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Un revers de taille pour le gouvernement. Les textes dont la finalisation était discutée dans les négociations sont notamment le projet de taxation des plus-values et la réforme des pensions. “Ce pays a besoin de réformes approfondies et équitables pour protéger notre prospérité, assurer notre sécurité et faire en sorte que notre sécurité sociale reste financièrement raisonnable, répète Bart De Wever. “En plus de la trajectoire budgétaire déjà incluse dans l’ambitieux programme de réformes de l’accord de gouvernement, l’effort supplémentaire s’élève à au moins 9,2 milliards d’euros en 2029 et à 10 milliards d’euros en 2030. C’est un exercice budgétaire sans précédent en ce siècle, mais nous n’avons pas d’autre choix. Si nous ne le faisons pas, nous risquons de tomber dans une spirale de dettes croissantes et de taux d’intérêt en hausse.”
Dans les coulisses des négociations, un même parti est régulièrement pointé comme le principal facteur de blocage: le Mouvement réformateur de Georges-Louis Bouchez. En cause, certaines propositions mises sur la table par Bart De Wever, jugées inacceptables par les libéraux francophones. C’est notamment le cas des modifications de la TVA, qui permettraient, via une hausse des taux sur certains produits, de générer trois milliards d’euros de recettes supplémentaires.
Mais dans les rangs du MR, on affirme qu’il est “trop simple” de désigner le parti comme le “Zwarte Piet” de cet échec… D’autant que, selon eux, d’autres formations gouvernementales posent également leurs lignes rouges, contribuant elles aussi au blocage.
50 jours pour convaincre
Dans l’opposition, l’inquiétude grandit face à l’absence d’un budget complet et au recours aux douzièmes provisoires pour le premier trimestre. Pour l’Open VLD, ce retard pourrait alourdir la facture budgétaire : l’effort ne serait plus de 10 milliards à l’horizon 2030, mais bien de 11,2 milliards.
Bart De Wever parviendra-t-il, dans les 50 jours, à forger un compromis à la belge, capable de satisfaire à la fois l’aile gauche et l’aile droite de son exécutif ? Dans les couloirs de la Chambre, certains veulent croire à “un accord d’ici quelques semaines”, quand d’autres se montrent bien plus sceptiques.
Face à une situation qui commence à sentir la paella brûlée, Bart De Wever a cité un proverbe espagnol: “Las cosas de palacio van despacio”, autrement dit “les choses du palais avancent lentement”,”Mais maintenant, c’est le moment de choisir. Notre situation ne tolère plus la procrastination, a lancé Bart De Wever.Nous ne devons pas nous laisser paralyser, nous devons persévérer et montrer la résilience de ce pays. C’est pourquoi j’ai demandé: ‘Sire, donnez-moi 50 jours.’ Mais j’ajoute immédiatement que cette période maximale ne sera pas prolongée. Collègues, nous sommes tous élus pour représenter l’ensemble des citoyens, et pas seulement ceux qui ont voté pour nous. Nous sommes donc obligés par notre mandat de mettre notre travail au service de l’intérêt général.”
Ce message sera-t-il entendu au sein de l’Arizona ? Réponse sous le sapin…