“Au nom de la justice” : une bande dessinée rend hommage à Robert Badinter • FRANCE 24
Bonjour Jean Lena Naour. Bonjour. Robert Binter, vous avez eu la chance de le rencontrer à plusieurs reprises. Il vous avait même fait l’honneur de préfacer l’un de vos livres, histoire de l’abolition de la peine de mort. 200 ans de combat, c’est publié en 2011 chez Périn. Et vous serez tout à l’heure à la cérémonie de panthéonisation. Vous lui consacrez donc une une BD sur son engagement, sa vie politique. Elle vous est venue d’où cette idée ? D’une BD notamment ? Ah ben écoutez euh Robert Banater c’est fait partie de mon pantthéon personnel avec Giselle Alémi et euh pour moi ben voilà ça faisait partie des des grandes bah des grandes références, des grands exemples. Euh oui, c’était quelqu’un de très simple si vous voulez. Je moi je c’est ce qui ressort hein des interviews, des différents interview chaleureux. C’est il m’a accueilli chez lui alors qu’il me connaissait pas. Je suis un historien qui lui écrit “Vous voudriez-vous me faire une préface ? Il m’invite chez lui et puis bien sûr il me fait sa préface et après on se revoit dans différentes émissions sur France Culture ou Publ Sénat. Oui, il y avait la simplicité chez ce grand monsieur. C’est alors que évidemment moi j’étais plutôt dans mes petits souliers, j’avais l’impression de rencontrer l’histoire et de fait et vous la rencontriez malgré évidemment les nombreux drames personnels qu’il a qu’il a pu traverser. Oui. Alors, si on veut comprendre effectivement la passion de la justice euh chez chez Robert Ban droiture et puis cette ligne toute sa vie, euh on ne comprend pas euh on peut pas comprendre si on ne on ne sait pas que c’est le fils du supplicier, c’est le fils de l’humilié, le fils du persécuté, celui qui a été déporté en 1943 et donc il rest venu d’Europe de l’Est. Exactement. C’était quelqu’un qui rêvait en la France euh l’an prochain à Paris. C’était pas l’emprochain à Jérusalem dans cette petite Bessarabie où il y avait de l’antisémitisme extrêmement très fort de la part de du pouvoir russe. C’était vraiment il rêvait de la France de ce pays où on pourrait vivre en égalité en dans la liberté, dans la sécurité et dans l’égalité. C’était quelque chose de fou. Et Badinter, il est le premier Robert, le premier à être en France, le premier français de la famille. Quelques semaines avant seulement, la famille avait été naturalisée et quand il la mère va chercher ses papiers, elle a un ventre absolument énorme et le commissaire du 16e arrondissement dit “Oh, si c’est un garçon, pu-il servir la République”. Et oui, il est né avec les auspices du commissaire et regardez aujourd’hui et l’histoire lui aura donné raison. Vous avez un souvenir très précis de lui. C’est cette dernière séance comme sénateur. Il prononce un discours d’adieu au Sénat. Ces mots raisonnent encore dans votre tête. C’était un orateur, on l’a dit hors père. Oui, c’est un un orateur hors père effectivement et puis d’autant plus que il ne lisait pas ses notes. Alors évidemment le discours de 1981 le 18 septembre évidemment sur l’abolissement de P c’était le discours de sa vie et c’est le le vote ne faisait pas à l’époque il y avait des majorités hein. Donc le le on savait très bien que la loi serait votée. Donc il parle pour l’histoire mais sinon toutes ces plaidoiries on n’ pas de note. Il il ne dit lit pas de discours. C’est vraiment c’était donc véritablement un orateur. C’est évidemment le combat qu’on retiendra de sa vie. La l’abolition de la peine de mort, ce n’était pas gagné hein, sous François Mitteran. C’est le moins que l’on puisse dire. Alors, c’était pas gagné, oui et non parce que euh François Mitterron l’avait placé dans ses 110 propositions. Il avait été élu, les Français avaient voté pour Mitteran. Donc il applique son programme. Après, si vous voulez dire si l’opinion était rétive en majorité, alors là euh oui, dans les sondages, on voyait qu’il y avait une majorité hostile à la peine de mort. Mais ce ce sondage en fait, il ne vaut rien parce que quand on vous pose une question et c’est Robert Manater qui le disait qu’il l’avait analysé dans les années 70, quand on vous pose une question au téléphone ou à la radio, êtes-vous pour au compte, vous répondez comme ça euh ça ne vous engage pas. En revanche, quand vous êtes juré aux assises et que vous avez la vie d’un homme dans les mains, et ben là vous y réfléchissez à deux fois. Et bien entre 1968 et 1978, il y a eu 9000 cours d’asses où on pouvait réclamer la peine de mort. À la fin, il y a eu sep exécutés. Donc les Français étaient abolitionnist sans le savoir à 99,9 %. Une peine de mort dont on parle parfois encore aujourd’hui, c’est un débat euh suranné selon vous. Oh, complètement. Euh c’est comme si on se demandait si euh voilà, êtes-vous pourau contre l’IVG ? Le débat est terminé et il a été euh les les chiffres le prouvent si vous voulez en dehors de toute idéologie. Certains peuvent dire “Ah oui, c’est des positions idéologiques.” Non non, il faut juste regarder les chiffres. En 1980 avec la peine de mort et seulement 50 millions d’habitants. Il y avait plus de crimes qu’aujourd’hui avec 68 millions d’habitants sans la peine de mort. C’est donc la preuve que la peine de mort n’a aucun rapport avec la criminalité. Elle n’est absolument pas exemplaire et tous les pays qui ont aboli ont fait cette démonstration. Et au contraire, les pays qui sont les plus répressifs et bien sont les pays où il y a la plus grande criminalité. C’est très étrange. Vous serez donc tout à l’heure à cette cérémonie d’entrée au pantthéon de Robert Badinter. Quel quel honneur ! Oui oui euh je Oui, je là je suis très honoré parce que si vous voulez moi je je je je en tant qu’historien, j’ai écrit un ouvrage, j’ai fait de la bande dessinée mais je n’ai pas fait grand-chose hein. Je moi je j’ai le sentiment d’être là un petit peu euh entrer par réfraction. Mais quel honneur ! Pour moi, c’est vraiment une grande journée. Quelle image vous retiendrez de Robert Badinter ? Vous l’avez côtoyé, on l’a dit plusieurs fois. Alors, celle d’un homme intègre. Oui, c’est ça. C’est celle d’un homme juste, d’un homme intègre, d’un homme de principe et puis très chaleureux, très souriant. Ce qui n’était pas nécessairement dans ces apparitions publiques parce que parce que quand on fait de la politique, c’est sérieux. On va pas nécessairement se mettre à blaguer à sourire alors que chez lui dans son bureau alors qu’il n’avait pourtant pas été épargné par la vie mais vous savez il s’était rendu à Aushwitz parce qu’il pensait son père a été assassiné à Sobibor pas Achwitz mais il était persuadé pendant des années que c’était Achwitz il s’est rendu à pour réciter le kadich la prière des morts. Il pensait que c’était là et en fait il lui a fait une promesse. Je vais vivre vivre. Voilà, il faut vivre pour les morts, non pas être écrasé par le poids des morts. Euh et même dans les années 50 quand il était au euh 4050 euh quand il a fait euh une année de aux États-Unis, il était surnommé là-bas Mister Joie de Vivre. Mister Jo de vivre et on en parle notamment dans le livre de Darius Rochbin que j’ai eu le plaisir de recevoir hier qui et bien s’est entretenu pendant 6 mois les 6 derniers mois de la vie de Robert Badinter pour un livre témoignage poignant à la vie. C’est la justice humaniste. Finalement, Robert Banter, on pourrait le le résumer ainsi. C’est ça. Il disait euh il n’y a pas de justice de gauche, ni de justice de droite, prison de gauche, prison de droite. Il y a une justice humaniste et une justice répressive. Voilà. Et donc ceux qui croient à la réinsertion, à la rédemption, disent les catholiques, à la réhabilitation, disent les laïques, les républicains, et bien défendent une justice humaniste. Et on va redécouvrir la une de votre BD. Merci beaucoup Jeanve Lenaour d’avoir accepté aujourd’hui l’invitation de France 24. Merci à vous et bonne cérémonie tout à l’heure de panthéonisation.
“Il fait parti de mon Panthéon personnel avec Gisèle Halimi” : l’auteur Jean-Yves Le Naour co-publie avec le dessinateur Marko, la bande dessinée “Robert Badinter, au nom de la justice” qui retrace la vie de combats de Robert Badinter, artisan de l’abolition de la peine de mort.
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4 comments
Je suis pour
UNE bd avec UNE belle illustration et de belles idees c est chouette❤
Merci Mr Badinter !!!!
Déjà le juste mot : Ce n’est pas la personne, mais seulement les restes du cadavre du fils du Khazar moldave Samuel Simon Badinter qui vont être déposés au Panthéon. Mais surtout un « grand homme » soutenant depuis longtemps explicitement le pseudo-état pseudo-hébreu , toujours sans frontières et sans constitution, qui n'a jamais été contre la peine de mort infligée depuis des années aux hommes, femmes et enfants de la Palestine inéthiquement occupée depuis plus de 78 ans.
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