Une centaine de personnes qui étaient au chômage au Luxembourg ont reçu des allocations de chômage luxembourgeoises au Portugal en 2024, selon les chiffres révélés par l’Agence pour le développement de l’emploi (Adem).
Lire aussi :Pourquoi le Luxembourg ne veut pas prendre en charge le chômage des frontaliers
Il s’agit de ce que l’on appelle «l’exportation des allocations de chômage aux citoyens de l’Union européenne», une possibilité prévue par la loi, sous réserve de certaines conditions. L’une d’entre elles consiste à s’inscrire auprès des agences pour l’emploi du pays d’accueil.
Il convient de noter qu’en règle générale, les allocations de chômage sont versées par les autorités du pays de résidence du chômeur. Par exemple, un résident français qui perd son emploi au Luxembourg recevra les prestations françaises – montant français, délais français, règles françaises – bien que le Grand-Duché soit obligé de rembourser la France pour les premiers mois de chômage. L’exportation de l’allocation vers un autre pays, c’est-à-dire le fait de bénéficier de l’allocation luxembourgeoise dans un autre État membre, est donc une exception à la règle.
Droit au montant luxembourgeois pendant six mois
«Oui, [le travailleur] peut demander l’exportation de ses droits au moyen du formulaire U2 et continuer à percevoir l’allocation de chômage luxembourgeoise pendant trois mois, avec la possibilité de la prolonger de trois mois supplémentaires», explique l’Adem. Et pour qu’il n’y ait pas de doute, l’Agence précise qu’il s’agit du «montant de l’allocation à laquelle la personne a droit au Luxembourg», c’est-à-dire 80% de son salaire.
Lire aussi :Chômage des frontaliers français: c’est acté, leurs droits sont réduits
En clair, cela signifie que les 100 citoyens autorisés à percevoir l’allocation luxembourgeoise au Portugal l’année dernière ont pu bénéficier du montant luxembourgeois, qui équivaut à 80% du salaire de référence. Ce montant est supérieur à l’allocation portugaise, qui s’élève à 65% du salaire de référence, selon les informations disponibles sur le site web de la sécurité sociale portugaise.
Les Portugais font le plus de demandes
Interrogée par Contacto, l’Adem a révélé qu’en 2024, un total de 247 personnes ont demandé une allocation de chômage luxembourgeoise dans un autre pays de l’UE, le plus grand nombre (100) l’ayant fait au Portugal.
Viennent ensuite les pays voisins: la France avec 51 cas, la Belgique avec 11 cas, et l’Allemagne avec 5 cas. Les 80 travailleurs restants qui ont quitté le Grand-Duché en 2024 pour chercher du travail ailleurs provenaient d’autres pays de l’UE, selon les données fournies par l’Adem.
Lire aussi :«Je travaille sur une résolution européenne sur le statut du télétravailleur frontalier»
Si l’on examine les données des six dernières années, le Portugal apparaît toujours comme le pays vers lequel sont partis le plus de travailleurs ayant perdu leur emploi au Luxembourg. L’année dernière a même été l’année, depuis 2019, où il y a eu le plus de transferts vers le Portugal.
Évolution du nombre des demandes d’exportation de l’allocation chômage
Les conditions
Sur son site internet, l’Adem explique que pour pouvoir exporter la subvention, la personne concernée doit être originaire d’un pays de l’UE, de Norvège, d’Islande, du Liechtenstein ou de Suisse. Prenons l’exemple d’un citoyen qui a perdu son emploi au Luxembourg et qui a l’intention de s’installer au Portugal: dans ce cas, il doit être au chômage complet, avoir droit à des allocations de chômage au Luxembourg et être inscrit à l’Adem depuis au moins quatre mois.
Une fois ces conditions remplies, le chômeur doit demander à l’ADEM le «formulaire U2» – l’autorisation de transfert des allocations de chômage vers un autre pays. À son arrivée dans le nouveau pays, le bénéficiaire dispose de sept jours (après la délivrance du formulaire U2) pour remettre le formulaire à l’agence pour l’emploi du pays d’accueil et s’inscrire comme chômeur à la recherche d’un emploi. À partir de ce moment, il est à la disposition des agences pour l’emploi du nouveau pays.
Lire aussi :Comment sera calculée la nouvelle indemnité chômage des frontaliers français?
L’allocation de chômage du pays d’origine – en l’occurrence, l’allocation versée par l’Adem – est limitée à trois mois, avec la possibilité, selon le pays, de la prolonger de trois mois supplémentaires. À cet égard, il faut tenir compte d’un autre aspect: si le chômeur ne trouve pas d’emploi dans son nouveau pays, il doit retourner dans son pays d’origine avant la fin de la période de trois mois (ou de six, si elle a été prolongée), sous peine de perdre son droit à l’allocation.
Cet article a été publié initialement sur le site de Contacto. Il a été traduit à l’aide d’outils d’intelligence artificielle qui apprennent à partir de données issues de traductions humaines, puis vérifié par Laura Bannier.