Une enquête a été ouverte. Le laboratoire de la police judiciaire fédérale ainsi qu’un expert en balistique se sont rendus sur les lieux.

Ernesto tient un commerce dans ce quartier sensible depuis 2005. “J’ai habité au-dessus de mon établissement durant 16 ans. J’ai décidé de déménager il y a trois ans à cause de l’insécurité. Les autorités communales sont bien au courant de la situation mais malgré cela, les policiers semblent réticents à intervenir”, explique-t-il.

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“La nuit, c’est une catastrophe. Le trafic de drogue génère du bruit, des cris, des bagarres. Personnellement je vivais seul mais je plains les familles avec enfants qui doivent vivre dans un tel environnement”, poursuit Ernesto.

La place Lemmens revient au cœur de l’actualité ces derniers jours. La semaine dernière, il est apparu que même les agents de parking.brussels ne vont plus dans le quartier. Le stationnement n’y est plus contrôlé depuis une dizaine d’années. Des journalistes de BX1 y ont été agressés lors d’un reportage sur place, témoignant du climat hostile qui règne.

“Plus de police de proximité pour renouer le lien”

Les commerçants et riverains interrogés sont unanimes : le quartier semble laissé-pour-compte. “On ne cesse de réclamer une présence policière renforcée or, durant la nuit, on ne voit aucune patrouille de police. Il n’y a plus de police de proximité pour appréhender ce public précarisé et renouer le lien. Les jeunes font la loi et intimident les riverains”, explique Mohamed qui vit dans le quartier de Cureghem. “Je dois récemment intervenir durant la nuit pour demander aux dealers d’aller ailleurs tant leur présence nous incommode. Ce n’est plus vivable.”

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La place Lemmens, où se trouve pourtant une crèche communale, une boulangerie, une wasserette, un magasin de nuit, semble souffrir d’un manque de contrôle social. “Ils ont installé une structure de street workout mais c’est tout. La place est laissée-pour-compte. Les politiques n’ont rien fait pour comprendre la sociologie des habitants et répondre à leurs préoccupations. Le problème c’est que les échevins et bourgmestre n’habitent pas dans le quartier, n’y vont pas et laissent la situation se dégrader”, conclut-il.