Après deux ans de guerre, Israël et le Hamas sont parvenus à un accord de cessez-le-feu. La première phase prévoit la libération de 20 otages vivants contre près de 2000 prisonniers palestiniens.

«Je suis très fier d’annoncer qu’Israël et le Hamas ont tous deux approuvé la première phase de notre plan de paix .» C’est par ces mots, publiés mercredi soir sur Truth Social, que Donald Trump a fait basculer le Moyen-Orient dans une nouvelle ère. Le président américain, assisté des diplomaties qatarie et égyptienne, se targue d’ailleurs d’avoir réussi là où l’administration Biden avait échoué : faire asseoir le Hamas et Israël autour d’une même table.

L’accord a été finalisé dans la nuit de mercredi à jeudi, au quatrième jour de ces négociations à Charm el-Cheikh en Égypte. Objectif : mettre fin à une guerre qui a fait des dizaines de milliers de morts et ramener à la maison les derniers otages du 7 octobre 2023. Si les contours de l’accord sont encore vagues, quelques indices ont été semés au cours des dernières heures.


Passer la publicité

Un échange d’otages et de prisonniers dans les 72 heures

Selon une source au sein du Hamas, la première phase prévoit la libération de 20 otages vivants «en une seule fois», dans les 72 heures après la signature de l’accord. En échange, Israël devra libérer 250 Palestiniens condamnés à perpétuité et 1700 autres personnes arrêtées depuis le début du conflit en octobre 2023.

Sur les 251 personnes enlevées lors de l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, 47 sont toujours otages dans le territoire palestinien dont 25 sont mortes selon l’armée israélienne.

«Je pense que les otages seront de retour lundi. Cela inclura les corps des morts», a déclaré Trump sur Fox News. Une annonce qui a immédiatement fait réagir l’armée israélienne. «Le chef d’état-major a ordonné de se préparer à mener l’opération pour le retour des otages», a indiqué Tsahal sur X, tout en précisant être «prêt à tous les scénarios».

Netanyahou convoque son gouvernement

Depuis Jérusalem, Benyamin Netanyahou a salué l’accord. «Avec l’aide de Dieu, nous les ramènerons tous à la maison», a sobrement réagi le premier ministre israélien dans un bref communiqué. Il a, dans la foulée, annoncé réunir son gouvernement ce jeudi pour faire approuver le plan.

Côté palestinien, le Hamas a confirmé être parvenu «à un accord prévoyant la fin de la guerre à Gaza». Le mouvement islamiste a toutefois appelé Trump et les pays garants de l’accord «à contraindre Israël à appliquer intégralement les échéances de l’accord et à ne pas lui permettre de se dérober».


Passer la publicité

Une signature au Caire

Des sources proches du dossier ont indiqué à l’AFP que l’accord serait signé dès ce jeudi en Égypte. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi avait auparavant indiqué avoir invité, en cas d’accord, Donald Trump, qui convoite le prestigieux prix Nobel de la paix annoncé vendredi, pour «assister à sa signature».

Plus tôt mercredi, le président américain avait déclaré qu’il se rendrait «peut-être en Egypte» en fin de semaine. «Comme vous le savez, notre dernière négociation concerne le Hamas, et elle semble bien se dérouler. Nous vous tiendrons donc informés, mais si tout se passe comme prévu, nous partirons probablement dimanche, voire samedi», indiquait-il alors, après s’être entretenu au téléphone avec des responsables au Moyen-Orient.

Les États-Unis pour superviser

«Nous serons impliqués pour maintenir la paix», a martelé Donald Trump sur la chaîne Fox News. Le président américain a assuré que les États-Unis aideraient à reconstruire Gaza, avec le soutien financier des pays de la région. «Nous pensons que Gaza sera un endroit beaucoup plus sûr, reconstruit, et d’autres pays de la région l’aideront à se reconstruire car ils possèdent d’énormes richesses et ils veulent que ça arrive. Et nous (les États-Unis, ndlr) serons impliqués pour les aider à en faire un succès et pour aider à y maintenir la paix», a-t-il ajouté.

Trump n’a pas non plus manqué d’évoquer l’Iran, ennemi juré d’Israël. «Je pense que l’Iran aussi prendra part à la situation de paix à Gaza», a-t-il affirmé, sans donner plus de détails. Avant d’insister sur la portée historique de l’accord fraîchement conclu : «Le monde entier s’est rallié. C’est plus que Gaza. C’est la paix au Moyen-Orient.»

Un accord en plusieurs phases

Si les détails complets de l’accord n’ont pas encore été dévoilés, Trump a affirmé qu’Israël «retirera ses troupes jusqu’à une ligne convenue, première étape vers une paix forte, durable et éternelle».


Passer la publicité

En l’occurrence, le plan Trump prévoit plusieurs phases, dont seule la première a été approuvée pour l’instant. Les prochaines étapes devront aborder les questions les plus épineuses : le statut de Gaza, la reconstruction du territoire et l’avenir politique du Hamas.