Le Parti socialiste, réuni en congrès samedi 26 octobre, n’a laissé aucune chance à l’initiative pour le service citoyen, rejoignant en cela la plupart des partis. Pourtant, selon le premier sondage SSR, le projet séduit les électeurs, qui sont plus de 48% à l’approuver contre 46% d’avis négatifs.

Certes, ce n’est qu’un sondage en début de campagne, et l’acceptation du projet, le 30 novembre prochain, serait une énorme surprise, mais le débat qu’il ouvre est passionnant: la défense de la Suisse passe-t-elle par la seule augmentation des budgets militaires? La cohésion sociale peut-elle aussi contribuer à la sécurité collective? Et si oui, comment renforcer le ciment national?

Imaginez un instant que les jeunes gens de ce pays – filles et garçons – puissent être convoqués à 18 ans pour effectuer soit un service militaire, soit un travail d’utilité publique dans les Établissements Médico-Sociaux (EMS), les hôpitaux, ou encore sur le front des intempéries.

Cette idée est portée par un comité, présidé par la genevoise d’origine valaisanne Noémie Roten, diplômée de l’Université de St. Gall et de la London School of Economics, et appuyée par quelques poids lourds du Parlement, dont la présidente du Conseil national, Maja Riniker (PLR), et le vice-président du Centre, Charles Julliard.

Une initiative à contre-courant en Europe

Cependant, d’ici le 30 novembre, toutes les voix contraires vont également se faire entendre et elles sont nombreuses. Conseil fédéral, militaires, milieux de l’économie, partis de droite et de gauche, cela fait beaucoup.

L’initiative est-elle trop en avance sur son temps? Ouvrira-t-elle des brèches pour le futur, en fonction de son degré d’acceptation? Elle nage en tout cas à contre-courant d’une Europe qui se réarme en masse depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. Même la petite Croatie a voté, vendredi 25 octobre, pour la réintroduction du service militaire obligatoire dès l’an prochain.