux ongles qui sont à la mode et qui posent de vrais problèmes pour la santé. Et oui, vous voyez ces paillettes, petites fleurs gé relief et dessin géométrique qui colore les ongles. Difficile d’échapper à la folie des faux ongles. En France, 15000 professionnels pratiquent la décoration onulaire. Elles sont salariées de barre à ongles de salon de manicure indépendantes chez elles ou au domicile des clientes et leur nombre a explosé ces 10 dernières années. Et alors, c’est quoi le problème ? Alors, le problème c’est que sous le vernis se cache un grand nombre de substances toxiques. L’ANS, l’Agence nationale euh de sécurité sanitaire évalue à environ 700 les substances présentes dans la composition soit des produits, soit des atmosphères de travail des salons de de manicure. Euh parmi ces ces 700 substances, 60 sont très préoccupantes. Beaucoup sont classés comme cancérogène, mutagène ou présentant des des une toxicité pour la reproduction. D’autres sont inscrites sur la liste des produits perturbateurs endocriniens probables. Et ces substances, on les connaît donc ? Oui. Alors euh il y a ces noms qu’on entend souvent, phtalat, paraden, il y a aussi les cétones et puis euh les alcools euh aromatiques, les terpèes, les dérivés euh phosphorées, voilà tout un cocktail euh qui sont utilisés dans les solvants et diluants pour vernis qui sont aussi utilisés dans les gels et les résines pour fixer, solidifier, façonner donc ces faux ongles. Et il y a aussi les acrylates qui eux posent des problèmes plutôt de type allergie et c’est des symptômes qui peuvent être sévères et impliqués même des interruption de travail pour les professionnels du secteur. Ouais. parce que finalement c’est pour les professionnels que ces substances sont les plus inquiétantes, les plus toxiques. Et ben oui. Alors, ce sont elles car c’est en majorité des femmes qui sont les plus exposées. Certaines sont bien conscients du danger et se protègent avec des masques FFP2 ou des gants enriles qui permettent de faire barrage aux produits chimiques. Mais c’est loin d’être le cas partout. Et puis il y a ce cet autre danger donc méconnu des professionnels, c’est la présence de multiples polluants dans l’air euh des salons euh de manicure dans les barres angles. C’est c’est énormément de petites particules de poussière lié au fait queon ponce les ongles et les résines. Et en 2016, des mesures ont été effectué en Île-de-France et dans les Haut-Dance et on s’est rendu compte que dans un seul et même salon, il y avait près de 42 produits en suspension, des composantes volatiles ou semi-volatiles et c’est des petites quantités mais c’est la concentration simultanée qui inquiète la necesse mais respirer toute la journée. Comment est-ce qu’on fait pour protéger la santé de ces professionnels et des clientes ? Alors, il y a le matériel, certaines installent des tables aspirantes, c’est même recommandé par euh par l’ANES, mais la qualité joue beaucoup. Si on s’équipe avec des produits bon marché, euh ça risque de de ne faire que brasser les microparticules en suspension. Euh la même chose pour les lampes à UV, celles qui permettent de polymériser de de fixer les résines et les gels. Si on s’équipe avec du matériel bon marché, certaines molécules restent actives parce que ce processus ne ne va pas au bout et euh et donc on peut avoir euh des allergies pour les professionnels comme pour les clientes. Et puis il y a certaines techniques aussi qui sont particulièrement visées. Ce qu’on appelle la capsule américaine qui est très pratique, très facile à à installer sur les ongles mais qui est susceptible de provoquer pas mal d’allergie. On a vu des trucs incroyables. Je sais pas si vous avez vu les images qui défilaient d’ongles immenses avec des machins énormes dessus. C’est pas possible de tout simplement bannir ces produits ? Alors, c’est pas si simple. Récemment, on a essayé enfin depuis le 1er septembre, il y a une des substances cancérogène, le TPO, qui est définitivement interdit dans les gels. Mais cette décision a suscité une levée de bouclier de la part des professionnels du secteur qui avaient énormément de stock à écouler de produits non conformes et qui ont même signé une pétition qui a recueilli 20000 signatures pour demander le maintien de ce produit. C’est pourtant une interdiction qui avait été annoncée il y a 2 ans. Donc on aurait eu le temps de se préparer mais pour les indépendantes c’était pas si facile. Et quand bien même il y a des fournisseurs en Europe qui produisent déjà des des produits qui ont moins de substances toxiques, ça demande un vrai changement de pratique. Et pour contourner ces substances, certaines finissent par créer leur propre marque. Oui, c’est le cas d’une prothésiste onulaire, on les appelle comme ça, que Reporter a rencontré. Euh après avoir elle-même souffert d’allergie assez sévère, elle a décidé de créer une marque de produits en bannissant un maximum les substance toxiques, notamment les métacrylates. Euh ces substances qui sont euh très allergènes, elle les a remplacé par des molécules plus grosses qui ne pénètrent pas dans la peau. Et pour toutes les autres, alors des guides de prévention et des fiches techniques existent, mais l’information n’arrive pas toujours jusqu’au professionnel. C’est pourquoi l’ANS a recommandé une formation harmonisée pour que tout le monde ait un peu le même niveau de connaissance et le même niveau de vigilance. C’est une préconisation qui date de 2017 et à ce jour rien n’a été fait et c’est à retrouver donc tout cela dans l’enquête de reporter TE2 RE à la fin. Cette semaine, chers reporter, vous nous emmenez aussi en Corée du Sud à la rencontre de l’ours lune. Oui, et c’est plutôt une bonne nouvelle. Après des années avoir été capturé, mis en cage, tuer l’ours lune qu’on appelle comme ça parce qu’il a des jolies taches blanches sur son poitraille, va enfin avoir un peu de répis. À partir du 1er janvier 2026, toutes ces pratiques seront illégales. Voilà, plus de capture parce qu’il faut dire que avant il y avait un acharnement et vous allez nous expliquer pourquoi. C’est terrible. Oui oui oui. En fait euh dans la médecine traditionnelle, on considère que la bille de l’ours lune a des vertus exceptionnelles. Alors euh ça permettrait de traiter les maladies du foie, ça permettrait de donner plus de vitalité hein. Toutes tout toutes les vertus euh sont pr enfin sont imaginées sur euh sur c la bile de l’ours lune et ça a causé des des dégâts considérables parce que dites-vous que le prix d’un fois d’ours lune pouvait atteindre 18000 €. Donc euh la capture, la chasse, l’élevage même euh ça a quasiment conduit l’animal à l’extinction dans la péninsule coréenne. Et donc là, les choses sont en train de changer avec cette interdiction, hein. Oui. Euh donc il y a cette interdiction qui entre en vigueur au 1er janvier, mais il reste quand même 250 ourses lunes dans des fermes à travers le pays. Et ce qu’on craint, c’est que les fermiers se dépêchent de les abattre pour leur fois avant l’entrée en vigueur de l’interdiction. C’est pourquoi certaines associations sont prêtes à débourser des sommes rondelettes pour euh racheter ces ourses lunes et euh quand elles n’ont pas les moyens, elles demandent à l’État de le faire et de prendre le relais. C’est un reportage qu’on qui a retrouvé sur le site de reporter et que notre journaliste Camille Ruiz a mené dans un sanctuaire où là on retrouve 13 ourses rescapés qui sont désormais chouchoutés. Merci beaucoup Amélie Mouget. Tout cela est donc à retrouver sur reporter reporter.net net le média de l’écologie et rendez-vous la semaine prochaine pour une nouvelle chronique.

Paillettes, petites fleurs, dessins géométriques…difficile d’échapper à la folie des faux ongles.

En France, plus de 15 000 professionnels pratiquent la décoration ongulaire. Mais sous le vernis, se cache un grand nombre de substances toxiques.
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