Après trois succès convaincants, l’équipe de Suisse a subi un coup d’arrêt lundi soir en Slovénie (0-0) dans les qualifications à la Coupe du monde 2026. Décevants et peu inspirés sur le plan offensif, les hommes de Murat Yakin ont été incapables de trouver la solution face au verrou adverse. Ils ont néanmoins assuré l’essentiel défensivement pour entamer la phase finale de cette campagne en position de force, avec trois points d’avance sur le Kosovo et une différence de buts largement meilleure. Découvrez les notes des joueurs de la Nati.

Les joueurs de l’équipe de Suisse est tombé sur un os en Slovénie lundi soir.

Les joueurs de l’équipe de Suisse est tombé sur un os en Slovénie lundi soir.

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Gregor Kobel a enchaîné une cinquième rencontre en sélection sans encaisser de but. Et, une fois de plus, le portier du Borussia Dortmund n’a pas eu besoin de sortir le grand jeu, en témoigne le zéro pointé slovène au niveau des tirs cadrés. Il a néanmoins su faire preuve d’autorité lors des rares moments chauds devant sa cage.

Serein dans ses interventions en début de partie, Ricardo Rodríguez a semblé un peu perdre le fil de son match au fur et à mesure que les minutes défilaient. Sa perte de balle à la 70e minute aurait notamment pu coûter cher à la Suisse. Visiblement à bout de souffle, l’homme aux 134 sélections a été remplacé à la 77e minute par le néophyte lucernois, Adrian Bajrami.

Manuel Akanji avait activé le mode diesel à Ljubljana. Après une entame hésitante, tant avec que sans le ballon aux pieds, le patron de la défense helvétique a tranquillement pris confiance et trouvé son rythme. Le Zurichois de l’Inter Milan a ainsi fait le nécessaire – comme son intervention sur Benjamin Šeško à la 71e minute – pour permettre à la Suisse de garder sa cage inviolée dans ces qualifications.

De retour en grâce sous le maillot rouge à croix blanche depuis cet automne, Nico Elvedi a une fois de plus démontré qu’il était redevenu l’un des hommes forts de l’arrière-garde helvétique. Le Zurichois de 29 ans n’a cessé de désespérer Benjamin Šeško et ses compères, annihilant de nombreuses actions slovènes, à l’image de son intervention salvatrice à la 48e minute. Une prestation qu’il faudra réitérer en novembre pour composter le billet de la Nati pour le Mondial 2026.

A l’image d’Elvedi, Silvan Widmer a signé une performance défensive solide sur la pelouse du Stadion Stožice. Il n’a pas ménagé ses efforts pour contrer les offensives adverses sur son couloir droit. Se portant également volontiers aux avant-postes, il n’a pas connu le même succès lorsqu’il s’agissait d’amener le danger dans la zone adverse. Livrant malgré tout la marchandise, il a été remplacé par Miro Muheim à la 63e minute, qui s’est fait l’auteur du premier tir cadré dans ce match terne à la… 86e !

On dit qu’on ne change pas une équipe qui gagne. Pourtant, Murat Yakin a fait le choix de modifier son onze de base pour la première fois depuis le début de ces éliminatoires en lançant Djibril Sow à la place de Fabian Rieder. Mal lui en a pris. Le milieu du Séville FC, auteur d’une entrée intéressante face à la Suède vendredi dernier, n’a pas su confirmer lundi soir. Discret, il a fait le mauvais choix lorsqu’il s’est présenté en position favorable devant le but slovène à la 62e minute. Il a été remplacé dans la foulée par Johan Manzambi.

Granit Xhaka a eu toutes les peines du monde à imposer son rythme en Slovénie. Et, comme bien souvent, lorsque son métronome n’est pas dans un grand soir, la Suisse joue rarement sa meilleure partition. Constamment mis sous pression par ses adversaires, le capitaine de 33 ans a aligné les fausses notes, faisant état d’un déchet technique rare. Point d’orgue de sa prestation, son tir lointain à la 91e qu’il verra malheureusement être détourné par le gardien Jan Oblak, qui a enchaîné les parades en fin de rencontre.

A l’image de l’ensemble de son équipe, l’indispensable homme de l’ombre n’est pas parvenu a trouvé la lumière à Ljubljana. Joueur le plus en vue offensivement avant la pause, Remo Freuler n’est pas passé loin de montrer la voie à ses coéquipiers. Il a toutefois manqué de tranchant dans le dernier geste pour faire sauter le verrou slovène (24e et 36e). Son rôle au coeur du jeu suisse n’en reste pas moins essentiel.

Soirée compliquée pour Ruben Vargas. Largement emprunté face au défi physique slovène, il n’a pas été en mesure d’amener le moindre danger devant le but adverse. Même constat sur les balles arrêtées – tant sur corner que sur coup franc – où aucune de ses tentatives n’a fait trembler l’arrière-garde adverse. Son seul petit lot de consolation : il a réussi plusieurs interventions défensives décisives, mais ce n’est malheureusement pas ce qu’on attend de lui en premier lieu. Il a logiquement cédé sa place à la 77e minute à Fabian Rieder.

A l’instar de Vargas, Dan Ndoye a eu de la peine à exprimer toute l’étendue de son talent en Slovénie. Face au bloc slovène bas et aux espaces réduits, le Vaudois de Nottingham Forrest est tombé sur un os lundi soir. Celui qui est désormais le détonateur de l’animation offensive suisse a un mois devant lui pour corriger le tir s’il ne veut pas vivre une fin de campagne stressante, avec notamment un potentiel déplacement périlleux au Kosovo le 18 novembre prochain.

Comme bien souvent, Breel Embolo laisse les fans de la Nati sur leur faim et avec un sentiment d’inachevé. D’un côté, l’attaquant du Stade Rennais est indispensable dans son rôle de pivot pour faire monter d’un cran toute une Nati, surtout lorsque l’adversaire défend si bas. Et de l’autre, le Bâlois a été incapable de remplir son rôle de buteur, ne se créant aucune occasion concrète. Frustrant pour un joueur qui avait débuté ces éliminatoires pied au plancher avec trois réussites en deux matches.

À noter que Miro Muheim (63e), Johan Manzambi (63e), Fabian Rieder (77e) et Adrian Bajrami (77e), entrés en cours de match, n’ont pas été évalués.

Le barème des notes : 

6 : match parfait5 : bon match4 : match satisfaisant3 : match insuffisant / trop inconstant2 : match mauvais1 : match exécrable/ : non noté
Murat Yakin : «Une Nati convaincante, pleine d’envie et avec des rôles définis»

Murat Yakin fait le point avant les matches de qualification pour le Mondial 2026 en Suède et en Slovénie. Mais pour l’heure le sélectionneur évoque les clés du succès helvétique dans ce début de campagne.

06.10.2025