Augmenter le ticket modérateur ? La contribution personnelle des Belges aux soins de santé est déjà plus élevée que dans les pays voisins

Selon les informations de La Libre, le ticket modérateur (la part payée par le patient, hors suppléments d’honoraires) augmenterait d’un euro, passant de 4 à 5 euros. Les patients précarisés – les bénéficiaires de l’intervention majorée (Bim) qui étaient 2,3 millions fin 2023 – seraient immunisés et continueraient à payer leur consultation 1 euro.

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Les mutualités étaient au départ opposées à une telle mesure qui, selon elles, fragilise l’accessibilité financière aux soins. En coulisses, elles auraient toutefois montré des signes d’ouverture, mais en émettant des conditions strictes. D’abord, cette augmentation ne pourra avoir lieu qu’une seule fois au cours de la législature, jusqu’en 2029. Ensuite, il devra y avoir des mesures compensatoires pour renforcer l’accessibilité aux soins. Quelles mesures ? C’est encore peu clair.

Économies ou investissements ?

Fin avril, les syndicats de médecins Absym et GBO avaient déjà plaidé pour une indexation du ticket modérateur (pour les Bim, y compris), qui n’a plus été indexé depuis une vingtaine d’années. Cette mesure, disaient-ils à l’époque, permettrait de dégager 114 millions d’euros.

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La difficulté dans le contexte budgétaire actuel, c’est que les acteurs de la santé veulent que les montants dégagés soient réinvestis dans les soins et ne servent pas (uniquement) à réaliser des économies. “Si ces marges sont détournées de leur but, ça passera très mal”, prévient un insider.

Les mutualités veulent utiliser ces marges pour améliorer l’accessibilité des soins, ce qui coûtera de l’argent. Du côté des médecins, on voudrait notamment réintroduire le remboursement des consultations par téléphone. Celui-ci est suspendu depuis le 15 février en raison des dérives constatées dans l’utilisation de ce système. Une nouvelle mouture aurait été présentée, pour un coût de 40 millions, contre 68 millions précédemment.

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Le détail des mesures d’économies devrait être connu pour le 20 octobre au plus tard, lors de leur validation par le conseil général de l’Inami (l’assurance maladie-invalidité).