Ce lundi, le PS a rompu le silence qui s’était installé depuis lors. Il a pressé le formateur bruxellois David Leisterh (MR) à reprendre “sans délai” les discussions pour l’élaboration d’un budget 2026 pour la Région capitale. En affirmant qu’il “avait marqué son accord sur 85 % de son contenu et fait part de ses alternatives pour les 15 % restants”.
C’est peu dire que cette invitation est mal passée auprès du président du MR, Georges-Louis Bouchez. “Là, c’est vraiment la Champions League du culot. Une immensité de culot”, tonne-t-il.
Le Montois explique pourquoi. “On avait fixé un cadre budgétaire, expose-t-il. Il faut arrêter de dire que personne ne peut rien se payer à Bruxelles. Et on avait proposé des mesures pour arriver à l’objectif. Il était convenu que si on n’était pas d’accord avec une mesure, on en proposait une autre pour compenser. Par exemple, si vous n’êtes pas d’accord pour geler la dotation aux communes, vous devez proposer de relever le prix des sacs-poubelle. Un sac-poubelle coûte 17 centimes à Bruxelles alors qu’il est à 1 euro à Mons et plus encore dans certaines communes flamandes. Cela relève du bon sens. Mais même cela, le PS n’en veut pas. Il faut arrêter de dire que les gens ne peuvent rien payer à Bruxelles.”
Ce qui a fait sortir Georges-Louis Bouchez de ses gonds, c’est que le PS, avec Vooruit, a remis son tableau budgétaire mais, affirme-t-il, sans mesures structurelles concrètes pour réduire le déficit. “Il parle par exemple d’une économie de 170 millions en frais de fonctionnement. Mais il ne dit pas comment y arriver”, explique-t-il.
Formation bruxelloise : le PS demande une reprise urgente des négociations budgétairesUne provision non récurrente
Même l’objectif budgétaire ne fait pas consensus. “Ils disent qu’ils sont d’accord avec l’objectif du milliard d’économies d’ici à 2029. Mais ils retirent de ce milliard les 360 millions d’une provision qui avait été décidée en 2024. Il s’agissait cependant d’une provision qui ne devait servir qu’une fois, en 2025. Cette provision n’est pas récurrente. Le PS l’inclut pourtant dans l’effort. Pour le PS, ce n’est donc pas 1 milliard qu’il faut trouver, mais 640 millions. Comment pouvez-vous prétendre qu’on serait d’accord à 85 % sur l’effort à mener si on n’est même pas d’accord sur les grandes masses.”
La conclusion du président du MR, c’est que le PS bruxellois ne veut pas de vraie rupture. “On a affaire à une classe politique qui n’a jamais fait de réels efforts budgétaires. Le fond de ma pensée, c’est que le PS considère que la première place du MR à Bruxelles est une anomalie de l’histoire et il veut retrouver la maison intacte quand il en reprendra les clés. Mais le MR ne jouera pas les concierges.”
Et maintenant ? Georges-Louis Bouchez ne semble pas impressionné par l’ultimatum. Il attend les mesures concrètes que proposera le PS. “En janvier, prédit-il, Bruxelles ne pourra plus ouvrir de lignes de crédit. Sans réforme, on court à la catastrophe.”