À l’heure où les agressions de drones étrangers se multiplient envers les pays de l’Union européenne, le sursaut viendra-t-il de France ? C’est en tout cas ce qu’ambitionne la startup tricolore Alta Ares, qui vient d’annoncer la validation de sa technologie par l’OTAN. Fondée en janvier 2024, cette pépite française de la défense développe des solutions d’IA embarquée pour analyser en temps réel des flux vidéo sur le terrain, au service de la sécurité et de la souveraineté technologique. Concrètement, elle permet de repérer tout mouvement suspect qui ne serait pas visbile par l’humain. Elle a été créée par Stanislas Walch (ex-top 5 Regulatory), Théo Bondarec (expert en computer vision), Hadrien Bernard (ingénieur software), Alain Henry (ex-IBM) et Hadrien Canter, son CEO.
La startup s’appuie sur de nombreux partenaires dans le secteur de la défense tels que l’armée française et l’armée ukrainienne, auxquels il faut désormais ajouter les forces de l’OTAN. Un net accélérateur pour Alta Ares, qui avait annoncé en début d’année une levée de fonds de 2 millions d’euros, auprès,notamment, du fonds Expansion et de Kima Ventures et qui devrait annoncer un nouveau tour de table dans les prochaines semaines.
Alta Ares a développé sa technologie en se basant sur l’IA
Après plusieurs mois de R&D, le système “Dômes tactiques de protection” qu’elle développe dans les Landes a été validé par des membres de l’organisation internationale créée en 1949. C’est sur le site de la Direction générale de l’armement, appartenant au ministère des Armées français, du côté de Biscarrosse, que ces tests ont eu lieu.
Ce dispositif combine des technologies développées par Thales et Echodyne, ainsi que des drones intercepteurs conçus par le développeur ukrainien багет (Bagnet en français). L’ensemble se base sur un algorithme généré par IA permettant une couverture défensive d’environ 30 km pour protéger frontières et sites sensibles contre les menaces de drones.
Une technologie qui va bénéficier à l’armée ukrainienne
Cette technologie devrait d’abord profiter à l’armée ukrainienne, avec qui Alta Ares a déjà noué un partenariat. C’est en ce sens que, parmi la quinzaine de collaborateurs employés par la startup, plusieurs d’entre eux se trouvent actuellement à Kiev.
“Les Dômes tactiques de protection sont la consécration de la collaboration entre plusieurs acteurs français, ukrainiens, américains et allemands de la défense. Notre mission est claire : donner à l’Europe les moyens technologiques de sa souveraineté en matière de défense face à des adversaires qui n’hésitent pas à franchir les lignes rouges” déclare Hadrien Canter, le président et co-fondateur d’Alta Ares. “Nous restons néanmoins guidés par une boussole claire : chaque partenariat doit servir la souveraineté technologique européenne et la protection des frontières de l’OTAN. Nous construisons un écosystème, pas une simple liste de clients.”
Dans un souci de concurrence internationale et afin de préserver sa souveraineté, la deftech vient d’ouvrir une ligne de production de drones intercepteurs dans l’Ouest de la France. En s’associant à багет (Bagnet), elle compte se baser sur les expériences de terrain, notamment auprès de l’armée ukrainienne, particulièrement affectée par les attaques de drones depuis le début de l’offensive russe en février 2022.