Partis de Bastogne, trois amis viennent d’ouvrir Iconic Football Shop, une boutique d’achat et revente de maillots de football avenue de la Porte-Neuve à Luxembourg. Une nouvelle étape dans leur success-story.
Installer le maillot de foot sur le trottoir du luxe, voilà le challenge que se sont lancé trois amis belges en installant temporairement leur boutique Iconic Football Shop (IFS) avenue de la Porte-Neuve à Luxembourg. Le lieu, ouvert depuis plusieurs jours, sera inauguré ce samedi à 16 h. Il fait presque figure d’ovni dans cette artère marchande de la capitale. Se faisant une place parmi les vitrines d’enseignes de prêt-à-porter ou de joaillerie de luxe, des maillots de foot y font soudainement leur apparition.
«Et pourquoi ne pas les mettre dans cette rue? Nous avons quelque chose d’unique et des pièces qui valent des sacs Louis Vuitton», répond Maxime Arshed, l’un des gérants, avec Anthony Delperdange et Florent Tittelbach. Le voisinage ne tarirait d’ailleurs pas d’éloges à l’égard du nouvel arrivant : «Certains employés de magasins de luxe d’à côté sont venus nous voir et nous ont dit que ce que l’on fait est incroyable.» Il faut dire que les vêtements proposés sont mis en valeur par un cadre moderne et classe, où la qualité des portants n’a pas été négligée. «Nous voulons proposer du premium et ne pas ressembler à une friperie ou un magasin vintage», revendique Maxime Arshed.
«On s’est cassé les dents au début»
IFS s’est installé dans les locaux de l’ancien Caffè Torino en tant que boutique éphémère. «Nous avons le magasin jusqu’au 31 mars et le bail est renouvelable jusqu’au 31 août 2026, avant que ce commerce et celui d’à côté soient détruits.» L’objectif est donc de poser un premier pied dans le secteur : «Nous sommes aux aguets pour y poser définitivement nos valises.»
Bien que temporaire, ce point de vente physique est déjà une grande étape de franchie pour le trio d’associés originaires de Bastogne. Amis depuis les bancs de l’école, ils se lancent dans l’aventure sur une idée de Maxime Arshed, qui, à Manchester, début 2020, vient de prendre «la claque de (sa) vie». Fervent supporter des Red Devils, le Belge s’arrête net devant une boutique qui propose des jerseys des stars du club : Cantona, Beckham ou encore Rooney. «Je me suis dit que c’étaient des faux, que ce n’était pas possible d’avoir des authentiques d’époque, mais je voulais vérifier.»
Il découvre alors Classic Football Shirts, enseigne référence en la matière depuis 2006, dont il souhaite immédiatement importer le concept avec ses amis et futurs associés. Ensemble, ils apprennent à monter une société, à développer un site internet, à élaborer une stratégie de communication et, surtout, à acheter des maillots.
Lorsqu’ils lancent leur site internet en mars 2022, Anthony, Maxime et Florent rachètent en ligne les maillots de seconde main. «Il nous a fallu trois ans avant de pouvoir détecter si c’était un vrai ou un faux maillot. On s’est cassé les dents au début», rigole aujourd’hui le Belge.
Un rebond grâce à YouTube
Le concept passe du virtuel au concret grâce à des boutiques éphémères à Esch-sur-Alzette, entre deux semaines et un mois, puis les trois compères s’installent en 2024 au Knauf Shopping Center Schmiede. Le succès est au rendez-vous, avant un «petit ralentissement» en septembre dernier. «On s’est dit qu’il fallait réagir en pensant d’abord à améliorer le site, en mettant plus de maillots», se rappelle Maxime Arshed. Les jeunes entrepreneurs décident finalement de travailler sur leur stratégie de communication en s’inspirant de leurs homologues vendeurs de baskets : «Je regarde beaucoup de vidéos YouTube de rachat de sneakers au comptoir et je me suis dit que personne ne le faisait pour des maillots de foot.»
Dès la première vidéo de leurs négociations et rachats auprès des clients, la recette semble prendre, puisqu’elle atteint les 10 000 vues en trois semaines. «La seconde vidéo a fait 20 000 vues, la troisième, 50 000, jusqu’à notre record actuel de 280 000 vues!» Le succès populaire des vidéos apporte un nouveau flux de clients, désireux de vendre une pièce, de rencontrer les responsables ou de récolter des conseils.
Le concept trouve ainsi un nouvel élan, jusqu’à cette ouverture à Luxembourg comme une consécration. «Cette boutique, j’en rêve depuis le premier jour», confie, Maxime Arshed, qui travaillait auparavant dans une usine et vit, depuis moins d’un an, de l’activité de la boutique. Une belle réussite au vu du chemin parcouru. «Au début, on a mis all-in, on n’a pas eu de prêt bancaire, on n’a pas eu d’aide et on n’y connaissait rien. Maintenant, je suis fier, mais je vise plus grand, et pourquoi pas une franchise mondiale», lance Maxime Arshed, pour l’amour du maillot et de l’entrepreneuriat.
Manches longues ou courtes, avec ou sans col, couleurs fluo ou sobres, floqués ou non, il y a des maillots pour tous les goûts dans la boutique, qui n’intègre qu’une partie du stock vendu sur le site internet. Des survêtements sont également en vente. Les premiers prix s’affichent à 20 euros, mais cela peut monter à 500 euros pour un maillot collector et parfaitement conservé de la sélection belge de 1984. À noter que les gérants de l’IFS sont preneurs d’équipements luxembourgeois qui, selon eux, partent très vite, que ce soit ceux des Rout Léiwen ou des pièces vintage du F91 Dudelange ou de la Jeunesse d’Esch.
2025-11-08