Trente ans de réclusion criminelle requis contre Cédric Jubillar • FRANCE 24

Trente ans de réclusion criminelle requis contre Cédric Jubillar • FRANCE 24

À 14h30 à Paris, place à votre ultime rendez-vous. C’est derrière l’image. On prend le temps de décrypter l’info à partir de photos qui font son actualité judiciaire évidemment cette semaine, on vous en parle depuis plusieurs jours sur sur France 24, le procès jubilard et ce cliché qui a retenu votre attention, Lor Manin. Bonjour Lore. Bonjour Ellisabeth. Le cliché de celui que tout accuse, Cédric Jubilard. Impass ces derniers jours, ces dernières heures dans le box des accusés. Absolument. Et Cédric Jubilard, c’est cet homme seul face à toute une famille, celle de sa femme Delphine Osaguel Jubilard qui a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Kanc les mines près de Alby. Cet homme seul dans le box des accusés face donc aux avocats qui l’accusent, celui des frères et sœurs de sa femme, celui aussi de sa cousine, celui de ses enfants, celle de ses enfants qui aujourd’hui se défend. Un homme seul face à l’accusation, face aussi à ses enfants que ce qui ne l’appelle plus papa mais Cédric. Et puis un homme aussi dont la disparition de sa femme semble ne l’avoir affecté qu’à moitié, qui se disait s’inquiéter pour lui-même dans les jours qui ont suivi la disparition de sa femme. Un homme aussi au regard un peu de victime, un homme victime de d’une femme qui l’a trompé. Un homme donc qui se disait malheureux en amour avec une enfance difficile. Il est né d’une femme de 16 ans qui à l’âge de 2 ans l’a repris, replacé à nouveau et puis quand il est revenu auprès de sa mère, c’était avec un compagnon violent qui l’a frappé. Et puis il y a cette petite lucarne à travers laquelle il voit son avocat, l’un de ses avocats et puis et puis la la défense qui plaide l’acquitement estimant que rien ne prouve sa culpabilité. Pas de corps, pas d’au, pas de raison de le soupçonner. Peut-être que finalement celle qui a disparu est partie de son pleingré en laissant derrière elle ses enfants, sa maison et même son amant. En tout cas, cette absence de corps devrait lui bénéficier, estime la défense. En tout cas, c’est cette petite lucarne, c’est le dernier lien entre lui et le reste du monde. Les réquisitions de l’avocat général avaient lieu hier, mercredi, aujourd’hui est consacré au au plaidoirée de la défense et puis demain, la peine sera prononcée. Tout reste possible. dans l’or. Oui, il pourrait aussi bien s’en sortir libre que avec 30 ans de prison. C’est la réquisition du parquet. Est-ce qu’il va s’en sortir indemme ? Parce que pour l’instant, il n’a rien reconnu. Il n’y a pas de corps. Il ne fait pas d’au. Il n’a pas fait d’au ni devant sa propre mère qui l’a supplié quasiment à genoux de dire la vérité pour ses petits enfants, ni après la lecture d’une lettre de son fils Louis qui a 6 ans donc s’adresse à lui en parlant à Cédric et en lui demandant de dire la vérité. lui continue à répondre par des phrases courtes en oubliant, en disant qu’il ne se souvient pas, en se contredisant sans avoir l’air de ticket, il n’a donné aucune prise à l’accusation qui reste sur sa fin. On va regarder ce reportage d’aujourd’hui. Ce matin très concentré, la première avocate de Cédric Jubilard n’a qu’une mission : faire naître le doute dans l’esprit des jurés. Pied à pied pendant des heures de plaido tente de mettre à mal les témoignages accablants contre son client et les lacunes du dossier. Elle tente aussi de faire oublier l’attitude de Cédric Jubilard pendant 4 semaines de procès. Tour à tour indifférent, provocateur, incapable de montrer ses émotions. Certainement, avez-vous pensé que ce n’était pas un très bon père et un très bon mari, mais on ne condamne pas les mauvais types, on condamne les coupables. Dans sa plaidoe, l’avocate de Cédric Jubilard interpelle les jurés. sont-ils sûrs à 100 % de pouvoir annoncer à deux orphelins de mer ? Je cite que maman n’est plus là à cause de papa. Pour cette journée d’audience cruciale, toujours beaucoup de monde devant le palais de justice qui souhaitent assister au débat. D’autant qu’hier le parquet général a requis 30 ans de prison contre Cédric Jubilard. Je crois que c’est effectivement la sanction d’un féminicide sans beaucoup de circonstances atténuantes. Si monsieur Jubilard avait manifesté un peu d’humanité, de sensibilité, leur équitoire aurait été moins sévère. Entre juré populaire et magistratel, il suffirait que trois personnes sur 9 doutent pour que Cédric Jubilard soit acquitté. Voilà, trois personnes sur 9, ça suffirait. L’avocat général a requis 30 ans de réclusion criminelle malgré l’absence de corps. Et parmi les raisons qui expliquent cette cette réquisition, lors il y a surtout le profil de Céric Jubilar, un homme violent qui a du mal à comprendre qu’il est violent. Absolument. C’est l’une des choses qui sont revenues régulièrement, c’est cette personnalité problématique de Cédric Jubellard. On vient d’entendre son attitude parfois désinvolte vis-à-vis de cette affaire et puis aussi le fait que lui n’a pas l’air de prendre conscience de vraiment qui il est. Il dit n’avoir jamais levé la main sur sa femme Delphine. Effectivement, il n’y a pas de trace de plainte pour des violences conjugales. En revanche, il y a eu plusieurs témoignages qui disent qu’on a vu Cédric Jubilard secouer sa femme violemment. Et puis il y a des témoignages de disputes récurrentes. D’ailleurs, le soir de sa disparition, une voisine a entendu, dit-elle, des cris de femmes. Et puis il y a le témoignage de Louis, leur fils, qui le soir en question raconte avoir entendu une dispute, avoir tenté de l’interrompre en jetant un Lego dans le couloir et puis avoir fait semblant de dormir lorsque son père est venu le voir. C’est un moment où Cédric Jubilard disait qu’il était en train de dormir. Ça n’est donc pas compatible avec le témoignage de son fils. Et puis il y a justement les violences à l’égard de son fils Louis, le petit garçon qui avait 6 ans à l’époque, en a 11 aujourd’hui, et qui raconte que son père le giflait, le traitait de con, le faisait s’agenouiller sur des Legos avec les mains sur la tête quand il estimait qu’il avait fait une bêtise et qu’il lui demandait de ne pas en parler à sa mère. puisque quand la mère était là, Delphine au Sagael, et bien elle s’interposait, elle empêchait euh ses mauvais traitements. Pour la l’un des avocats euh de l’accusation, en fait, Cédric Jubilard pense que tant que le sang ne coule pas, en fait, il n’y a pas violence. Il ne réalise pas ce que c’est vraiment. Or, pour l’avocate des enfants, en fait, la véritable violence outre celle qu’ils ont subi avec ces châtiments corporels, et bien c’est le fait qu’ils vont être privés de leur mère toute leur vie. Écouter, on a deux enfants qui sont voués à grandir, condamnés à vie, à vivre avec l’absence de leur mère. Elle sera jamais là dans les moments importants. Plus de Noël avec Delphine, plus de personnes à qui on se confie sur des événements importants. Voilà, une image frappante dans cette histoire, c’est la la maison des jubilaires qu’on a vu tourner en boucle sur les chaînes de télévision construite par Cédric mais jamais terminée. Elle est l’une des raisons de la rupture entre les deux époux. Oui, et c’est encore l’un des éléments du dossier qui rend cette affaire si fascinante pour beaucoup de monde. Cédric Jubilard, c’est un homme fanfaron qui aime bien être au centre de l’attention, qui a une réussite sociale, qui pourtant n’est pas tout à fait en é en accord avec la grande idée qu’il a de lui-même. Par exemple, il gagnait moins que sa femme. C’est elle qui payait la plupart des factures du foyer. D’ailleurs, Cédric Jubilar lui piquait de l’argent régulièrement. Elle avait dû faire changer ses cartes et ses comptes pour qu’il ne puisse plus y accéder. Et cet argent qu’il lui volait, c’était notamment pour payer cette très importante consommation de cannabis jusqu’à 10 à 15 juins par jour de son propre aveu. Et puis cette maison, c’est un peu le signe à la fois de l’échec et de la réussite de ce couple. le réussite parce que c’est la là qu’ils ont construit leur foyer, leur maison, qu’ils ont acheté ce terrain, qu’il a construit euh cette maison qu’il a construite de ses mains mais qui est euh comme un pavillon abandonné au milieu d’un d’un terrain vague avec des parpins qui sont toujours apparents, des déchets qui s’entassent dans le jardin qui n’ont jamais été apport apporté à la déchetterie. Une maison que à la fin Delphineel ne supportait plus, qu’elle appelait une maison de bidauchon, mais qu’il n’avait plus les moyens d’assumer ni l’un ni l’autre. D’autant plus qu’elle avait annoncé son intention de divorcer, que c’était-elle le gros revenu du foyer, qu’elle allait donc partir et qu’il allait perdre cette fameuse maison. Il avait d’ailleurs demandé à sa mère d’en devenir la locataire pour tenter de la sauver dans ces dernières minutes. Et l’un des éléments importants des féminicides en général, c’est qu’il y ait un élément déclencheur du passage à l’acte. Il peut y avoir deux choses en général, c’est la rupture. On l’a dans le cas avec Déphine Nossagel qui avait annoncé son intention de divorcer mais aussi la perte de statut social. Souvent c’est la perte d’emploi mais ça peut être aussi la perte d’une maison. Et là encore et bien on a des éléments qui tendent à prouver que Cédric Jubilard aurait eu les déclencheurs nécessaires pour passer à l’acte. Hm. Ce procès fascine en France, c’est presque surprenant car c’est une de ces trop nombreuses affaires de féminicides. On appelle on rappelle qu’il y a un il y en a un tous les tr jours en France. Pourquoi ça t’intérêt pour cette affaire en particulier aujourd’hui lors ? C’est vrai que la plupart des cas de féminicine, hein, tous les 3 jours, vous l’avez rappelé, et bien c’est un entrefilet euh entre deux brèves dans les journaux. Euh ou alors des titres un peu accrocheurs histoire de marquer les esprits et parfois avec euh beaucoup de d’indifférence pour le sort des femmes qui sont tuées. Là, il y a plusieurs éléments qui expliquent une sorte de fascination. D’abord, il y a l’absence de corps. Est-ce que cette femme a disparu volontairement en laissant derrière elle les enfants dont tout le monde dit qu’elle les aimait passionnément ou est-ce que elle a été assassinée et que c’est le crime parfait dont Cédric Jubilard se serait vanté auprès de certaines de ses petites amies ? En tout cas, l’absence de corps, ça reste une plaie ouverte pour les proches de Delphino Sagel qui ne peuvent pas faire leur deuil et ce malgré 5 années de battu. Il y a notamment un citoyen qui s’est engagé énormément et qui depuis 5 ans continue à battre la campagne aux alentours de Ciax Lemmine. Il y a aussi les petites amies de Cédric Jubilard. Il a avant même le divorce et la séparation. Cheédric Jubilar s’était inscrit sur plusieurs applications de rencontre. Au moment des battu dans les jours qui ont suivi la disparition de sa femme, il a rencontré plusieurs compagnes. Notamment une fameuse Séverine dont on a beaucoup entendu parler lors de ce procès. Séverine qui raconte qu’elle l’a rencontré après avoir trouvé un pull qu’elle lui avait rapporté. Il s’était rapproché et pendant 2 mois, ils sont sortis ensemble jusqu’à son incarcération. Il lui avait dit à elle qu’il était content parce qu’il allait pouvoir peut-être récupérer 7000 € sur l’assurance vie de Delphine Sagel. Et puis il y a aussi Jennifer, celle qui lui a succédé à Séverine et qui a affirmé que Cédric Jubilar lui aurait fait des aveux et qui lui aurait raconter avoir éliminé sa femme et que il lui aurait même fait une démonstration avec une clé de bras en l’étranglant pour lui montrer que dans cette situation en fait la femme ne peut pas crier et que c’est donc comme ça qu’il aurait réussi. Il y a aussi les aveux qu’il aurait fait à sa mère. Enfin, c’est pas vraiment des aveux. En fait, c’est plutôt des projets qu’il aurait partagé en lui disant “Elle me prend pour un con, je vais la tuer et on ne retrouvera jamais son corps.” Des une histoire que sa mère n’avait pas pris au sérieux. Et puis aussi le codétenu Marco. Alors ça c’est le le l’ingrédient thriller qui se surrajoute à l’affaire. Au-delà du triangle amoureux avec l’amant et les maîtresses. Il y a aussi donc Marco. Marco, c’est ce codétenu auquel auprès duquel Cédric Jubilard se serait confié. Il aurait demandé si lors de forte pluie un corps pouvait remonter à la surface. Il aurait demandé enfin Marco aurait proposé de déplacer le corps et aurait ensuite après sa sortie de prison rencontré Séverine pour tenter d’identifier lieu. Et puis bien sûr, il y a la personnalité de la manquante Delphine Sagel, la pièce manquante du puzzle Delphine Sagel. Euh, elle a rencontré Cédric Jubilard très tôt. C’est une jeune femme très jolie et qui prend soin d’elle, qui euh est infirmière et qui est très tournée vers les autres de la vie unanime de ses proches, aussi bien ses amis euh que sa famille. Euh, elle est aussi lumineuse qu’il semble euh sombre et c’est euh la femme responsable, responsable notamment des enfants, de la famille, des comptes du couple. celle qui est le point solide, le pilier en fait et euh qui euh quand euh quand elle a rencontré Cédric Jubilard, et bien ses proche disait qu’ils espéraient tous que euh ça ne durerait pas. À la fin, elle est exaspérée par l’apathie de son mari. Elle menace de le quitter et elle s’incrit sur un un site de rencontre où elle rencontre un homme avec qui elle né ou une relation, une relation d’amour avec des projets de couple et d’eménagement commun. Cet homme, il s’appelle Donentan et lui, il a été mis en cause un moment brièvement parce que son téléphone aurait bipé dans le secteur de la maison de Delphine au Sagel, ce qui a finalement été contredit par la gendarmerie. En tout cas, c’est deux avis et deux hommes très différents qui ont été rencontrés par des journalistes de la presse quotidienne régionale. Euh Cédric Jubielard, inquiet pour lui, fanfaron, content de sa nouvelle gloire avec la disparition de sa femme. Et puis à côté, l’homme est pleuré, l’amant triste qui pleure réellement, cette femme qui a disparu. D’autres procès ont également fasciné les Français ces dernières années. Récemment, il a eu l’affaire PLCO. Son côté surdimensionné aussi bien en terme de de durée que de nombre de personnes impliquées, suivi évidemment par les médias du monde entier. Vous étiez venus sur ce plateau commenter évidemment le le verdict. Mais pour les affaires de féminicides, il y a une autre affaire qui avait beaucoup fait parler, c’était la disparition, souvenez-vous, d’Agnè Lerou, héritière de l’hôtel le palais de la Méditerranée à Nice et dont le corps là aussi n’a jamais été retrouvé. Absolument. Et là encore, c’était l’amant, le l’amoureux qui avait été le premier soupçonné. Maurice Agnolet qui était avocat. Euh Agnè Lerou, elle a une trentaine d’années, elle disparaît en 1977. Son corps n’a jamais été retrouvé et tout de suite les soupçons se sont portés sur Maurice Agnollec et donc cet avocat Nisso issu d’un milieu modeste qui a bien l’intention de grimper les échelons de la société et de gagner beaucoup d’argent. Il se fait embaucher comme conseiller juridique du palais de la Méditerranée qui est le deuxième plus grand casino de France à l’époque. Agnè Lerou en est l’une des héritières. Elle le prend comme avocat pour son divorce et lui voit entre guillemets la bonne affaire, c’est-à-dire que elle est riche, issue d’une grande famille et elle peut lui apporter et bien cette reconnaissance sociale et finalement monétaire qu’il n’a pas et à laquelle après laquelle il court. Euh Agnè Lerou qui est longtemps décrite comme une femme extrêmement vive, pleine de vie, mais qui fait quand même deux tentatives de suicide. Des tentatives de suite qu’on faitent également les deux autres les deux épouses de Maurice Agnolet au cours de sa vie qui a été ensuite décrit par ses femmes comme manipulateur, pervers, cynique, intéressé exclusivement par l’argent. La disparition d’Angè Lerou, elle a longtemps fait les gros titres des journaux parce que pendant 37 ans, on est resté sans décision ferme de la justice sur la culpabilité de Maurice Agnolet qui expliquait que oui, il était peut-être un seul type avec Agnè mais que ça ne faisait pas de lui l’un coupable de meurtre. Et finalement le le coup de théâtre est arrivé en 2014, très longtemps après les faits, lorsque l’un de ses fils, Guillaume a raconté que oui, il son père avait fini par lui avouer des années auparavant qu’il avait bien tué Agnè Lerou d’une balle dans la tête dans son sommeil lorsqu’ils étaient en train de faire du camping dans le nord de l’Italie dans en Italie vers Monte Casino que son corps n’avait jamais été retrouvé et qu’il lui avait même dit “Tant que le corps n’est pas retrouvé, je suis tranquille.” Voilà, on peut avoir un une affaire de disparition sans corps, sans aveux et tout de même une condamnation à la fin. Merci beaucoup leur Manin. Merci pour ce dernière limage à la veille du verdict, donc dans l’affaire jubilard. Reste avec nous tout de suite. C’est le grand format du jour, c’est le focus. Regardez. M.

L’image du jour est celle de Cédric Jubillar.

Mercredi 15 octobre au soir, le ministère public a requis 30 ans de réclusion criminelle contre Cédric Jubillar, jugé depuis le 22 septembre pour le meurtre de Delphine, la mère de leurs deux enfants, disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines, un village du Tarn.

Laure Manent, présentatrice du magazine Actuelles France 24, nous en dit plus.
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