Nizar Trabelsi est libre : ‘J’espère que le gouvernement et les services de renseignement me laisseront désormais tranquille’

Nizar Trabelsi, 55 ans, est un homme libre. Depuis son retour des États-Unis le 8 août, l’ancien footballeur tunisien était incarcéré dans le centre fermé pour illégaux de Merksplas, mais il a pu le quitter mercredi soir. “Les juges belges, comme les juges américains, ont constaté qu’en cas de renvoi en Tunisie, Monsieur Trabelsi y serait torturé”, ont indiqué dans un communiqué les avocats de Nizar Trabelsi, Me Julien Hardy et Me Marie Hennico. “Madame la ministre n’a obtenu aucune garantie contraire.”

“J’ai passé 24 ans en prison. J’ai vraiment de très mauvais souvenirs de tout ce qu’a fait le gouvernement américain avec moi, mais aussi le gouvernement belge”, a réagi Nizar Trabelsi à sa sortie du centre fermé au micro de la VRT. “Je vais essayer maintenant de m’écarter de tous les problèmes, d’aller dans mon petit coin et de m’occuper de ma famille et de ma santé.” 

“N’oubliez pas que je n’ai pas de sang sur les mains. Ma famille et mes enfants m’attendent. J’espère que le gouvernement belge et les services de renseignement belges me laisseront désormais tranquille”, avait-il déclaré un peu plus tôt dans la journée par téléphone à nos confrères. 

“Monsieur Trabelsi a besoin d’une prise en charge médicale adéquate. Il n’a aucune velléité vis-à-vis de la société belge. Il espère simplement pouvoir se reconstruire et retourner en Tunisie un jour, mais pas avant d’être certain qu’il n’y sera pas torturé”, ont ajouté ses avocats.

Plus tôt ce mercredi, la Cour de cassation avait rejeté les pourvois introduits par l’État belge contre les décisions de la chambre des mises en accusation de Bruxelles d’ordonner la libération de Nizar Trabelsi. Il n’y avait alors plus aucun fondement légal pour maintenir en détention l’ancien footballeur tunisien condamné à dix ans de prison en Belgique en 2004 pour avoir planifié un attentat contre la base militaire de Kleine-Brogel.

En septembre dernier, la chambre des mises en accusation a ordonné la libération de Nizar Trabelsi, après une décision similaire de la chambre du conseil de Bruxelles.