En réponse à ces scénarios, Theo Francken (N-VA), ministre de la Défense, souhaiterait mettre en place un plan anti-drone conséquent, pour se préparer à la prochaine intrusion, comme le révèle HLN. Ce plan est-il pourtant faisable?

Parmi les options convoitées par Francken, se trouve l’arme antiaérienne “Piorun”, une sorte de bazooka capable d’abattre avions et hélicoptères volant à basse altitude. S’ils peuvent intercepter de gros appareils, “ils ne sont pas efficaces contre les petits drones, ou les drones volant à grande vitesse” explique Roger Housen, ancien colonel, et expert en matière de Défense.

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Comme le souligne l’expert aux micros d’HLN, face à la menace croissante des drones, il est important de diversifier ses systèmes de défense. “Le Piorun permet tout au plus de neutraliser 5 % de la menace aérienne. Si vous voulez un réseau qui couvre toutes les cibles possibles, vous avez besoin de milliers de capteurs complémentaires les uns aux autres”.

Pour l’ancien colonel, les systèmes belges auraient également intérêt à se focaliser sur des brouilleurs de signal, capables de perturber des essaims de drones. Ensemble, ces systèmes complémentaires pourraient avoir un effet non-négligeable.

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Seul problème: ces dispositifs sont, aujourd’hui, extrêmement chers, et durs à implémenter: “Couvrir l’ensemble de notre pays est irréalisable et inabordable. De plus, il faudrait constamment s’adapter, car la technologie des drones évolue très rapidement”. Au total, Roger Housen estime le prix de ces engins autour des trois à quatre milliards d’euros.

Face à ce prix, une autre solution existe pourtant: partager les frais avec les 26 autres membres de l’Union, et tenter de proposer une stratégie commune face à la menace russe.

“L’idée d’un mur anti-drones a été lancée lors du sommet européen sur la défense à Copenhague, consacré à la menace russe”, conclut Roger Housen. “Mais même avec un tel mur, qui coûterait plus de 100 milliards d’euros, vous ne seriez pas à l’abri d’une cargaison de drones qui arriverait par exemple dans un conteneur via le port d’Anvers, ou dans un camion comme l’ont fait les Ukrainiens avec l’opération Spiderweb. Dans ce cas, chaque pays serait à nouveau livré à lui-même…”

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