La Russie a attaqué l’Ukraine avec le 9M729 Novator, missile de croisière qui a conduit les Etats-Unis à quitter le traité FNI en 2019 Des composants du 9M729/SSC-8 exposés lors d’une conférence de presse organisée par les ministères de la défense et des affaires étrangères russes près de Moscou, le 23 janvier 2019. Des composants du 9M729/SSC-8 exposés lors d’une conférence de presse organisée par les ministères de la défense et des affaires étrangères russes près de Moscou, le 23 janvier 2019. MAXIM SHEMETOV / REUTERS

La Russie a attaqué au cours des derniers mois l’Ukraine avec le 9M729 Novator, un missile de croisière dont le nom de code OTAN est SSC-8, a déclaré Andrii Sybiha, le ministre ukrainien des affaires étrangères. La Russie a tiré ce missile en direction de l’Ukraine à 23 reprises depuis le mois d’août, a déclaré à l’agence Reuters un responsable ukrainien, sans fournir de détails ni de dates concernant les tirs de 9M729. L’Ukraine a aussi enregistré deux tirs de 9M729 par Moscou en 2022, selon cette source. Dmitri Peskov, le porte-parole de Vladimir Poutine, a expliqué que c’était au ministère de la défense russe de répondre aux questions concernant ce missile.

Le développement du 9M729 a conduit les Etats-Unis à quitter le traité sur les forces nucléaires intermédiaires (FNI) en 2019. Washington a fait valoir que ce missile constituait une violation du pacte conclu en 1987 – pendant la guerre froide – et pouvait voler bien au-delà de la limite de 500 kilomètres fixée par celui-ci, ce que la Russie a nié.

Ce missile capable de transporter une ogive nucléaire ou conventionnelle a une portée de 2 500 kilomètres, selon le site Internet Missile Threat du Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS), basé à Washington. Une source militaire a déclaré qu’un 9M729 tiré par la Russie le 5 octobre avait parcouru plus de 1 200 kilomètres jusqu’à son point d’impact en Ukraine.

« L’utilisation par la Russie du 9M729 interdit par le FNI contre l’Ukraine au cours des derniers mois démontre le manque de respect [du président russe Vladimir] Poutine envers les Etats-Unis et les efforts diplomatiques du président Trump pour mettre fin à la guerre de la Russie contre l’Ukraine », a dit Andrii Sybiha dans une déclaration écrite.

L’utilisation du 9M729 s’inscrit dans un schéma qui voit Moscou envoyer des signaux menaçants à l’Europe. « Je pense que Poutine essaie de faire monter la pression dans le cadre des négociations sur l’Ukraine », a déclaré à Reuters William Alberque, membre associé du groupe de réflexion Pacific Forum, ajoutant que le 9M729 était conçu pour frapper des cibles en Europe.

La Russie a testé la semaine dernière son missile de croisière Bourevestnik à propulsion nucléaire et a déclaré mercredi avoir également procédé à un test d’une torpille à propulsion nucléaire nommée Poséidon.

La Maison Blanche n’a pas répondu à des questions relatives aux tirs de 9M729. Donald Trump a ordonné jeudi à l’armée américaine de reprendre les essais d’armes nucléaires, citant les programmes « d’autres pays » en la matière.

L’agence Reuters a examiné des images de débris après une attaque russe au cours de laquelle un immeuble résidentiel a été touché et quatre personnes tuées le 5 octobre dans le village de Lapaïvka, à plus de 600 kilomètres du territoire russe. Sur ces images, deux fragments de missiles marqués 9M729, dont un tube contenant des câbles, étaient visibles.