Accord de paix Israël-Hamas : “Nous ne sommes pas très optimistes” • FRANCE 24

Accord de paix Israël-Hamas : “Nous ne sommes pas très optimistes” • FRANCE 24

Avec nous en plateau Imen Habib. Bonjour. Bonjour. Merci de nous rejoindre. Vous coordonnez l’agence média Palestine. Vous êtes aussi membre du mouvement BDS boycott des investissements sanctions s’agissant d’Israël. On va essayer d’analyser avec vous ce qui vient de se passer dans les dernières heures. Ce qui peut se passer dans les prochaines heures. Première question, que vous inspire cet accord ? Est-ce que vous avez en tant que journaliste des éléments d’information de ce qui a pu se passer sur le terrain ces dernières heures ? Alors oui, on sait déjà que cet accord donc il il comporte un euh une libération des 48 israéliens dont 20 20 otages présumés en vie encore en vie et euh euh une libération de près de 2000 prisonniers euh palestiniens et ça met aussi en en avant hein finalement la situation des prisonniers euh palestiniens qui sont de l’ordre de 11000 aujourd’hui en Palestine dont 3500 en détention administrative. la détention administrative qui permet d’arrêter des gens euh en 6 Jordanie sans procès ni inculpation sans sans même qu’il puisse voir un avocat. Donc ça pose aussi des des problèmes. Ça ça intervient aussi à travers cette ce nouvel accord, ce processus dans dans le ce processus avec un initiative franco-saoudienne qui a été qui a été qui a pu peser qui a fait en sorte que des pays dont certains sièges au conseil de sécurité de l’ONU les soutenu et ça a été soutenu aussi par plusieurs pays arabes et puis on peut se demander si Trump le président Trump ne souhaite pas se voir décerner un prix nouvel de la paix alors même qu’on sait qu’il y a un rapport indépendant qui vient de sortir qui documente le fait que l’aide militaire a été à hauteur de 21,7 milliards d’euros à Israël par les États-Unis ces deux dernières années. Im Habib, on va revenir dans un instant sur le rôle de Donald Trump dans tout cela. Mais pour en revenir encore à l’accord de trêve, est-ce que de ce que vous comprenez, de ce que vous savez, cette trêve, l’idée en tout cas semble solide ? Alors pour l’instant, on en est à la phase une. On sait qu’il y a eu encore des bombardements dans la bande de Gaza hier soir. Donc il va falloir suivre de près en fait ce ce qu’il est en train de se passer. On sait qu’il y a des ministres israéliens qui se sont d’abord opposés à cette trêve, hein, comme Benvir et le ministre des finances d’extrême droite, Benzalmotrich. Euh donc a priori, on se dirige vers un accord des des parties sur sur ce plan, mais il va falloir être euh être vigilant par la suite sur le respect justement de ce de ce de ce cet accord. Et aussi euh il y a des questions de mise en œuvre de cet accord qui se pose et y compris les effets que ça peut produire sur le champ politique à la fois en Israël mais aussi en Palestine puisqu’on sait que par exemple euh parmi les prisonniers qui pourraient être libérés, il y a Marwan Bargout qui est une figure aujourd’hui nationale en Palestine. Jusqu’ici ne fait pas partie de la liste des prisonniers libérables. Tout à fait. Absolument. Donc ça pose aussi un certain nombre de questions euh et puis ce qui reste en suspend, c’est aussi le devenir euh de de du peuple palestinien puisque la question de l’autodétermination, elle reste centrale dans tout ce dans tout ça. On sait que euh par exemple euh dans ce qui ne figure pas dans cet accord, c’est la reconnaissance de l’État palestinien. Donc on est face aujourd’hui et ça a été dit et souligné à plusieurs reprises pas face à un processus de colonisation accru en Sjordanie, hein. On a 800000 colons aujourd’hui en SJordanie. occupé. Donc ça pose vraiment de graves questions assez importantes sur la possibilité d’arriver à une paix juste et durable dans cette région. On est toujours dans le début, on est toujours dans l’avant. Il ménè Bible. Est-ce que vous faites confiance aux uns et aux autres pour respecter leurs paroles ? Est-ce que vous faites confiance au massas par exemple déjà pour respecter sa sa parole ? Alors, ce qu’on a vu dans les précédents cessés le feu, c’est Israël qui n’a pas respecté les les précédents cessés le feu parce qu’il y a eu des différentes tentatives. Euh donc euh Israël a et il y a eu aussi un bombardement, hein, on le sait, au Qatar notamment le 9 septembre dernier. Donc il va falloir effectivement être très vigilant. Euh et puis nous on reste on n’est pas tout à fait optimiste parce que on sait qu’il y a d’autres questions qui se posent sur le terrain qui est celui euh et c’était un peu l’angle mort avec euh la situation focalisée sur Gaza mais qui est celui de la Si Jordanie où je rappelais que la colonisation s’est développée où il y a eu en 2 ans selon les Nations Unies plus de 1000 Palestiniens qui ont été assassinés soit par l’armée israélienne soit par des colons en six Jordanie et donc ça pose un problème aussi de ce qui se passe effectivement pendant que les volontés sont de pacifier Gaza le la continuation de de la guerre en 6 Jordanie. Et donc ça effectivement ça ça appelle notre notre vigilance avec des ministres qui appellent ouvertement hein au grand Israël, c’est-à-dire pour eux qui passent par l’expulsion de centaines de milliers de Palestiniens en six Jordanie. C’est toujours un projet actuel, c’est porté ouvertement par des discours politiques actuellement par le gouvernement d’extrême droite en Israël. On en revient comme on se l’était promis à la question du rôle de Donald Trump dans ce dossier. Est-ce qu’il a été autant décisif qu’on peut le comprendre dans ses évolutions en cours aujourd’hui ? Alors euh ce qui se passe en fait, c’est qu’effectivement il y a un un problème quand même à faire apparaître Donald Trump comme celui euh qui euh qui a apporté la paix, hein, puisque effectivement on en est très très loin. Et puis ça, ce plan pose aussi cet accord pose malgré tout plusieurs questions légitimes au regard du droit international parce que on nous annonce un gouvernement finalement provisoire, temporaire dirigé par qui serait dirigé par Donald Trump et Tony Brepot. Voilà, chapauté et et quand même je dois dire que ça pose vraiment et que les Palestiniens considèrent ça et et à juste titre comme une espèce d’ingérence coloniale finalement. Donc vous considérez finalement que les questions politiques n’ont pas été abordées ? Oui, on on en est on en est pas aux questions de fond. C’est-à-dire aujourd’hui, on sait ce qui fait obstacle à une paix juste et durable entre israélien et palestinien, c’est le non respect du droit international, le non respect des résolutions de l’ONU. Notamment l’un des angles de ce problème, c’est le droit au retour des réfugiés palestiniens qui est pourtant un droit inaliénable reconnu par les Nations- Unies. La question d’autodétermination qui est aussi inscrite dans la charte des Nations-Uies. l’autodétermination du peuple palestinien. Et ce qui ce qui pêche aujourd’hui aussi, c’est qu’on leur on ne leur donne pas toujours pas euh le droit à la parole en fait, le droit de pouvoir s’exprimer et de pouvoir considérer leur propre avenir indépendamment de toute force extérieure. Et c’est aussi la question effectivement ça pose aussi des questions de démocratie et de ce qu’on refuse en terme de système, c’est-à-dire d’ingérence dans le le le processus de d’autodétermination d’un peuple. Finalement, parlant des questions politiques, aucun rôle pour le Amas dans la Palestine de demain. C’est ce qui se profile, c’est ce qu’a dit par exemple Emmanuel Macron. C’est ce que dit aussi quelqu’un comme Mahmou d’Abas. Est-ce que le Hamas est mort des faits comme disent ou comme le dire certaines autorités politiques israéliennes ou internationales ? Écoutez, je pense qu’il y a il y a il y a la question du on il est cet accord focalise effectivement sur le désarmement notamment, hein, ça fait partie du Hamas. Euh mais euh il faut aussi poser la question de ceux qui restent actuellement aujourd’hui et qui sont responsables quand même de l’anéantissement de la bande de Gaza. Euh je pense au notamment à à Benjamin Etagou qui est maintenant visé par un mandat de la Cour pénale internationale. Et donc tout ceci voilà, enfin je veux dire a il y a des conséquences qui peuvent qui peuvent se produire sur place, mais il y a aussi le fait que il y a un problème aussi dans ce qui peut apparaître comme une forme d’impunité finalement pour les dirigeants actuels israéliens qui pendant 2 ans sont responsables en fait tout simplement de l’assassinat de plus de 67000 personnes et ce sont des chiffres sous-évalués. plus de 150000 blessés aujourd’hui et on parle de la population civile et pas du à masse dans la bande de Gaza et donc il va falloir effectivement rendre des comptes. Je pense que les sociétés civiles du monde entier aujourd’hui sont attentives à ce qui va se passer et justement au processus de réparation de respect du droit international. Ça fait partie des enjeux qui se posent aussi dans dans la suite de tout ça. Et comment vous voyez la suite justement immenib ? Alors moi je pense que euh on n’arrivera pas à une solution de paix juste et durable dans cette région. Nous, on documente au sein de l’agence média Palestine depuis plus de 10 ans euh ce qui est communément appelé le conflit israélo-palestinien. Et on sait qu’aujourd’hui euh le problème ce n’est pas ce qui se passe uniquement à Gaza. Le problème c’est aussi ce qui se passe en Sjordanie comme je le disait tout à l’heure. Et donc on pense que tout passera par le respect du droit international que les seules possibilités de changement de statut qu de cette guerre de cette violence en Palestine et en Israël, ça passe par l’application du droit international. Et c’est pour ça aussi qu’il y a qu’il y a des mouvements qui s’organisent comme le mouvement BDS euh pour justement mettre un terme à cette impunité puisqu’on le constate aujourd’hui hein. À l’heure où je vous parle, même si le tabou des sanctions est plus justement un tabou, on sait que il y a une absence finalement de sanctions. On en est à juste titre à au 18e train de sanction contre la Russie par rapport à ce qui s’est passé en Ukraine. On arrive au 19e maintenant. Mais il n’y a absolument eu aucune sanction malgré tout ce qui s’est passé et je pense qu’on en a tous été témoins depuis 2 ans euh vis-à-vis de de l’État d’Israël. Et ça pose aussi des questions quelque part effectivement du double standard qu’on applique quand il s’agit des Palestiniens et des Palestiniennes. Merci beaucoup Habib d’être venu sur le plateau de France 24 coordinatrice de l’agence média Palestine. C’était notre invité de ce vendredi matin. reste avec nous. Elle a une weekend

Après l’accord de paix entre Israël et le Hamas, “nous ne sommes pas très optimistes”, déclare notre invitée Imen Habib, coordinatrice de l’Agence Média Palestine.
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