L’usine de Breuches (Haute_Saône) de l’entreprise de charcuterie André Bazin est bloquée depuis le 7 octobre 2025 à l’initiative des membres du comité d’entreprise. Les salariés réclament le retour de leur patron historique, Philippe Wagner, limogé il y a quelques jours par l’actionnaire principal, le groupe breton Eureden.

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C’est un mouvement social inédit sur le site de Breuches (Haute-Saône), depuis sa création, il y a 71 ans. Près de 150 des 350 salariés de l’entreprise de salaison André Bazin ont débrayé ce mardi 7 octobre pour soutenir leur patron historique, Philippe Wagner, éjecté “brutalement” par le groupe Eureden. Une claque pour beaucoup d’employés.

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L’usine de Breuches (Haute_Saône) de l’entreprise de charcuterie André Bazin est bloquée depuis le 7 octobre 2025 à l’initiative des membres du comité d’entreprise.

©Emmanuel Rivallain, Laurent Brocard, Matthieu Schwaiger – France Télévisions

“On lui a dit “Bah, tu prends tes cartons puis tu t’en vas…”, déplore Armelle May, salariée de Bazin, à ,os journalistes Emmanuel Rivallain et Laurent Brocard. Il n’a pas eu le droit de dire au revoir à ses salariés et n’a pas eu d’explication, rien du tout. Donc, si on fait ça à quelqu’un qui a 38 ans d’année dans une entreprise, nous en tant que salariés, nous n’existons pas. Nous ne sommes que des pions, et ça, c’est hors de question !” La production, si elle n’est pas arrêtée, tourne depuis le matin du mardi 7 octobre au ralenti.

Armelle May, salariée de Bazin, en grève contre le licenciement du patron de l'entreprise de Charcuterie de Breuches, en Haute-Saône

Armelle May, salariée de Bazin, en grève contre le licenciement du patron de l’entreprise de Charcuterie de Breuches, en Haute-Saône

© Laurent BROCARD / France 3 Bourgogne-Franche-Comté

Il y a quatre ans, le groupe André Bazin, producteur de salaisons et charcuteries depuis 40 ans, se rapproche d’Eureden, groupe agroalimentaire coopératif breton aux 50 sites industriels. Eureden devient même l’unique actionnaire en novembre 2024. Si Philippe Wagner a réalisé cette vente, c’est parce qu’il espérait développer sa filière viande dans cette nouvelle unité.

Déçu des résultats, il propose de racheter l’usine, au départ familiale, qu’il dirige. Mais Eureden refuse, le suspend et dit étudier d’autres offres. Les salariés grévistes espèrent rencontrer aujourd’hui les dirigeants qui assurent l’intérim à la tête du site industriel. Philippe Wagner n’a pour l’heure plus le droit de s’y présenter

Philippe Wagner, Ex-directeur général de Bazin, à Breuches, en Haute-Saône

Philippe Wagner, Ex-directeur général de Bazin, à Breuches, en Haute-Saône

© Laurent BROCARD / France 3 Bourgogne-Franche-Comté

“Ce qui m’a toujours animé, c’est de laisser l’entreprise dans la culture et dans son identité, assure Philippe Wagner. Et comme je ne le retrouvais pas, je me suis dit qu’il faut absolument que je change l’angle qui avait été pris il y a quatre ans. On est donc rentré en discussion puis, puis ça s’est arrêtée brutalement. En fait, ce n’était pas des discussions, il y a eu un choix brutal de leur part. Je ne sais même pas pourquoi j’ai été débarqué de cette façon là”.

Un mauvais message pour l’avenir des salariés ? Eureden a aini fait savoir qu’elle étudiera toutes les offres. “Afin de prendre la bonne décision pour l’entreprise et ses salariés, notre coopérative a souhaité l’évaluer par rapport à l’ensemble des options possibles sur le marché”, a indiqué le groupe Eureden, qui possède une quarantaine de sociétés, dont Bazin.

Magalie Dirand, assistante commerciale pour Bazin, à Breuches, en Haute-Saône

Magalie Dirand, assistante commerciale pour Bazin, à Breuches, en Haute-Saône

© Laurent BROCARD / France 3 Bourgogne-Franche-Comté

“On a peur pour notre avenir, pour nos emplois, tout est incertain”, se désole Magalie Dirand, assistante commerciale chez Bazin. “On peut vraiment tout imaginer, même une division de la masse salariale par deux dans le pire des cas. On a besoin de nos emplois, on est tous pareil, on travaille pour vivre…”

Ce mercredi 8 octobre, les grèvistes ont continué à filtrer les approvisionnements.

Avec Emmanuel Rivallain, Laurent Brocard et Matthieu Schwaiger