Quand les forêts se parent de leur manteau rouge et or, la Suisse bascule dans la plus belle saison de l’année: l’automne. Les marchés sentent bon les marrons, les viticulteurs fêtent les vendanges et on sert des plats à base de courge et du jus de pomme frais. La saison des champignons atteint son paroxysme avec les cèpes, les chanterelles et autres trésors de la forêt. Les voyageurs qui montent jusqu’à l’orée du brouillard ont vue sur une mer dansante et des sommets impressionnants.
Couleur, fête et bonheur au sommet
L’automne est la saison des randonnées, mais aussi le théâtre de rituels comme les désalpes, quand les vaches décorées rentrent des hauteurs. Dans les vignobles, les fêtes du vin suivent le rythme du raisin – la tradition et les coutumes prennent vie. L’automne est une saison intense qui concentre les paysages, les fêtes et les envies de randonnées. Une période durant laquelle le pays se montre sous son jour le plus authentique.
L’automne est la saison des randonnées. — © Giglio Pasqua / Suisse Tourisme
Les possibilités de randonnées et d’excursions sont nombreuses: de la balade à travers les forêts automnales aux randonnées en montagne plus exigeantes offrant des vues panoramiques. De nombreux itinéraires traversent des zones où, avec un peu de chance, on peut observer des animaux sauvages tels que des bouquetins, des chamois ou des cerfs rouges pendant la période du rut. Quiconque explore la Suisse en automne à pied découvre un paysage en transition – aux couleurs intenses, à l’atmosphère silencieuse et riche en expériences naturelles et culturelles.
Des trains panoramiques comme une vitrine
Le meilleur moyen de découvrir l’automne sous toutes ses coutures est par le train. Les trajets panoramiques sont une tradition en Suisse et font partie des expériences les plus spectaculaires du pays. Ils traversent des paysages de montagne, longent des glaciers et des lacs, parcourent des villages et des vallées.
Le Bernina Express relie l’Engadine à Tirano par la ligne Unesco des Chemins de fer rhétiques, passe par 55 tunnels et 196 ponts, serpente le viaduc de Landwasser et la courbe de Montebello tout en offrant une vue imprenable sur le massif de la Bernina. Il faut bien quatre heures pour parcourir les 144 kilomètres qui séparent Coire ou Saint-Moritz de Tirano.
Le Bernina Express relie l’Engadine à Tirano par la ligne Unesco des Chemins de fer rhétiques. — © Andre Meier/Suisse Tourisme
Le Luzern-Interlaken Express, qui relie en à peine deux heures deux des sites touristiques les plus connus de Suisse, est au moins aussi spectaculaire. Le parcours passe par le col du Brünig et traverse cinq lacs de montagne, des parois rocheuses abruptes et des cascades. Expérience particulièrement marquante: avant la montée, le train passe en mode crémaillère. Des snacks et des boissons sont servis dans le wagon-bar, tandis que les tableaux de paysage défilent. Les trains circulent toutes les heures, les réservations sont possibles, mais pas obligatoires.
Les passionnés de technique choisiront le GoldenPass Express d’Interlaken à Montreux. L’écartement des voies variable permet d’éviter les changements de train. Le voyage à travers l’Oberland bernois via Gstaad et Château-d’Œx jusqu’au lac Léman dure un peu plus de trois heures. En classe Prestige, on est assis en hauteur dans des fauteuils pivotants.Les trains allient technique et nature et offrent une expérience ferroviaire qui combine calme, luxe et paysage.
Sur deux roues à travers l’automne
L’air de l’automne muscle les jambes. Plus de 12 000 kilomètres d’itinéraires cyclables balisés par des panneaux rouges traversent le Plateau, les zones riveraines et les vallées. Les connexions entre le train, le bus et le bateau sont étroites, les systèmes de location et l’envoi de vélos facilitent la logistique et la spontanéité. Les Swiss Bike Hotels proposent des locaux fermés à clé, des aires de lavage et de réparation ainsi que des conseils d’itinéraires.
Plus de 12 000 kilomètres d’itinéraires cyclables balisés traversent le Plateau, les zones riveraines et les vallées. — © Silvano Zeiter/Suisse Tourisme
Environ 9800 kilomètres sont balisés pour les vététistes, la plupart du temps au cœur de la nature, avec des passages alpins très techniques. Le VTT est autorisé sur de nombreux chemins de randonnée, les égards sont de rigueur, les randonneurs ont la priorité. Les Suisses prennent leur code de conduite cycliste au sérieux: Le casque et les protections ne sont pas seulement recommandés, ils vont de soi.Les itinéraires de vélo et de VTT font passer par des paysages lacustres aux régions montagneuses, chaque tour alliant activité sportive, points forts culturels et plaisirs culinaires.
La faune sauvage à son heure d’or
Ceux qui préfèrent regarder plutôt que pédaler peuvent admirer les coteaux. La faune est aussi variée que les paysages suisses. Les bouquetins ont été réintroduits dans les Grisons au XXe siècle et sont aujourd’hui présents par-dessus l’orée des forêts. Les cerfs rouges brament leur rut tandis que les marmottes crient pour avertir de la présence de l’aigle royal et sont sur le point d’entrer en hibernation.
Les bouquetins ont été réintroduits dans les Grisons au XXe siècle et sont aujourd’hui présents par-dessus l’orée des forêts. — © Suisse Tourisme/Jan Geerk
Dans le ciel, on aperçoit des milans royaux à la queue fourchue, et dans certaines régions, le gypaète barbu, qui se nourrit presque exclusivement d’os. Les jumelles aident, la patience aussi. Les excursions guidées dans les parcs naturels locaux multiplient les chances de faire des rencontres et regorgent d’informations sur les habitats naturels et les comportements. Accompagné de guides expérimentés, il est possible d’observer en pleine nature des bouquetins, des gypaètes barbus ou des castors.Ces rencontres allient le plaisir de la nature à la transmission de connaissances et donnent la possibilité de partir à la découverte du règne animal en Suisse.
En voyageant à travers la Suisse en automne, on découvre un pays en transition. Les estivants sont passés à autre chose, les amateurs de sports d’hiver ne sont pas encore arrivés. Ce qui reste, c’est l’espace. L’espace entre les vignobles, dans les vallées, dans les trains avec leurs fenêtres panoramiques. L’automne n’exige rien, il propose. Et quiconque se laisse aller à l’aventure découvre une Suisse qui prend le temps pour ses hôtes – et pour elle-même.