Le Canard enchaîné a effectivement dévoilé le 26 août des documents internes du ministère de la santé adressés aux agences régionales de santé (ARS) qui les invite à se préparer, d’ici à mars 2026, à un possible « engagement majeur ». Le journal rapportait que le ministère envisageait de créer des centres médicaux afin d’accueillir des patients de retour de la zone de combat. « Dans le contexte international que nous connaissons, il est nécessaire d’anticiper les modalités du soutien sanitaire en situation de conflit de haute intensité », déclarait le ministère de la santé dans le document. Catherine Vautrin, alors ministre du travail, avait réagi sur BFM-TV en expliquant que cela faisait « partie de l’anticipation, comme les stocks stratégiques, comme les épidémies ». « Il est tout à fait normal que le pays anticipe les crises (…), ça fait partie de la responsabilité des administrations centrales », avait-elle ajouté.

L’idée est d’avoir un plan si une guerre devait arriver. Dans cette optique, la formation du service de santé des armées évolue, elle aussi, prenant en compte les leçons de la guerre en Ukraine. « Pendant trente ans, nous avons fonctionné sur un modèle d’opérations extérieures, avec peu de blessés graves et beaucoup de moyens, permettant une prise en charge très rapide et un rapatriement en vingt-quatre à trente-six heures. Aujourd’hui et demain, ce sera probablement beaucoup de blessés graves, une centaine par jour, et des moyens beaucoup plus contraints », rappelait, au début d’octobre, le médecin général inspecteur Guillaume de Saint Maurice, directeur de l’Académie de santé des armées au Val-de-Grâce.