État palestinien : un premier pas, et maintenant ? • FRANCE 24

État palestinien : un premier pas, et maintenant ? • FRANCE 24

Bonjour, c’est un geste qui se veut décisif. La France a reconnu cette semaine la Palestine en tant qu’État, entraînant à sa suite une dizaine de pays alors qu’Israël continue de bombarder Gaza et projet d’étendre sa présence en 6 Jordanie. À quoi sert l’initiative d’Emmanuel Macron ? Sortir de l’impasse et permettre d’enlenchir une dynamique comme la sur désormais Paris. Vous nous répondrez. Yasmine Asrargis, chercheuse associée à l’université de Princeton, spécialiste des relations israélo-arabes. Dans un instant, car d’abord si vous l’avez raté, voici résumé par Valérie Lerouge de France Télévision ce qu’il faut retenir de l’annonce française et des réactions. Emmanuel Macron savoure le moment. À la tribune des Nations- Unies, le chef de l’État ouvre la conférence avec ses mots qu’il répétera plusieurs fois. Le temps est venu. Le temps est venu de libérer les 48 otages détenus par le Hamas. Le temps est venu d’arrêter la guerre, les bombardements à Gaza. Sur un ton solennel, le président français officialise sa promesse faite l’été dernier. Je déclare que la France reconnaît aujourd’hui l’État de Palestine. Une déclaration applaudie par une grande partie de l’Assemblée en l’absence des représentants d’Israël et des États-Unis. Absent aussi, le président palestinien qui n’a pas reçu de visa pour entrer sur le territoire américain, il s’exprime donc par visonférence pour donner des gages de paix. Le Hamas n’aura aucun rôle dans le gouvernement. Le Hamas et les autres factions doivent remettre leurs armes à l’autorité palestinienne. Nous voulons un état unifié sans armes. En Israël, ce tournant passe mal. La plupart des habitants de Jérusalem rencontrés ce matin déplore la décision d’Emmanuel Macron. Pour moi, c’est un cadeau fait au terrorisme. C’est une grosse erreur, mais on s’y attendait. C’est comme si Macron leur donnait un prix. Il leur fait un cadeau. Il aime les Palestiniens. Il n’a aucun égard pour les juifs. C’est très grave. Le gouvernement israélien pourrait prendre des mesures de représaille comme renvoyer des diplomates français ou fermer le consulat de Jérusalem. Et on vient de l’entendre à la fin de ce reportage Claire Duamel. Pourquoi un rejet aussi massif de la part des Israéliens ? Dans son ensemble, la population israélienne rejette formellement cette reconnaissance de l’État palestinien par plusieurs pays occidentaux. Euh ces derniers jours sur le terrain, on a pu entendre les critiques parfois acerbes de certains Israéliens qui s’inquiètent d’un isolement diplomatique de leur pays et qui considère que cette reconnaissance de l’État palestinien et bien cela équivaut à récompenser le Hamas pour les massacres terroristes du 7 octobre 2023. Alors tous les Israéliens évidemment ne pensent pas comme ça. Ils subsistent une opposition farouche à Benjamin Netaniaou qui salue ce chemin de paix proposé par Emmanuel Macron pour une solution à deux états. Cela représente une minorité de la société israélienne. On a rencontré aussi des Israéliens qui pensent qu’il faut qu’il y ait des sanctions contre Israël pour sortir de ce qu’ils appellent une impasse qui est la guerre à Gaza. Cela représente, je disais, une minorité puisque selon un sondage qui date de juin 2025, ce sont 21 % des Israéliens qui pensent qu’un état palestinien peut cohabiter pacifiquement avec Israël. Un chiffre au plus bas depuis 2013 tandis que le premier premier ministre Benjamin Netaniaou a lui a annoncé que dès son retour des États-Unis et bien il annoncerait des mesures de représailles contre les pays qui ont reconnu un état palestinien. Yasmine Asrargis, Emmanuel Macron récompense le terrorisme du Rama. Cette phrase, on l’a beaucoup entendu cette semaine dans la bouche des Israéliens et des Américains. Le moment est mal choisi. Alors, du point de vue du président Macron, il inscrit d’abord sa reconnaissance de l’État de Palestine dans la grande histoire de la France et pour lui, il s’agit de donner non seulement espoir mais aussi reconnaître au peuple palestinien des droits. Maintenant, en terme d’application et d’impact de cette décision, il est tout à fait au fait des des dynamiques de terrain, à savoir que tant que vous avez une bande de Gaza sous les frappes israéliennes, mais également des négociations de cesser le feu qui sont menées par les Américains, le Qatar et avec la présence également des Égyptiens et des Turcs tant que la solution n’est pas trouvée pour Gaza. vous ne pouvez pas encore avancer vers une unité territoriale et un état de Palestine. Donc la réponse du Hamas à la reconnaissance française qui a été de dire nous en réjouissons et cetera. Ceci démontre davantage leur volonté de se présenter comme les représentants de la cause palestinienne et d’intenter euh de de en tout cas de de se présenter comme légitime euh en cas euh de de gouvernance ou de de fondation d’un véritable état de Palestine. Pourtant, si l’on en croit Emmanuel Macron, reconnaître aujourd’hui un état de Palestine, ce serait précisément affaiblir le Hamas en donnant des perspectives aux Palestiniens. Alors, la décision en réalité, elle a été euh très critiquée non seulement en Israël comme vous l’avez mentionné, mais également aux États-Unis. Et c’est là que ça est intéressant parce que vous avez à la fois à Washington des conservateurs ainsi que des démocrates qui pour des raisons assez différentes estime que ça n’était pas le bon moment ou même la manière de faire. Les conservateurs euh veulent euh alors vous avez plusieurs courants mais globalement le premier cercle du président Trump estime que s’il y a des reconnaissances euh mutuelles et bilatérales entre les acteurs entre Israéliens et Palestiniens, on parle même pas euh d’occidentaux ou de pays tiers non belligérants. S’il y a ce genre de de reconnaissance, alors ça devrait s’inscrire dans le cadre des accords d’Abraham et de la reconfiguration géopolitique du Moyen-Orient qu’entreprend Trump depuis son premier mandat. Et donc cette idée de voir euh émerger un nouveau Moyen-Orient, ça c’est pour les conservateurs. Les démocrates pour leur part sont euh davantage euh euh sont s’ancrent dans une diplomatie plus traditionnelle à savoir celle des processus de paix qu’on pu être Camp David Oslo et donc avec des longs processus de de 3 ans et aucune reconnaissance avant que le feu sur le terrain ne cesse. Et donc c’est là les critiques notamment du du camp démocrate et des anciens de de Biden de dire faut d’abord qu’il y ait une des escalades, un cesser le feu puis nous pouvons parler reconnaissance reconstruction et donc suivre des étapes que Washington souhaite implémenter euh de manière euh séquencée dison là où les Républicains ajoutent en outre he le codicile d’une reconnaissance aussi par les États-rabes d’Israël comme vous l’avez dit dans le cadre de ces accords d’Abraham, le gouvernement israélien pourrait prendre en tenton des des représailles, des mesures contre la France allant jusqu’à évoquer la fermeture du consulat de Jérusalem. Une faute grave, dit Emmanuel Macron. C’est possible d’après vous ? Alors, ce serait euh oublier euh quelque part euh l’histoire euh et ne jamais oublier que lorsque la résolution euh euh défendue par les Américains est présenté au Conseil euh de sécurité euh de l’ONU en en en 47, euh les Français votent pour euh reconnaître l’État d’Israël. On l’oublie très souvent, mais quelques euh temps après la déclaration Balfour britannique, vous avez également le secrétaire général du K d’Orsé qui reconnaît euh aux juifs le droit d’avoir un foyer national en Israël. Et donc si vous voulez la position historique de la France a quand même été celle de la reconnaissance de l’État d’Israël avec des liens qui dépasseront qui dépassent Netaniaou et les et les et les et les premiers ministres de sa et les ministres de sa coalition. Donc les représailles euh dont parle et évoquent Netaniau peuvent être divers. Le premier euh qu’il avait mentionné était celui de l’annexion face auquel euh l’annexion plein entière face auquel les Émirats ont expliqué que c’était une red line, une ligne rouge à ne pas frantir. Autrement, ils sortiraient de leur accord de normalisation avec Israël et cette position a été conforté par les États-Unis puisque Donald Trump a estimé hier qu’il était hors de question que Netaniau avance vers l’annexion de la SJordanie, bien que le territoire soit comme on le sait tous fragmenté et déjà bien grignoté par les colons. Et oui, car pour l’heure à la principale mesure prise par Israël pour répondre à cette vague de reconnaissance et contrer l’émergence d’un état palestinien, ça a été d’annoncer effectivement dès la mi-a mise en œuvre d’un projet longtemps mis sur la touche la construction de 3412 logements à l’est de Jérusalem et s’étendant jusqu’à la colonie de Méadouim, manière de morceler irrémédiablement la SJordanie de l’ave même de plusieurs dirigeants israéliens. Voyez un extrait du reportage réalisé sur place par Pauline Godard et Catherine Noris. Ces collines situées juste à côté de Jérusalem Eston 6 Jordanie occupé se trouve dans la zone Iwan. Un projet de colonisation israélien controversé colonnue a qualifié de grave et illégal. Bienvenue dans la zone Iwan. Nous y sommes. Regardez comme le paysage change radicalement. Nous sommes à la lisière du désert. L’ONG israélienne La Paix maintenant affirme que la zone Iwan couperait en deux la 6 jordanie occupée et isolerait les Palestiniens qui vivent à Jérusalem est. Une continuité territoriale vitale pour un état palestinien. Si Israël continue à s’emparer d’une plus grande partie des rares terres restantes pour le développement palestinien, cela paralysera l’économie palestinienne avant même qu’elle ne puisse démarrer. Depuis son entrée en fonction, le gouvernement israélien a accéléré la construction des colonies. et on a approuvé 49. C’est dans l’une d’entre elles, au sud de Jérusalem que nous retrouvons Liortal. Il s’est installé ici il y a 6 ans. Pour lui, l’idée même d’un état palestinien sur ses terres est insupportable. Pourquoi ? Pourquoi devrait-il être ici ? Ils ont le Liban, la Jordanie, la Syrie, l’Égypte, l’Arabie Saoudite, la Libye Qu’ils aillent dans tous ces pays. Pourquoi doivent-ils rester ici dans notre pays ? Malgré des années de condamnation internationale, plus d’un demi million de colons juifs vivent aujourd’hui en 6 Jordanie occupée. Et Donald Trump, qu’en pense-il ? Bien, pas question d’annexer la 6e, vient de dire le président américain. Écoutez, je ne permettrai pas à Israël d’annexer la si Jordanie. Ça suffit maintenant, il faut que ça s’arrête. Yasmina Stragis, on avait pourtant vu dans l’annonce de ce projet Iwan E1 un un ralliment américain à la position de Benjamin Netion. C’était trompé ou bien est-ce Donald Trump qui a changé d’avis ? Alors, vous avez effectivement la question euh de la chevient avec une passion du côté de Nathan en particulier, mais également soutenu par toute une mouvance euh orthodoxe qui est cette ce rêve de conquérir le grand Israël. Et donc au nom de cette idéologie, vous avez également une une un déploiement de force à travers les colons que l’on a pu voir, mais également le le soutien dans ces zones-là des de militaires et de forces de sécurité euh israélienne. la position de Trump qui est lui-même au sein d’une d’une école de pensée qui a été historiquement soutenue depuis Rean par les évangélistes et celle de dire aujourd’hui dans le cadre des accords d’Abraham mais de la recomposition si vous voulez de de la carte du Moyen-Orient, il ne souhaite pas l’annexion officiellement euh de la S Jordanie mais tout toute évolution de La carte selon lui doit être intégrée à à des accords plus larges. Et donc en réalité la parole des Saoudiens ou la parole des Émiratis aujourd’hui compte davantage que celle de l’autorité palestinienne dans les dans la recomposition et le dessin de la carte sur le terrain qui est déjà comme vous l’avez comme on a pu le voir bien mise en danger parce que au-delà de la question de la carte en elle-même et et de l’occupation et de la présence des colons, la question qui se pose c’est en cas d’état palestinien quel premier ministre israélien aura le courage de dire à tous ces colons de rentrer chez eux et donc comme l’avait fait Charon à Gaza et tout à fait et mais le le l’assassinat public d’Isagrabine en a traumatisé plus d’un et donc le courage politique que requiert la reconnaissance d’un état palestinien mais également le respect de leur souveraineté sur les territoires qui sont censés être gouvernés par l’autorité palestinienne. Bon, c’est c’est une non seulement un engagement politique, symbolique, idéologique, mais aussi de tracer une ligne rouge qui dépla mouvance orthodoxe. Oui, Benjamin Netgon en tout cas, lui, il a encore dit répété he le 11 septembre dernier à Maléadouim, il n’y aura pas d’état palestinien. Pourtant, lors de la création d’Israël en 1947, l’ONU prévoyait un plan de partage du territoire. Comment a évolué la Palestine depuis lors Antoine Fenot ? Et bien justement, on va partir Raphaël de cette carte et bien c’est celle que j’ai trouvé dans les archives de l’ONU qui date donc de 1947 et de ce plan de partage conséquence de la résolution 180 adopté donc à l’ONU un partage en 3 donc entre à l’époque un état arabe comme on l’appelle Israël que vous apercevez en clair donc sur cette zone et une zone réservée également à Jérusalem. On avance un petit peu octobre 1948 Israël déclare son indépendance. Les armées de plusieurs pays arabes voisins envahissent l’État hébreux. lourde défaite pour eux et fuite massive de Palestiniens avec notamment une conquête massive de territoire pour l’État hébreu. Les zones que vous apercevez en rouge ont donc été saisies par l’État hébreu suite donc à cette défaite militaire. Avance rapide, 5 juin 1967, c’est le début de la guerre des 6 jours. L’État hébreux attaque également la Jordanie et la Syrie en plus de l’Égypte à la clé occupation du Sinaï. Vous allez le voir également sur cette carte. Écupation du Sinaï en Égypte, le désert du Sinaï que vous trouvez juste ici, mais également le plateau du Golan tout en or près de la Syrie et contrôle total également de la bande de Gaza. On va également avancer de nouveau. L’Égypte prend Israël par surprise en 1973 avec une offensive militaire. C’est la guerre de Kipour. Un cœu s’enit et après des longues négociations plusieurs années plus tard en 1979 après les accords de Candavid. On voit donc émerger une nouvelle carte de la du territoire que vous apercevez juste ici avec un territoire palestinien qui a réduit comme pot de chagrin. La suite, on la connaît. Ce sont les accords d’Oslo, le partage en plusieurs zones zone A, zone B, zone C. Et voici donc rapidement, ça c’était juste avant le déclenchement de la la guerre à Gaza, carte qui date de 2023. L’état donc de la situation avec ces colonies israéliennes en six Jordanie, territoire de plus en plus morcelé et donc ce blocus total autour de Gaza. Yasminaargis, l’existence d’un état palestinien aujourd’hui ou demain passe, nous dit-ons, par le renforcement de l’autorité palestinienne qui gouverne aujourd’hui la 6 Jordanie. Oui. Sauf que ces dirigeants, ils n’ont pas été autorisés par la Maison Blanche à se rendre à l’Assemblée générale des Nations-Unies. Comment l’interprétez-vous ? Alors, l’interprétation est assez claire. l’initiative en elle-même euh à l’initiative de reconnaissance portée par la France a évolué dans son contenu euh en au au autour de juin-juillet 2025. La question de d’un renforcement de l’autorité palestinienne était conditionné au désarmement du Hamas, ce que nous n’avons pas vu, c’était par ailleurs une condition de l’Arabie Saoudite. Suite à ça, vous avez également eu dans le cadre de ce du Paris Peace Forum et l’initiative française des conversation qui indiquait qu’il pourrait et grâce à l’Arabie Saoudite nonamment il pourrait y avoir des des normalisations de l’ensemble des pays arabes qui ne reconnaissent pas encore Israël en cas de cesser le feu et de processus de paix sérieux. Tout ça a un peu été mis de côté pour une stratégie qui a été celle de soutenir l’autorité palestinienne qui, rappelons-le, depuis les accords d’Oslo, sont l’unique et et l’unique représentant des Palestiniens euh à l’ONU et dans les instances internationales. Et donc à travers la figure de Yassar Arafat et de Mahmoud Abbas qui ne l’oublions pas était signataire des accords d’Oslo, il y a cette idée de continuité à travers le dernier processus de paix. La question maintenant de la place euh de l’État de Palestine ou des Palestiniens euh à l’ONU qui est censé être un territoire international mais sur sol américain. Euh c’est la elle est euh formulée de de la manière suivante. Aujourd’hui, le Saint-Siège et l’autorité palestinienne sont des pays enfin sont non membres, donc des membres observateurs de de l’ONU. Et sans résolution du Conseil de sécurité, l’État de Palestine ne peut pas obtenir un siège permanent. Et donc effectivement, quand vous n’avez pas officiellement euh votre ambassade, il est euh facile de faire en sorte que les parties prenante ne viennent pas euh négocier. Le le fond du sujet pour moi, il est que la position américaine est la position de Washington et et de dire dès lors que nous ne sommes pas à la manœuvre pour négocier et dès lors que nous n’appelons pas par nous-mêmes les gens que nous voulons voir à la table des négociations, nous ne parlerons pas de ce sujet. Et donc, il est intéressant de voir qu’au lendemain de la reconnaissance de l’État de Palestine par le président Macron, euh Trump a organiser son sommet euh avec les chefs d’État arabes à New York. l’autorité palestinienne n’était pas représentée mais l’ensemble des parties prenantes notamment le Qatar qui a qui demeure le médiateur en matière de cesser le feu à Gaza était présent et ensemble ils ont soutenu le plan de la Maison Blanche qui est portée par Tony Blair et Jarette Cochner le gendre de Trump et un plan qui selon Donald Trump pourrait dans les prochains jours déboucher sur un cesser le feu et peut-être même une paix à Gaza cela reste évidemment approuvée toujour Toujours est-il que Gaza vit encore aujourd’hui à l’heure où nous parlons sous les assauts israéliens à Gazaville notamment tandis qu’une grande partie de la population est désormais déplacée vers le sud. Comment vit-on cette reconnaissance par la France sur place Rami Abdoujamous ? C’était un moment historique pour la Palestine et pour la population palestinienne mais malheureusement c’était pas le bon timing parce que surtout pour la population de Gaza la population palestienne de Gaza se noie dans la souffrance, se noie dans la misère, se noie dans les massacres. Donc quand le président Macron a reconnu l’état de Palestine, euh c’était pas vraiment la grande joie ou c’était une petite joie trempée avec la la souffrance, mais on a vu après, on s’est rendu compte que non, ça s’arrête pas juste à une reconnaissance et qu’il y a des efforts surtout de la part de la France d’arrêter la guerre. Et c’est pour ça que la population a commencé à dire “Oui, c’était une bonne chose de reconnaître un état palestinien que on va arriver à faire quelque chose et surtout que la France euh est aujourd’hui en train de diriger un courant qui veut absolument arrêter la guerre.” Et on est on voit en train de voir un peu les conséquences jour après jour, ce qui a donné beaucoup plus d’espoir pour la population palestinienne que cette reconnaissance d’un d’un état palestinien peut aboutir à la fin de la guerre. Yasminargis Benjamin Netaniou premier ministre palestinien qui s’est exprimé ce vendredi à son tour à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies indique qu’il veut selon ces termes finir le travail le plus rapidement possible à Gaza. Ça veut dire quoi aller au bout pour les Israéliens aujourd’hui ? Je pense que ces généraux et ses services de renseignement se posent la même question. Il est très il est compliqué à ce stade de comprendre quels sont les buts de guerre et euh même en Israël sur la question de la guerre à Garza, plus personne n’est dupe. Il y a effectivement une fuite en avant de Netaniau qui estime que seul la guerre peut le maintenir le maintenir notamment au pouvoir. Donc il est voilà. Mais désarmer le Hamas, ça c’est ce que réclame aussi la France. l’autorité palestinienne, elle aussi par la voix de Marmouabas, a-t-elle les moyens de le faire demain ? Alors, le président Macron a a repris euh ce ce que les Américains euh disent depuis plusieurs semaines, à savoir que euh le Hamas aujourd’hui compte bien plus de de soldats qu’au que depuis le 7 octobre. Et donc le la guerre sans perspective et sans sortie de crise n’a pas nécessairement porté ses fruits puisqu’elle ne elle a créé davantage de haine et mobiliser sur le plan idéologique une jeunesse et une population qui est en détresse depuis maintenant 2 ans avec la France en tout cas et quelques autres. Ce sont désormais 159 pays qui reconnaissent la Palestine en tant qu’état. Ça veut dire qu’il y en a encore un certain nombre qui ne la reconnaissent pas. Antoine Fenot. Oui, sur les 193 membres représentés à l’ONU, ça représente 80 % des membres donc des Nations Unies qui reconnaissent l’état de Palestine à des dates variées. Je les ai regroupé ici pour vous sur cette carte. À noter que ceux auquels on va s’intéresser, c’est ceux qui sont en blanc, qui ne reconnaissent pas donc l’État de Palestine a commencé par les États-Unis. les États-Unis qui affiche un soutien sans faille à Israël, un soutien euh sans sans équivoque et qui dure notamment en particulier depuis la guerre froide où à l’époque l’influence soviétique est très importante au Moyen-Orient et les États-Unis avec une forme de pragmatisme, il y voit aussi une manière de contrer les soviétiques sur place en soutenant Israël. Il y a aussi et naturellement l’influence de la communauté juive américaine qui est très importante, c’est la plus importante au monde après Israël. L’Allemagne également de son côté, elle ne reconnaît pas l’État de Palestine pour des raisons différentes. Elle prome toutefois une solution à deux états. C’est à découvrir sur le site du gouvernement fédéral allemand. Évidemment, la raison c’est son passé nazi. D’ailleurs, les Allemands le disent et d’ailleurs, le la sécurité d’Israël a noté que c’est une raison d’état en Allemagne depuis 2008. Un zoom également que je voulais vous proposer sur un pays dont on parle assez peu, c’est le Cameroun. Le Cameroun fait figure d’exception sur le continent africain et ne reconnaît pas l’état de Palestine pour une raison assez particulière. Paul Bya, son président fait reposer sa sécurité sur une brigade formée et entraînée par d’anciens officiers israéliens et achètent régulièrement des équipements à Tel Aviv. Pas de reconnaissance de la Palestine, vous l’avez compris, en forme de pragmatisme sécuritaire, on pourrait dire. Yasmin Asrargis, il y a des pressions américaines et israéliennes très fortes aujourd’hui pour empêcher un certain nombre d’États de reconnaître la Palestine. Alors effectivement, ce qui est intéressant de regarder aujourd’hui, c’est l’évolution du paysage politique notamment à Capital Hill et à Washington autour de cette question à la fois d’Israël, du soutien à Netaniau et la question de l’État de Palestine. Et vous avez aujourd’hui un président américain qui face aux caméras exprime que le lobby proisraélien n’a jamais été aussi faible au Congrès. On n jamais entendu un président ou pensé qu’un président américain viendrait face caméra expliquer de telles choses. Et des études et plusieurs plusieurs collègues chercheurs étudient également une question qui est fondamentale pour comprendre le soutien américain à Israël. C’est également la question évangélique et euh le l’évangélisme qui a mené au pouvoir Rean et qui depuis Rean structurer dans les groupes de pouvoir à Washington sont extrêmement puissants avec des relais extrêmement organisés et donc euh euh à défaut qu’il y ait un un lobbing israélien aussi puissant qu’à l’époque, on pense notamment à PAC qui n’a plus aujourd’hui la force de frappe qu’ils avaient jadis au Congrès. Il ne faut pas oublier cette question des évangélistes qui eux sont également pronexion et estiment que dès lors que le grand Israël émergera, le Messie reviendra et donc il y a aussi une dimension politico religieuse à prendre en compte. On peine souvent à percevoir hors d’Israël à quel point le 7 octobre rend pour nombre d’Israélien de droite mais aussi y compris de modérer ou de gauche impensable l’idée d’un état palestinien à leur porte. À quel point cela représente un péril imminent aujourd’hui pour eux ? Alors la la question de la la question de l’état et des reconnaissances euh je veux dire si si on revient euh un accord qui est celui de comme David, il aurait été impensable pour des Israéliens qui ont fait la guerre à l’Égypte de voir un sadath qui a mené euh la guerre du kipour signer un accord de paix et reconnaître Israël. Mais il a fallu un bégin de droite pour le faire. Il a fallu un bégin qui était totalement à l’opposé idéologiquement d’un hbabine de gauche. Et donc si vous voulez, à un moment l’histoire conduit certains hommes à s’engager dans des processus de paix, mais également ne pas être ne pas être naïf par rapport à la paix pour la paix, mais également la paix soutenue par les États-Unis permet au aux États-rabes engagés dans des processus de paix de conforter leur sécurité sur le plan militaire et donc d’entrer également dans une nouvelle phase, si vous voulez, de puiss puissance en l’occurrence c’est ce qui avait été négocié avec l’Égypte. La paix comme un intérêt bien compris de part et d’autre. C’est ainsi qu’il faut lire ces initiatives. Merci beaucoup Yasmine Asrargis d’avoir été avec nous. Je rappelle que vous êtes chercheuse associé à l’université de Princeton et spécialiste de ces relations Israëlabes. Merci à vous d’avoir suivi cette émission. Vous pouvez retrouver comme chaque semaine sur notre site internet france24.com. Rendez-vous à la semaine prochaine pour une nouvelle édition du monde dans tous ces états. [Musique] 43 anos de tudo fazia tudo. Cela date de l’époque où l’esclavage était légal et au moment de l’abolition, aucune opportunité ne leur a été proposée. Ces femmes ont été tout simplement abandonnées par la société. [Musique] Une jeune fille a témoigné qu’elle aurait reçu une offre de travail en tant que nounou. Mais quand elle est arrivée ici au Brésil, elle a été obligée de se prostituer ici dans cette région. Petit à petit, je crois qu’on arrive à changer les mentalités du pays. Reporter Brésil, l’enfer des domestiques. Un nouveau numéro à voir sur France 24.

C’est un geste qui se veut décisif. La France a reconnu cette semaine la Palestine en tant qu’État, entraînant à sa suite une dizaine de pays. Dans le même temps, Israël continue de bombarder Gaza et projette d’étendre sa présence en Cisjordanie. À quoi sert l’initiative du président français Emmanuel Macron ? Sortir de l’impasse et permettre d’enclencher une dynamique comme l’assure désormais Paris ? Pour en parler, notre invitée : Yasmina Asrarguis, chercheuse associée à l’université de Princeton, spécialiste des normalisations israélo-arabes.

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