Un employé d’une agence sécuritaire détenue par la Confédération a quitté la société israélienne d’investissement Champel Capital, annonce le Conseil fédéral lundi. Ce départ fait suite aux révélations de la RTS sur cette société qui compte parmi ses représentants des personnalités israéliennes ayant plaidé en faveur du siège de Gaza et de l’expulsion de ses habitants.
Un employé de Swiss Innovation Forces, l’agence d’innovation de l’armée suisse détenue à 100% par la Confédération, a démissionné du conseil consultatif de Champel Capital, a annoncé le Conseil fédéral lundi, en réponse à une question de la conseillère nationale zurichoise Katharina Prelicz-Huber (Les Vert-e-s). Sa question portait sur les risques de conflits d’intérêts et d’échange de données classifiées en lien avec cette activité.
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A Champel Capital, qu’il a intégré à titre personnel, selon son employeur, l’intéressé devait soutenir une levée de fonds dans les secteurs de la sécurité et de la défense aux côtés de l’ex-cheffe de la police fédérale (Fedpol), Nicoletta Della Valle, et de personnalités israéliennes ayant plaidé en faveur du siège de Gaza et de l’expulsion de ses habitants.
Mandat “sensible”
Les révélations du Pôle enquête de la RTS ont suscité de vives réactions au Conseil national où le Conseil fédéral a été interpellé à quatre reprises sur ce sujet. Selon le gouvernement helvétique, le mandat de l’employé de Swiss Innovation Forces a été considéré comme étant conforme, mais aussi “sensible”, par le Département fédéral de la défense (DDPS). Ce dernier a demandé au Conseil d’administration de RUAG d’examiner son cas.
Il est rare que le Conseil fédéral se prononce de manière aussi catégorique sur ce genre de questions
Manuela Weichelt, conseillère nationale (Les Vert-e-s/ZG)
On ne sait pas si son départ a été décidé à cette occasion ou s’il a démissionné de lui-même. Contacté par la RTS, RUAG n’a pas souhaité faire de commentaires sur ce sujet et rappelle que tous ses processus de conformité font actuellement l’objet d’un audit par des experts externes. Swiss Innovation Forces n’a pas donné suite aux sollicitations de la RTS.
“Un signal clair”
Sous la Coupole, les réactions sont vives et continuent d’affluer. Ce jeudi 25 septembre, la conseillère nationale zougoise Manuela Weichelt (Les Vert-e-s), qui a elle aussi interpellé le Conseil fédéral, estime que la réaction de l’Exécutif équivaut à “un signal clair”. “Il est rare que le Conseil fédéral se prononce de manière aussi catégorique sur ce genre de questions”, a-t-elle affirmé au journal régional lucernois Zentral Plus.
Dans un échange avec la RTS, elle précise que ses attentes portent sur les moyens à mettre en œuvre pour mieux contrôler RUAG et ses filiales: “Il est peut-être temps de réintégrer RUAG dans l’administration fédérale afin de mieux la diriger”, avance-t-elle.
Claude-Olivier Volluz, Pôle enquête