Tourisme genevois –
«Le jet d’eau de la Rive droite» devrait sortir de terre au printemps
Robert Cramer, président de la Fondation de la tour de Choully, promet que le projet architectural va voir le jour. Mais son financement reste à boucler.

Le projet de tour en attente de soutien.
DR
Un projet emblématique, mêlant audace architecturale et mise en valeur d’une région? C’est la promesse de la tour de Choully, qui devrait sortir de terre au printemps, a appris la «Tribune de Genève», «si tout se passe comme je l’espère», explique Robert Cramer, le président de la fondation.
Ce n’était pas gagné! L’argent a longtemps manqué, et c’est le choix d’un donateur de verser les fonds promis avant la construction plutôt qu’après qui a été décisif, même si le financement du projet, qualifié de «jet d’eau de la Rive droite» par le président de la fondation, n’est pas totalement bouclé.
Cela fait des années que les promoteurs du projet, la Commune de Satigny, puis la Fondation de la tour de Choully, présidée par l’ancien conseiller d’État Robert Cramer, se battent pour concrétiser les plans de ce qui pourrait devenir le monument le plus élevé du canton, grâce à la construction d’une plateforme pour les promeneurs nichée à 26 mètres. La construction de l’édifice en bois permettait ainsi à Choully (505 mètres) de reprendre à Monniaz (513 mètres) le titre de sommet cantonal.
«Le jet d’eau de la Rive droite»
Les arguments en faveur de ce projet sont connus: il s’agit notamment de démontrer le savoir-faire des métiers du bois via une construction en chêne local et en mélèze suisse pour le fût central.
«Ce serait une promotion intéressante pour la commune aussi», souligne Philippe Poget, membre du conseil de fondation et ancien magistrat de Satigny. L’architecte mandataire, Thomas Büchi, président de Charpente Concept, évoque une construction faisant appel au nombre d’or, qui a donné lieu à une littérature aussi érudite que vénérable.
«C’est une façon de montrer que la géométrie et les proportions venues de la nuit des temps continuent d’inspirer nos métiers au travers d’un bâtiment moderne emblématique, et qui n’est plus une cathédrale», relève l’entrepreneur menuisier Serge Hiltpold, membre du conseil de fondation.

Une coupe de la tour.
DR
Genève Tourisme applaudit des deux mains. Proposer un nouveau point d’intérêt aux touristes qui aimeraient découvrir la campagne genevoise, et en particulier son vignoble, figure bien dans ses plans depuis longtemps.
Son directeur, Adrien Genier, le confirme: «Les gens adorent les points de vue, comme le démontre la fréquentation des tours de Saint-Pierre ou du Salève. La vue depuis Choully est inattendue avec son dégagement sur le Mandement. On peut compléter avec des visites de vignerons et le tout est facilement accessible en transports publics.»
Un projet souvent revu
Depuis les premières esquisses, le projet a été vu et revu quatre fois, passant au fil du temps de 60 à presque 30 mètres pour passer les étapes légales cantonales et fédérales et obtenir les autorisations.
«C’était la première étape, explique Robert Cramer, la plus longue, puis nous avons creusé les fondations, qui abritent des locaux techniques et le bois de construction a été découpé.»
«Aujourd’hui, tout est prêt, renchérit Thomas Büchi. Cent cinquante mètres cubes de bois ont été taillés et sont stockés dans des hangars en attendant le montage.» Reste donc à assembler la tour et à l’aménager, ainsi que l’extérieur.
Il manque 1 million
Pour assurer un déroulement sans anicroches, il faut maintenant que l’argent rentre. Sur les 5 millions nécessaires, il manque toujours un bon million pour finaliser le projet. «Il y a eu beaucoup de dons, signale Philippe Poget, mais souvent modestes.»
«Beaucoup de soutiens, d’habitants de la commune, de milieux professionnels, de la Chambre de commerce, et globalement un immense engouement populaire, ajoute Robert Cramer. Mais pour un gros projet, il faut beaucoup plus que de petits ruisseaux.»
Jusqu’ici, 30 communes sur les 45 du canton ont répondu présent aux demandes de financement, ce qui en laisse quinze à prospecter. D’autres sources de financements complémentaires sont aussi explorées.
La tour d’observation, un monument très suisse

La tour de Sauvabelin rénovée en 2016.
VQH/Philippe Maeder
On aime se promener en Suisse et les tours offrant un coup d’œil sur le panorama font partie du paysage. Il y a par exemple la tour de Sauvabelin près de Lausanne, mais aussi celle de la Grand’Vy dans le Jura vaudois. Sans oublier des collections d’autres édifices dans tout le pays, comme à Gibloux (Fribourg), Bronschhofen (Saint-Gall), Lenzburg (Argovie), à Randen (Schaffhouse) ou Röthenbach (Berne). Par contraste, sauf depuis le clocher de la cathédrale Saint-Pierre, il n’est pas si facile d’observer Genève depuis Genève. Bien sûr, si on se rend sur les montagnes françaises alentour, c’est plus facile.
Le peu regretté château d’eau

Le château d’avant.
DR
Château… Cela sonne bien, mais parfois les mots sont trompeurs. Exemple avec le château d’eau de Choully qu’on imagine imposant. En fait, ce fut une simple cuve de 233 mètres cubes posée sur des piliers en béton ajourés. Son principal mérite? Hormis de fournir de l’eau, ce fut celui de ne pas avoir coûté grand-chose à la construction, à peine 51’000 francs de l’époque. Mais menacée par la carbonatation du béton, il a fallu la rénover cinq fois entre 1933 et 1995, avant que l’installation soit finalement mise hors service. C’était en 2008.
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