“Alors on ne l’inscrit pas”, aurait écrit Smith à des collègues des ligues d’athlétisme flamande et francophone. “Donnons-lui une leçon pour que cela ne se reproduise plus”.

Tensions entre Nafi Thiam et la fédération d’athlétisme: le ministre Galant veut une modification du code de conduite imposé aux athlètesUn jeu communautaire

Selon la RTBF, l’e-mail date du 7 août. Ce jour-là, le management de Nafi Thiam avait informé la fédération d’athlétisme que l’athlète ne pouvait pas signer le code de conduite pour les athlètes belges. Ce code datait du début de l’année, à l’époque des Championnats d’Europe d’athlétisme en salle à Apeldoorn en mars. Mais Thiam n’avait pas participé à cette compétition. Elle n’aurait elle-même été informée de la (nouvelle) version du code que le 6 août.

Pour Thiam, la signature de ce code posait problème en raison de conflits d’intérêts avec ses sponsors. Elle aurait du, par exemple, faire la promotion de la marque de sport Asics et de l’assureur Allianz, sponsors de la fédération, alors qu’elle est personnellement sous contrat avec des concurrents comme Nike et Axa. La question a été discutée lors d’une réunion avec la ligue francophone d’athlétisme le 13 août, où un compromis semblait proche. Mais ensuite, la fédération a durci sa position.

Dans une interview à la VRT après les Mondiaux, la présidente de la ligue francophone, Jessica Mayon, a confirmé que c’était “la Flandre” qui ne voulait pas que Thiam participe aux Championnats du monde.

“Ne jouons pas la carte communautaire”

Lors de la commission, la ministre flamande Annick De Ridder a pris la défense de Rutger Smith. Elle a reconnu que Smith avait écrit que des ” conséquences” suivraient si Thiam ne signait pas le code, mais elle a aussi ajouté que Jessica Mayon (présidente de la ligue francophone) et la directrice technique Stéphanie Noël auraient répondu positivement avec un simple “d’accord”.

“Ne faisons donc pas de cette affaire un jeu communautaire”, a-t-elle ajouté.

Voici avec qui Nafi Thiam est en couple : “La flamme a pris il y a quelque temps déjà”Pas une affaire close

Cependant, l’affaire semble loin d’être terminée. Les députés flamands Gwendolyn Rutten (Open VLD), Maurits Vande Reyde (indépendant) et Bogdan Vanden Berghe (Groen) demandent à consulter l’ensemble des échanges d’e-mails.

Contactée par le journal De Standaard, Stéphanie Noël n’a pas voulu confirmer si elle ou Jessica Mayon avaient répondu positivement à Smith.

“Il s’agit de correspondance privée, et je regrette que cela ait été rendu public”.

Rutger Smith et le président de la ligue flamande, Gery Follens, ont été sollicités pour réagir, mais n’avaient pas encore répondu mercredi après-midi.

La guerre entre Nafi Thiam et la Fédération est déclarée : “On applique des punitions alors que je n’ai rien fait de mal”Vers une amélioration ?

La ministre De Ridder a déclaré mercredi qu’elle aurait géré certaines choses différemment, mais qu’elle continuait à soutenir Rutger Smith et Gery Follens pour le moment. Elle a rencontré mardi la direction d’Athlétisme Vlaanderen et de Sport Vlaanderen.

La politique de centralisation voulue par Smith — qui souhaite regrouper tous les athlètes de haut niveau à Gand — a également été abordée. Pour De Ridder, après un an, il est temps d’évaluer cette politique et d’apporter des améliorations. Plusieurs athlètes flamands, comme Paulien Couckuyt et Michael Obasuyi, s’étaient plaints du fonctionnement du sport de haut niveau flamand lors des Mondiaux.

Les managers de Nafi Thiam montent au créneau : “Elle n’avait pas d’autre choix que de ne pas signer le code de conduite de la fédération”Le débat continue

Au Parlement francophone, un débat a également eu lieu mercredi à propos de Nafi Thiam. La ministre des Sports Jacqueline Galant (MR) y a appelé à une adaptation du code de conduite. La demande du député Thierry Witsel (PS) d’organiser des auditions parlementaires sur l’affaire Thiam a toutefois été rejetée.