Cambriolage au Louvre: les musées luxembourgeois vont-il renforcer leur sécurité?

Quatre hommes, sept minutes, neuf bijoux impériaux, et un préjudice estimé à 88 millions d’euros: le musée du Louvre a été le théâtre d’un cambriolage spectaculaire dans la matinée du dimanche 19 octobre. Après avoir évacué l’ensemble des visiteurs présents au sein de l’établissement ce dimanche matin, le musée le plus visité du monde a subi une fermeture exceptionnelle de trois jours.

En France, l’événement a relancé le débat sur la sécurité des institutions culturelles. Au centre des discussions, le remplacement des vitrines blindées par des vitrines de joaillerie plus simples, qui aurait facilité la tâche aux malfaiteurs. Le président de la République, Emmanuel Macron, a notamment demandé une «accélération des mesures de sécurisation», tandis que l’enquête se poursuit afin de mettre la main sur les quatre cambrioleurs.

Un audit récemment effectué au Naturmusée

Au Luxembourg, les événements sont observés par les institutions muséales. Interrogé sur le sujet, le Musée d’histoire naturelle se dit «parfaitement conscient de la valeur du patrimoine scientifique et culturel qu’il lui est donné de conserver avec soin et de protéger par tous les moyens».

Pour assurer cette protection, le Naturmusée compte sur son personnel de surveillance présent à tous les étages durant les heures d’ouvertures de l’établissement. Parallèlement, un système de sécurité soutenu par un système de permanence durant les heures de fermetures est également en place.

«Un audit avec des mesures correctives a été effectué récemment au sein du musée avec la Police grand-ducale», indique par ailleurs le musée, qui précise qu’un groupe de travail sur le sujet se réunit au sein du ministère de la Culture. Ce dernier travaille en collaboration avec les instituts culturels de l’État afin d’assurer la sécurisation en continu du patrimoine conservé au sein des musées.

Une analyse des dispositifs de sécurité en cours au Mudam

Du côté du Mudam, il est rappelé que l’établissement dispose «d’un dispositif de sécurité complet combinant surveillance électronique et présence humaine conçu pour protéger les œuvres, les visiteurs et les espaces». Ainsi, les espaces d’expositions bénéficient d’une surveillance adaptée, notamment à travers une présence continue d’agents de sécurité sur le site.

Le musée a par ailleurs mis en place des dispositifs d’alerte et d’intervention rapide en cas de situation exceptionnelle, incluant des mesures spécifiques pour les pièces les plus sensibles. «En cas de tentative de vol ou d’intrusion, des protocoles d’urgence clairement établis sont immédiatement activés par notre service de gardiennage qui contacte sans délai les autorités compétentes», détaille Bettina Steinbrügge, directrice du Mudam, qui précise cependant que «le niveau de risque est évalué comme moyen à faible compte tenu de la nature des œuvres exposées».

Bettina Steinbrügge est directrice du Mudam depuis avril 2022. © PHOTO: Christophe Olinger

Quotidiennement, un service de gardiennage est chargé d’assurer la surveillance et la protection de ses collections, permettant une réactivité adaptée aux besoins spécifiques du musée. «Une analyse approfondie de nos dispositifs de sécurité est en cours afin d’identifier d’éventuelles vulnérabilités et de renforcer, le cas échéant, certains protocoles», fait savoir la directrice, qui souligne que «le musée maintient une vigilance constante et adapte régulièrement ses mesures en fonction de l’évolution du contexte et des recommandations des autorités compétentes».

Si Bettina Steinbrügge reste discrète sur le montant annuel consacré à la sécurité des collections du musée, elle fait tout de même savoir que «le musée consacre chaque année des ressources importantes aux dispositifs de sécurité afin de garantir la protection des œuvres ainsi que la maintenance et la mise à niveau régulière des équipements». Le sujet de la sécurité fait par ailleurs l’objet d’échanges réguliers avec les autres institutions culturelles du Luxembourg, précise encore le Mudam.