L’hexane, du pétrole dans nos assiettes ? Les dessous d’un scandale sanitaire • FRANCE 24
[Musique] Bonjour et bienvenue dans aux avant-postes, l’émission qui cherche un sens au chaos du monde. La substance s’appelle Exan. C’est un dérivé du pétrole et on la retrouve dans nos assiettes. En 2024, l’Agence européenne des produits chimiques classe l’exane parmi les produits neurotoxiques avérés. Et pourtant, c’est grâce à lui que les industriels produisent les huites alimentaires depuis près d’un siècle. Alors, faut-il choisir entre productivité et santé ? Et bien, des réponses avec mes deux invités. Sandy Olivard Calvo, chargé de plaidoyer à l’ONG Greenpeace qui publie un rapport sur l’exane et Guillaume Coudret, journaliste d’investigation, auteur d’un livre enquête intitulé de l’essence dans nos assiettes, un ouvrage sorti aux éditions la découverte. Bonjour à tous les deux. Alors, si vous voulez, on va essayer de bien comprendre le sujet. Pour ça et bien on va regarder un sujet qui a été diffusé par nos confrères de France Télévision qui date d’avril 2025 qui essaie d’expliquer un petit peu la problématique. On regarde. Son nom nous est inconnu. On ne le trouvera pas sur les étiquettes mais il fait pourtant partie de notre alimentation. Utilisé pour produire de l’huile, de la margarine et même du lait infantil. L’exane est un dérivé du pétrole potentiellement néfaste pour la santé. Un député veut l’interdire si sa dangerosité est démontré. Je pense que au mieux on donnera l’information, c’est-à-dire qu’il faudra dire au consommateur ce produit contient de l’exane et donc vous avez du pétrole dans ce produit-là. Et si vraiment on s’aperçoit que ce produit est dangereux tel que je le crois, alors il faudra demander l’interdiction. Comment du pétrole peut-il se retrouver dans nos assiettes ? Lors de la fabrication d’une huile de tournesol par exemple, les graines sont broyées. On rajoute de l’exane, un solvant qui va séparer l’huile du reste des graines. Le mélange d’huile et de solvant est chauffé. L’exane s’évapore alors complètement en théorie car selon l’agence de sécurité sanitaire, on retrouverait jusque dans nos assiettes des traces de ces hydrocarbures. Leur utilisation peut avoir pour résultat la présence non intentionnelle mais techniquement inévitable de résidus de cette substance dans le produit fini. Aucune étude ne montre d’effets sur la santé quand l’exane est ingérée en petite quantité. Mais une exposition à haute dose peut perturber le système nerveux. Face à cette polémique, les producteurs d’huile réfutent la présence de pétrole dans nos aliments. Les industriels font faire les analyse à des des laboratoires indépendants et il n’y a pas d’exames dans vos assiettes. À ce stade, il y a pas d’alerte sanitaire, il y a pas de problème sanitaire. Le meilleur moyen d’éviter à coup sûr cette hydrocarbure dans votre alimentation, c’est de consommer de l’huile d’olive ou bien des huiles bio. Les solvants sont interdits dans leur process de fabrication. Bon voilà à peu près la la progratique pardon. Guillaume Coudret dans votre livre vous remontez au 19e siècle où on voit les tentatives des industriels justement pour plus de productivité et on voit que ils utilisent notamment la la chimie le disulfure de de carbone. C’était ça l’objectif à cette époque là presser un maximum pour la productivité. Oui. À l’origine Ali c’est c’est solvant. Donc le binzen des des produits extraits du de de la chimie lourde servait à extraire les huiles pour fabriquer du savon. L’intention n’était pas du tout de faire des produits alimentaires et puis c’était tellement rentable que progressivement ça s’est infiltré. Et à partir de 1930, des industriels américains notamment ont eu l’idée d’utiliser ce solvant d’hydrocarbure qui ressemble beaucoup au white spirit. Ouais. Et donc ils ont trouvé l’exane à travers de un certain nombre de recherches où ils ont plutôt éliminé les plus dangereux et ils sont tombés, ils sont mis d’accord sur l’exan à l’époque. Oui, il croyait que c’était inoffensif hein, je cite dans le livre tous les travaux des années 30 allemands américains qui croyaient dur comme faire que l’exane n’allait avoir aucun effet délétaire sur la santé des humains ou des animaux. Puis quelques dizaines d’années après, on a commencé à comprendre que contrairement à ce qu’on avait postulé au départ, l’exane était très toxique. Enfin quand même, les ouvriers qui travaillaient dans ces usines où ces ateliers étaient touchés quand même. Oui, on voit que sur les conséquences sanitaires, les malheureusement c’est les ouvriers qui ont vécu en premier et qui ont permis de visibiliser les conséquences notamment l’effet les effets neurotoxiques avérés. Sur le plan neurotoxique, c’est avéré et confirmé que l’exane s’attaque au système au système neurologique pardon central et périphérique. Et donc, il y a des études notamment qui démontrent que par le la manière dont se transforme et se métabolise l’exane quand il est ingéré dans le corps, c’est là qui devient extrêmement dangereux. Et par ailleurs, il y a des liens qui sont faits avec des maladies comme la maladie de Parkinson. Donc aujourd’hui la maladie de Parkinson, ça touche et ça rend malade beaucoup de personnes et l’aspect neurologique avéré confirmé de l’exane qu’on retrouve aujourd’hui dans nos assiettes a un lien potentiellement direct avec la maladie de Parti Kinson et en tout cas a des effets neurotoxiques confirmés et peu et pas doutable. Sauf que visiblement on a un peu de retard là-dessus. l’ensemble la majorité des grandes agences de régulation de la santé des aliments, de la chimie française et européenne euh elles reconnaissent que maintenant pratiquement que en effet c’est un neurotoxique avéré. Alors, il faut comprendre que dès les années 70 en France par exemple, l’exane dans les ateliers comme le le le raconte Greenpeace, dans les ateliers, on avait identifié l’effet neurotoxique de l’examen, c’est-à-dire que c’était caractérisé comme cause de maladie professionnelle. C’est-à-dire que quand quelqu’un était exposé et là je vous parle, on est d’accord ? Oui, par inhalation parce que à l’époque les ouvrières notamment qui travaillaient dans les usines de chaussures qui utilisaient des solvants à l’exane pouvaient être exposé. La même chose valait au Japon, la même chose valait en Italie. Il y avait il y avait des centaines de cas de malades professionnels. Il a fallu du temps pour comprendre que ce mécanisme de neurotoxicité, hein, ce mécanisme par lequel l’exane attaque le système nerveux s’applique également à ce qu’on appelle l’ingestion. C’est-à-dire quand on mange des résidus d’exane. Aujourd’hui, c’est confirmé. Il n’y a aucun aucune différence dans la façon dont le corps réagit à l’exane lorsqu’on l’inhale ou lorsqu’on l’ingère. Mais si vous dites que c’est confirmé, mais en même temps les agences de régulation de surveillance française et européenne nous disent qu’on manque de données là-dessus et donc qu’il en faut plus. Alors sur l’aspect neurotoxique, c’est confirmé par les agences européennes. Euh c’est plus sur d’autres d’autres conséquences sanitaires. Par ailleurs, soulignons que c’est très potentiellement un rprotoxique aussi avéré qui s’attaque au système voilà à la reproduction chez l’homme et chez la femme de manière différente mais chez les deux. Et après, moi j’ai envie de dire et de répondre aux industriels, faut-il attendre qu’on ait tout un tas de encore plus d’études et des conséquences sanitaires avérées très clair pour signer encore plus l’alarme et décider d’interdire un produit qui n’est pas nécessaire. Ce produit, il n’est pas nécessaire et peut-être qu’on qu’on pourra y revenir ensuite. Il n’est pas nécessaire. On peut produire des huiles sans sans utiliser de l’exame. C’est vraiment pour des questions de rentabilité et de rendement. 97 % de rendement avec l’exane alors que les techniques avant par pression à froid ou à chaud 89 %. Donc c’est ces h points qui fait qu’on utilise l’exame. Ça c’est essentiel. C’est cette comme le soulligne Greenpeace, c’est cette euh ce bénéfice en fait en en fait en en en terme de rendement qui fait qu’on utilise l’examen. Mais il faut souligner qu’en France et à l’étranger, il y a déjà des alternatives. C’est-à-dire qu’on on trouve déjà des usines qui fonctionnent sans execles, parfaitement compatible avec une production industrielle. Alors euh vous Greenpeace, vous publiez donc un rapport euh une étude où vous êtes allé acheter des produits dans la grande distribution de l’huile, du beurre, du poulet, du lait pour enfants et cetera. Et la conclusion c’est 56 produits. Sur ces 30 56 36, on trouve des traces d’exan mais en dessous des limites euh autorisé. Donc euh c’est 1 mg par kilo. Hm hm. Et donc on va voir par exemple sur les huiles, on trouve plutôt du 0,3 00,8 donc on peut dire c’est pas dangereux. Alors il y a deux choses. La première c’est ce qui est légal n’est pas forcément protecteur. C’est pour ça qu’il faut mettre à jour régulièrement la réglementation. La réglementation sur laquelle qui laisse la possibilité d’avoir des résidus d’examen dans nos aliments, elle date de 1996. On est en 2025. Donc à partir de ce moment, c’est fameux 1 mg par ça. D’accord. Enf la réglementation qui couvre ou pas des produits et qui donne effectivement les doses de résidus d’exame. Donc à partir de ce moment-là, ça date de près de 30 ans. Donc il y a des besoins de mettre à jour ces études et ça c’est les autorités sanitaires elles-mêmes qui le disent. C’est l’agence française sanitaire européenne française pardon sanitaire LANES qui le dit que c’est nécessaire de mettre à jour les études sur lesquelles se base la réglementation parce que ces études l’ANES considère qu’elles sont obsolètes. Donc ça c’est la première chose qu’il faut savoir. Ensuite, il y a tout un tas de produits qui ne sont pas couverts par la réglementation et dans lesquels on ne devrait pas retrouver de résidus d’exan tout ce qui concerne les produits d’origine animal, le lait, le beurre, encore moins le lait infantile étant donné les enfants et la vulnérabilité sanitaire quand on est en une personne vulnérable et c’est le cas des enfants, tous ces produits là, on ne devrait pas retrouver de résidus d’exane dedans. Quand on cumule, il y a même pas de limite de résidu dans ces produitsl vous on devrait trouver zéro exam dedans. C’est pas le cas. La réglementation ne couvre pas le fait que c’est une voie de contamination pour le dire autrement. Encore d’accord. Pas considéré comme une voie de contamination. Faut le mettre dans le périmètre des études. Faut le mettre dans le périmètre des études et faut considérer que c’est une voie de contamination par le biais parce que par le processus industriel que vous montrez tout à l’heure au tout début, on a une partie qui devient le processus industriel génère des huiles mais génère aussi ce qu’on a un coproduit des tourtaux. Donc c’est des aliments qui sont destinés aux animaux d’élevage et dans lesquels se retrouvent aussi des résidus des résidus d’exane qui infé se retrouvent d’ d’où le lait d’où le lait d’où le beurre le beurre ou le poulet et donc ça fait tout un tas de voies de contamination possible et je terminerai sur ça pour dire les limites du coup de de l’argumentaire des industriels en face qui nous disent que oui c’est légal et du coup il y a il y a pas de quoi s’alarmer si on considère toutes ces voies de contamination possible plus le fait que les études de 1996 sont obsolètes et qu’il faut mettre à jour la réglementation De fait, la réglementation actuelle ne couvre pas les consommateurs et même si les huiles sont en dessous de ses seuils, c’est pas considéré comme quelque chose qui permet de couvrir et de protéger les consommateurs. Est-ce que je peux ajouter quelque chose ? Une des problématiques centrales dans le dossier Exane, c’est que l’exane se bioaccumule. Ce mot un peu technique, ça veut dire que l’exane va aller se fixer dans les graisses du corps. On l’a choisi pour ça. Il est stocké. C’estàd que l’exane pourquoi ce que je raconte dans le livre, je je retrace la saga de l’exane pourquoi parmi tous les solvants disponibles, toutes les technologies disponible, pourquoi les industriels se sont mis à utiliser cette hydrocarbure ? C’est parce qu’il a un pouvoir très fort pour aller réagir avec les lipides. Les lipides, c’est les graisses. Avec les la graisse qu’il y a dans les graines de tournesol, de colza, de soja. Et donc dans notre corps, c’est chimique, c’est c’est automatique. L’exane, les résidus d’exane vont aller réagir avec les parties graisseuses et se fixer, c’est se fixer par exemple dans le système nerveux, mais aussi et c’est très important pour pour vos téléspectateurs, se fixer dans les réserves de graisse avec lesquelles par exemple la maman quand elle allait va fabriquer son lait. L’essentiel du lait maternel naturel, il est fabriqué à partir des ressources graisseuses lipidiques du corps et donc l’exane va décharger et va aller se retrouver dans la nourriture du bébé. Alors on on est d’accord Sandy Olivard Carveau que votre étude vous l’avez faite en France H mais que ces produits on les retrouve ailleurs. Pas seulement en France. Ah oui bah oui oui c’est un un c’est ce qui explique très bien Guillaume Coudret dans son livre. C’est un c’est une problématique beaucoup plus large qu’à l’échelle française. C’est une problématique mondiale et c’est par ailleurs réglementé au niveau européen. Donc il va falloir que ce soit les que les autorité européenne se saisissent de ce sujet-là. Et par ailleurs, nous on soulligne dans notre rapport qu’il y a une étude qui a été menée en Italie et qui a retrouvé par le biais d’analyse d’urine pour des cons des personnes qui n’étaient pas exposées professionnellement euh qui n’avaient aucun aucune raison d’être exposé par par leur travail à l’exane. On a retrouvé dans un dans un cumul, je crois, de 99 personnes euh des résidus d’exan quantité en quantité suffisamment inquiétantes dans des urines de personnes qui du coup ont dû être exposé à l’exan par le par le biais de la consommation alimentaire. Donc on voit bien là qu’on peut être exposé corporellement à l’exane par la voie de l’alimentation, même si on ne travaille pas dans des industries qui utilisent de l’exane. Ma ma question sur les 56 produits que vous avez utilisé, 36, vous trouvez des traces d’exade. Est-ce que sur les 20 Oui. Euh certains ont été quand même traités à l’exade et on ne trouve pas de trace. Certainement. Si on a choisi ces produits, les 56 produits qu’on a choisi, on les a choisi pour deux raisons sur le plan méthodologique. La première, c’est parce que il y avait des forte raison que par le biais du processus industriel, on retrouve des traces d’exanes dedans parce que c’est des processus industriels qui ne répondent pas au cahier des charges de l’agriculture biologique et parce que par le biais de la trituration, les huiles et les produits animaux peuvent se retrouver avec des résidus d’examen. Donc ça c’est la première raison. Et la seconde raison, c’est parce que c’est les produits les plus consommés. On a regardé les plus consommés à l’échelle de la grande distribution et des groupes privés. on a choisi ces ces produits comme ça. Euh si on il y en a dans lesquels on n retrouve pas, ça veut pas dire que ils sont complètement protégés. On peut en retrouver. Euh on peut très certainement en retrouver si on fait d’autres tests. Et nous c’est un moyen d’alerter et de dire il y a une grosse partie de nos aliments du du quotidien qui sont dans les placards des Français quotidiennement dans lesquels on retrouve des résidus d’exan et cette liste n’est absolument pas exhaustive malheureusement. Des autres. Oui, bien sûr, bien sûr. Oui, oui, bien sûr, bien sûr. Mais en tout cas, là, on a choisi des produits mais bien sûr que ça peut se retrouver et s’il y avait d’autres études, on est d’accord, je l’ai dit au début, c’est un produit qui est utilisé depuis près d’un siècle. Euh votre rapport arrive un siècle après, votre livre un siècle après. Qu’est-ce qu’il faut faire maintenant ? Je voudrais qu’on écoute le député donc Ramos qui est du modè, Richard Ramos et qui s’est emparé du sujet et il nous expliquait le 22 septembre 2025 qu’il allait lancer créer une mission d’information parlementaire. Il était interrogé par nos confrères de France Télévision. on l’écoute. Ce qui est incompréhensible pour le consommateur, c’est qu’en fait ce qu’on appelle un additif euh c’est quel un produit qu’on met au début et qu’on retrouve à la fin. Là, l’exane, c’est un auxiliaire alimentaire, c’est-à-dire il aide au process et donc la loi est comme elle est pour l’instant. Elle dit je suis pas obligé de le mettre. Moi, le combat que je vais mener, c’est pas de dire aux consommateurs il y a de la merde partout dans les produits industriels. C’est de dire aux industriels au minimum vous informez et au mieux vous l’interdisez. Alors justement, on est sur l’information. La loi n’oblige pas à informer sur cette auxiliaire technologique. Est-ce que ça le premier pas serait justement d’informer le le consommateur ? Bah c’est une question de transparence. Il est indispensable aujourd’hui que le consommateur en France ou ailleurs, vous l’avez dit, ce process, il est utilisé partout. Donc cette thématique il est importante en Afrique, au Moyen-Orient, partout où on traite les oléagineux, les graines avec cet exame et c’est très fréquent dans le monde. Aujourd’hui à minima, le consommateur, il a besoin de savoir à quel moment le produit a été traité à l’exane. Parce que s’il a été traité à l’exane, automatiquement il y a un risque qu’il y ait des résidus d’exan parce que c’est très difficile. mot technique, c’est désolvanter. C’est très difficile à enlever l’exame. Donc il en reste très souvent des quantités minimes mais comme je vous l’ai dit qui s’accumulent et qui ont des effets même à très basse dose. Donc à minima, le minimum qu’on puisse demander, c’est qu’il y ait une transparence, une visibilité et infé bien sûr ce qu’il faut demander, c’est qu’on arrête, qu’on interdise l’utilisation de ce sol. Guillaume Coudret, vous avez étudié un peu toute cette histoire là. Est-ce qu’il y a un fort lobbying des industriels là-dessus pour empêcher justement que émerge cette problématique ? Très fort parce que c’est ce que je raconte dans ce livre, je retrace. Moi, j’ai voulu comprendre comment on était arrivé à ce scandale, comment on est arrivé à cette tragédie sanitaire parce que il faut peser ces mots, c’est on est aujourd’hui sur une thématique de reprotoxicité, c’estàdire toxicité sur le système reproducteur et de neurotoxicité, maladie de Parkinson, neuropathie, sclérose en plaque peut-être. Ça veut dire que au niveau de la population mondiale, les effets de l’examenne aussi en terme de fertilité sont très graves. Comment on en est arrivé là ? J’ai voulu retracer, j’ai voulu comprendre donc j’ai cherché dans les archives pour essayer de comprendre à quel moment les industriels avaient pris la décision avait pris la décision d’utiliser de l’examen et surtout pourquoi au moment où on avait compris ces dangers et bien on avait pas dit on va arrêter d’utiliser, on va passer à des techniques moins nocives. Donc c’est l’argent, c’est évidemment l’argent, c’est évidemment l’argent. La puissance du lobbying. Je raconte quels sont les groupes, les mastodontes internationaux qui ont bâti leur fortune sur l’exane, hein. Il faut bien comprendre que l’exane, ça part de Chicago, au bord des Grands lacs, aux États-Unis comme tant de produits industriels. Ça part de là, c’est là que sont les premières usines, les grands traders, Ouais. les grands traders qui se mettent à utiliser de l’exane peut-être à l’époque en en se disant tiens ça produit plus euh c’est incroyable cette technologie, on va essayer de de de la diffuser. Puis ça, vous savez quand une technique marche très bien, c’est très difficile de s’en débarrasser même lorsqu’on comprend qu’elle est dangereuse. Alors vous Sandy Olivar Calvo, dans votre rapport, vous visez très clairement le groupe Avril que j’ai invité sur le plateau hein et qui n’a pas voulu être présent mais était vraiment invité sur le plateau. Pourquoi vous visez le groupe Avril qui est un groupe important en France ? Alors on le vise parce qu’il est le premier utilisateur agroindustriel d’Exan en France. Euh là, du coup, il y a une échelle très nationale, mais on a voulu le pointer du doigt son rôle euh central dans euh dans euh le panier euh le panier des Français et euh il est le premier utilisateur euh l’utilisateur agroindustriel d’Exan parce qu’il triture près de la moitié des graines oléoprotéagineuses en France. Alors, il a deux axes, hein, il il fabrique des huiles et il triture. Tout à fait. Tout à fait. En fait, il est vraiment au cœur finalement un peu au cœur de au cœur de de la machine, au cœur du scandale industriel. C’est vraiment le le les termes qu’on utilise dans notre dans le titre de notre rapport parce que comme je vous le disais, il triture près de la moitié des graines oléoprotéagineuses en France. Donc les graines de colza et de soja et de tournesol principalement pour avril. Ces graines qu’il triturent après de la moitié à l’échelle française, elles sont à à plus de 90 % triturées dans des usines qui utilisent de l’exane. Donc on voit bien qu’il est au cœur de cette problématique. Ça c’est la première raison. Par ailleurs, Avril détient des huiles notamment, il détient les huiles le sueur et puget. Donc, il est directement aussi concerné et imputé par les huiles qu’on a testé euh et dans lesquelles on retrouve des résidus d’exane. Et ensuite euh le groupe Avril détient une branche qui commercialise de l’alimentation animale. Euh c’est sa branche Sanders euh de l’alimentation qui est destinée aux animaux euh aux animaux d’élevage. Donc on voit bien que par le biais de la commercialisation des aliments des aliments et des tourteaux à destination des animaux d’élevage dans lesquels on retrouve des résidus qui se retrouve dans les produits animaux le lait, le beurre, le poulet, il y a une responsabilité d’avril et de même pour la partie pour la partie des huiles qu’on retrouve aussi dans dans nos aliments. C’est un groupe qui fait près de 8 milliards d’euros de chiffres d’affaires. Donc c’est un groupe plutôt important, c’est un mastodon. Il est dirigé dans son conseil d’administration. Monsieur Arne Rosseau qui est président de principal syndicat agricole en France. Donc vous vous considérez qu’il a une part de responsabilité parce que justement il est puissant sur le marché. Alors le groupe a une part de responsabilité c’est très clair parce qu’il est puissant sur le marché et parce qu’il le l’utilise massivement de l’exame. Et que c’est je le redis que c’est le premier agroindustriel qui utilise de l’exane. Donc il a une responsabilité très claire dans cette situation. Ensuite, à l’échelle de monsieur enfin plus de du groupe avril en tant que tel et de monsieur Arnaud Rousseau, oui, il a une responsabilité aujourd’hui. Il est à la tête d’un groupe agroalimentaire extrêmement puissant. Il est aussi à la tête du premier syndicat agricole de ce pays qui mène la majorité des politiques agricoles et alimentaires de ce pays et notamment des politiques agricoles et alimentaires qui mènent à l’industrialisation, qui nous mènent à consommer des produits ultra transformés euh qui euh qui sont mauvais pour la santé des gens. Donc bien sûr qu’ils ont une responsabilité dans cette situation. Et je veux juste dire une dernière chose, s’ils sont pas venus aujourd’hui, ça fait le lien avec ce que disait monsieur Coudret, c’est parce qu’ils n’ont aucun intérêt à être connus et à ce que ce scandale soit connu. Ils n’ont aucun intérêt à ce que l’examen soit marqué sur les étiquettes. Donc on a bien euh pourtant ce que j’ai vu Guillaume Coudret en regardant un petit peu ce groupe, c’est qu’ils ont des usines qui fabriquent donc des huiles mais sans exame aussi. Tout à fait. C’est ça qui personnellement me choque le plus, c’est que on a un groupe qui sait très bien fabriqué sans exan. C’est-à-dire que aussi bien des usines de trituration, c’estàd ça veut dire de fabrication de tourteau, de traitement des huiles, fabrique donc au sein d’une marque qui s’appelle Seol qui fait partie du groupe Avril, il y a de nombreuses usines sans exan et aussi le groupe Avril dispose par exemple à Diep d’une usine très moderne qui n’utilise pas d’exan pour une raison simple, c’est qu’en 2018 cette usine à l’exane a explosé. Ah, il y a eu deux morts, deux morts malheureux qui venaient vider un extracteur à l’exane et l’usine a explosé. La ville en est encore traumatisé sans parler des familles. Ces explosions, elles ont conduit le groupe avril à essayer de se débarrasser de l’exine-là. Mais qu’en est-il des autres usines ? Qu’en est-il de l’usine de Bassins à Bordeaux ? Qu’en est-il de des des de de l’usine de Lezou à côté de Clermontferrand ? ces usines qui continuent à fonctionner à l’exame. On a l’impression que le groupe en l’occurrence n’a pas vraiment l’intention de se séparer. Donc clairement de votre point de vue il y a une alternative économique. C’est incontestable de vue ou on n’est pas comme dans les les problématiques sur les produits phytosanitaires dans un certain nombre de cultures où il y a pas de de d’alternative. Là vous dites que il y a une alternative et qui est économiquement à viable. Tout à fait. On le voit la réalité c’est que je le cite dans dans l’ouvrage, on a d’autres usines en France qui se passent parfaitement d’exan qui font de tiers des usines françaises s pas j’ai vu. C’est vrai alors sur le chiffre non je ne pense pas que ça ça dépend si vous si vous parlez en terme de nombre ou en terme de volume. C’est-à-dire qu’il y a beaucoup de petites usines. Alors en terme de nombre il y a énormément de petits producteurs d’huile producteurs artisanaux. Hassç l’exelement capitalistiqueun petit artisan peut utiliser l’exane en production d’huile. Donc systématiquement quand on va aller compter les petits producteurs d’huile, les moulins à huile et cetera, aucun ne produit de l’exane. Donc effectivement au niveau du chiffre ça peut être trompeur. En terme de volume de production comme le disait Sandier Oliver Calvo, le volume essentiel de la production de tourtau, d’huile et de l’écit, de soja et tous ces autres produits qui sont extraits des oléagineux sont produits avec de l’examen. Bon, en tout cas, je regrette franchement que le groupe Avril n’ait pas accepté notre invitation puisque ça aurait pu être un débat encore plus intéressant. Mais en tout cas, merci à tous les deux pour vos réponses. Aux avant-postes, c’est terminé. Évidemment, vous pouvez retrouver cette émission sur france24.com, sur nos réseaux sociaux et sur nos podcasts. Au revoir. [Musique]
La substance s’appelle l’hexane. C’est un dérivé du pétrole… que l’on retrouve dans nos assiettes. En 2024, l’agence européenne des produits chimiques l’a classé parmi les produits neurotoxiques avérés. Pourtant, grâce à lui, les industriels produisent les huiles alimentaires depuis près d’un siècle. Faut-il choisir entre productivité et santé ? C’est la problématique que nous traitons avec Sandy Olivar Calvo, chargée de plaidoyer à l’ONG Greenpeace, qui publie un rapport sur l’hexane, ainsi que Guillaume Coudray, journaliste d’investigation et auteur d’un livre-enquête intitulé “De l’essence dans nos assiettes” récemment paru aux éditions La Découverte.
#pétrole #Pollution #Santé
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7 comments
Plein aussi dans le soja: Nutella
@6:10 hexane + teflon = yummy ! 😋
@8:58 50µg/l ! soit des millier de fois moins que de respirer 1h dans une usine.
L'un qui que ca ce bio accumule, l'autre que ca se retrouve dans l'urine. Mettez vous d'accord.
Suite aux accusations sur le groupe Avril, Lessieur & Puget suspendent leur spots de pub sur France Televison 😆
Bonjour le cancer
❤
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