13-Novembre : les héros méconnus. Parlons-en avec C. Amarouche, V. Lazard et D. André
Il est 10h ici à Paris. Bonjour à toutes et tous et bienvenue dans Parlons-en. Votre rendez-vous avec l’info qui prend son temps. Voici les titres de ce mercredi. Le plus grand porte-avion du monde déployé au large du Venezuela. C’est l’USS Gérald Ford bâtiment américain. L’administration Trump montre encore un peu plus les muscles dans la guerre qu’elle dimenée contre le trafic de drogue. L’ouverture à l’instant à Paris d’un procès historique sur les crimes commis dans l’est de la République démocratique du Congo dans le box Roger Lumbala. Ex-chef rebelle poursuivi pour complicité de crimes contre l’humanité présumée pour des faits commis au début des années 2000. Les opérations portaient un nom qui fait froid dans le dos, effacer le tableau. Et puis la France apprêta à commémorer le 10e anniversaire des attentat du 13 novembre 2015 qui ont fait 132 morts. Avant les cérémonies officielles, demain, l’inauguration du jardin du souvenir, nombreux sont les Parisiens à venir fleurir notamment un mémorial installé place de la République. Et justement aujourd’hui, le choix de Parlons-en, c’est de mettre en lumière le travail remarquable des équipes de la série Le choix de Sonia. À la veille de ce 10e anniversaire, ce sont quatre épisodes de 30 minutes qui racontent l’histoire de cette femme qui a aidé la police à localiser et neutraliser le cerveau des attaques du mois de novembre 2015. Une femme qui pour sauvait des vies a sacrifié la sienne. Elle qui a dû disparaître aux yeux du monde depuis 10 ans sous le statut de témoin protégé. Tant qu’il y aura des héros. C’est le thème de Parlons-en aujourd’hui avec Karima Amarouche, Violette Lazar et David André. Bonjour à tous les trois. Merci d’être là. On a beaucoup de choses à se dire, c’est parlons-en et c’est parti. Bonjour Karima Amarouche. Bonjour et bienvenue sur ce plateau. Vous êtes actrice et chanteuse et c’est vous qui incarnez Sonia dans la série, série que vous avez écrite conjointement. Violette Lazar, bonjour, merci d’être sur ce plateau ce matin. Vous êtes journaliste au service enquête du Nouvel. C’est donc coréalisatrice avec vous David André euh réalisateur donc de cette série, le choix de Sonia, série en quatre épisodes, qui sera diffusé demain jeudi 13 novembre à 21h10 sur France 2 et c’est déjà visible sur le chat le site de la chaîne publique. Cette série est une production KAPA pour France Télé. Avant toute chose, je précise pour des raisons de sécurité qu’aucun membre de l’équipe de la série n’a vu le visage de Sonia ni ne connaît sa localisation actuelle. C’est donc l’histoire d’une héroïne oubliée ou méconnue où les deux à la fois l’histoire de Sonia, ça ça n’est pas son vrai nom. On ne sait pas comment elle s’appelle aujourd’hui ni où elle habite. Elle vit sous légende depuis presque 10 ans jour pour jour depuis qu’elle a dénoncé à la police de des membres du commando du 13 novembre 2015. euh ceux qui s’en étaient tiré et qui projetaient de commettre d’autres attentats. Ce faisant, elle a sauvé des centaines de vies et elle a sacrifié la sienne. Regarde quelques images de la série et on en parle juste après. Si si bless Allô allô vi des coups de feu là. On est à Paris. Quand j’ai dénoncé le commando du 13 novembre, je l’ai pas fait pour être glorifié ou pour être considéré comme une héroïne. Quand je l’ai fait, je l’ai fait en mon âme et conscience. À l’heure d’aujourd’hui, je vais menacer. Je vais avec une identité qui est pas la Est-ce que ça vaut le coup ? Oui, ça vaut le coup. Vous allez jouer mon rôle. Du moins, tu vas jouer mon rôle parce que c’est avec le cœur que je te le dis. Je veux que tu sois humaine comme je suis humaine. Je veux que tu sois naturel et je veux pas être une héroïne parce que j’en suis pas une. Je suis juste un être humain avec un cœur, des principes et des valeurs. Et je veux que tu sois comme ça. 202 sur 1 5e. Action. J’ai vu les terroristes. Les terroristes de la terrasse là de Oui, c’est le mec qui passe à la télé là depuis ce matin. Sonia appelle dans l’après-midi du 16 novembre. Peut-être quelque chose là. À partir du moment où Sonia rentre en audition, on sait que c’est un moment crucial. L’enquête va véritablement changer de dimension. J’ai dit je sais où c’est qui est des caché. Il faut vite envoyer quelqu’un parce qu’il a dit qu’il va refaire un attentat. On y va en voiture. Je vous montre où c’est. Vous les arrêtez et c’est terminé. Témoigner de cette manière-là, ça a été très utile. Sonia a évité un attentat majeur sur la dalle de la défense. C’est un acte courageux. Quand j’ai rencontré le terroriste et je l’empêché de recommencer. Tu as tiré sur tous ces gens comme ça sur la terrasse vendredi normal. On a tendance à se souvenir du nom des terroristes de leurs atrocités et on oublie souvent les héros de l’instant. Sonia a été une héroïne de l’instant. On peut plus faire demi-tour plus de marche arrière possible. Voilà, c’est Sonia qui parle. Sonia, c’est donc le nom qu’on a donné à cette femme voix qui a été transformée par l’intelligence artificielle. Tout est absolument dingue dans cette histoire. à commencer par le fait de cette histoire n’est pas si connue. Euh Violette Lazar, comment est-ce qu’elle est venue à vous cette histoire ? Euh ben moi, c’est un peu particulier parce qu’en fait donc je suis journaliste aux Nouvels et il y a 10 ans au moment du 13 novembre euh je je suis donc pour le journal les l’enquête euh les attentats, les faits. D’abord euh je vais sur place le soir du 13 puis je suis l’enquête heure par heure et euh de jours après les attentats, des sources me disent que ils ont potentiellement un témoignage très intéressant. quelqu’un qui qui a appelé le numéro vert qui a été mis en place, c’est le dispositif spécial attentat euh pour leur livrer des informations sur des membres du commando qui sont toujours en fuite. Euh on sait pas qui c’est cette personne. On sait évidemment pas comment elle s’appelle, je sais juste que c’est une femme. Et dans les 48 heures qui vont suivre et ben on découvre que ce témoignage effectivement va permettre la neutralisation d’Abahoud et d’un de ses complices. Ensuite, moi j’ai envie d’en parler de cette personne, mais on me dit qu’il faut absolument pas donner le moins de détails possible évidemment pour sa pour sa protection. De toute façon, moi je les ai pas à l’époque, j’ai pas suffisamment de détails pour faire un article. Donc je j’en fais un mais qui est très flou. On reste très flou sur cette personne. Elle va intégrer le programme des témoins protégés qu’on va créer exprès pour elle. Donc elle disparaît complètement. Et en fait pour sa propre sécurité, c’est vrai que ce qu’elle a fait disparaît complètement des des de l’histoire officielle quoi. Voilà, l’histoire officielle, il y a des terroristes qui étaient toujours en vie qui ont été neutralisés. Euh il y a un témoignage qui permet ces arrestations mais on nen dit pas plus. Et c’est resté dans un coin de votre tête. Et c’est resté dans un coin de ma tête. Évidemment, c’est quelque chose qui est très marquant quand on est journaliste et qu’on suit ces événements déjà on est très marqué. Donc chaque petite chose, on s’en souvient. Et ce coup de téléphone, moi j’ai envie de savoir qui c’est qui l’a passé, pourquoi, comment, mais ça sera pas possible dans l’immédiat. Et puis le traumatisme est tel aussi que cette histoire se dilue d’une certaine façon dans l’océan de douleur et d’informations qui ont suivi les attentats de novembre 2015. Alors, on va devoir synthétiser l’histoire, mais comment Infiné, vous avez réussi à la convaincre déjà, la à la la à la retrouver ou en tout cas d’être en contact avec elle et comment vous avez réussi à la convaincre de vous raconter l’histoire ? Euh bah là encore, c’est le travail préalable. de Violette et puis de des producteurs de l’agence CAPA qui ont réussi à mettre d’accord sur le principe de réaliser de réaliser une série ou un ou un long documentaire dans lequel elle pourra raconter toute son histoire et qui est une histoire je pense que si des scénaristes l’avaient écrite on aurait pas cru tellement c’est extraordinaire et et donc une fois qu’il y avait cet accord de principe bah oui il a fallu organiser des rencontres montre de façon sécurisée sur violet, on ne s’étend pas trop sur les sur les procédures ouais qu’on a mis en place à la fois pour la protéger, pour nous protéger, pour protéger les gens de l’équipe. et et ensuite, il a fallu lui imaginer un dispositif dans lequel on pourrait parce qu’en gros, on avait un témoignage anonyme, on avait une voix et donc il a fallu réfléchir à comment on pourrait permettre la rencontre entre le public et cette femme sans visage en en lui donnant un un visage qui est le visage de de Karima. Voilà, la série alterne effectivement donc euh comme un fil euh ce témoignage. Donc je le redis euh c’est sa voix qui a été transformé par une intelligence artificielle. Et cette mise en scène, elle est vous êtes euh de part et d’autre d’un voile. Euh vous, je le redis, vous ne l’avez pas vu euh euh physiquement, vous l’avez entendu. Et donc la série alterne ces scènes de reconstitution dans laquelle dans lesquelles vous jouez Sonia. Il y a les acteurs donc il y a aussi des archives. On en a vu à l’instant des témoignages euh de policiers de politique. Euh Karima Amarouche donc vous l’avez rencontré à la fois et puis pas tout à fait avec d’infini précautions sécuritaire. Comment ça s’est passé ? Alors c’était euh c’était incroyable déjà cette rencontre parce que c’était de rencontrer cette femme en cher os même sans voir son visage mais de ressentir tout tout tout. ou de son de ressentir son histoire euh et et tout ça. Donc ça ça a été ça a été une grosse expérience même sans voir son visage d’ailleurs. C’était d’autant plus fort. Je laisse aux gens le soin de découvrir l’une des dernières scènes de la série qui est bouleversante. Vous la connaissiez cette histoire avant qu’on vous propose le Alors, je la connaissais mais dans les grandes lignes. Honnêtement, je connaissais pas l’histoire dans les détails et c’est grâce à Violette et David que j’ai pris connaissance de l’histoire et c’est là où où j’ai été bouleversé en fait et de me dire “Mais quel incroyable courage, quelle femme et puis de de me dire qu’est-ce que j’aurais fait moi à sa place ?” Je pense que c’est la question que tout le monde se pose. Ah bah oui, on passe 2 heures à se demander et moi qu’est-ce que j’aurais fait d’ Oui. Non, c’était important pour nous en plus de créer, on se l’ dit au démarrage, on aurait pu faire cette série juste avec la voix de Sonia sans créer la rencontre. Donc là, elle nous a été amenée par le raid un après-midi d’hiver dans une dans une maison isolée qu’on avait voilà pour éviter les voisins et pour éviter la curiosité. et euh et elle est en effet séparée de Karema par un grand voilage. Euh mais même si c’est une rencontre sans visage, il y a il s’est quand même passé des choses entre elles. Et c’était vraiment important pour nous qu’on euh que cette rencontre puisse avoir lieu et que cette transmission qu’elle fait à à Karema en lui disant “Écoute, tu vas jouer mon rôle mais je voudrais que tu joues quelqu’un de normal. Je suis pas une héroïne, je suis voilà avec cette espèce de modestie extraordinaire probablement comme les les gens très héroïques et très courageux. Elle avait jamais raconté son histoire comme ça. Elle avait besoin de parler. Il était temps pour elle Violette Lazar de de parler. Euh alors, je pense que euh les 10 en fait le fait d’arriver peut-être au 10 ans du 13 novembre, elle éprouvait peut-être le besoin de que son témoignage soit euh soit pas seulement. En fait, elle avait déjà parlé hein, c’est pas la première fois qu’elle parle, elle a déjà parlé à des journalistes dans les dans les années qui ont suivi le 13 novembre. Elle a témoigné au procès, on y reviendra. Elle a témoigné au procès effectivement. Non, non, c’est pas c’est pas la première fois qu’elle parle, ça. On sait pas du tout ce qu’on dit. en revanche euh de raconter son geste euh vraiment et de l’ancrer en fait dans sa vie. Ne pas seulement raconter voilà ce que j’ai fait au 13 novembre, non, voilà qui j’étais en fait avant le 13 novembre et voilà qui je ne peux plus être en fait parce que ma vie ne m’appartient plus. Et puis je pense qu’ de oui de peut-être alors je sais pas si elle elle se considère pas comme une héroïne parce qu’en fait ce qu’elle explique c’est qu’elle a jamais eu le moindre doute sur ce qu’il fallait faire. Elle a jamais eu la moindre hésitation. Pour elle, ça lui a ça lui paraît normal ce qu’elle a fait. Et donc aujourd’hui, elle se considère pas comme une héroïne. Mais comme dit David, c’est sûrement la marque des véritables héros, c’est de ne pas justement ni le revendiquer, ni en avoir conscience. Tout est dingue dans cette histoire, je le disais pour revenir sur les faits. Donc le cerveau des attentats du 13 novembre, Abdelhamid Baoud se retrouve le 14 novembre sans plomb dans un buisson en contrebas de de la 86 à Aubervilier avec l’un de ses complices. Il fait appel donc à sa cousine qui s’appelle Asna Haï Bouassen pour qu’elle lui trouve une planque. Et il se trouve que cette cousine est hébergée donc par Sonia, que cette Sonia se retrouve à venir avec elle. dans une confrontation que vous jouez et donc pour la série dans une reconstitution et il dit à Sonia les terrasses c’est moi et là elle a une réaction extraordinaire elle l’engueule presque. Elle lui dit mais en fait tu as tué des musulmans ces dernières heures aussi complètement. Et puis en plus, c’est c’est une femme qui a l’habitude d’aider en fait les jeunes du quartier. C’est quelqu’un de très engagé, les marau de c’est quelqu’un de très généreuse déjà à la base. Et puis je pense que euh cette scène c’est je pense qu’elle a j’imagine en tout cas qu’elle a oublié en fait que c’était dangereux sur le coup et qu’ y a eu un espèce de truc de réveiller ce ce gamin en fait entre guillemets parce qu’il était pas si gamin que ça. Mais c’est après qu’elle s’est rendu compte dans quelle dans quelle situation elle s’était mise quoi. Elle comprend ce soir-là euh David André euh qu’ Baou projette d’autres attentats à la défense sans qu’on sache vraiment d’ailleurs si c’était vraiment prévu de longue date. Euh et elle se dit donc malgré les menaces parce qu’elle est face à lui, il sait où il habite, elle vient avec son compagnon, elle a deux enfants. Euh malgré les menaces, elle se dit effectivement comme dit Violette très vite en fait il faut que je le dénonce quoi. Ouais. Ce qui est important de de bien comprendre dans le travail qu’on a qu’on a fait conjointement, c’est que ce que décrit Karima, toute la fiction, toute la partion de ce documentaire, toute cette reconstitution, elle est traversée par la voix offre de Sonia. Donc tout ce qu’on voit, elle le raconte et tout ce qu’elle raconte a été vérifié par la police. H euh on est dans on est dans quelque chose qui est euh effectivement une confrontation euh incroyable entre une femme qui se retrouve devant quelqu’un qui lui explique qu’il a que les terrasse c’est moi. Donc ainé voilà plus d’une trentaine 38 je sais plus combien un peu de il y a je voudrais je suis désolé pour le l’imprécision mais combien il y a de de victimes sur les terrasses du 13 et donc voilà on est on est face à quelqu’un qui est même plus dans l’humanité qui est dans qui est hyper joyeux qui est très fier comme elle le décrit et cetera de de ce qu’il vient de faire et et donc en effet elle elle lui tient tête en effet elle commence à comprendre que ce serait plus prudent qu’elle cesse de lui tenir tête puisqu’il devient menaçant. Euh et en effet, elle va avoir euh alors que les menaces pèent sur elle, sur sa famille euh le courage de faire ce qu’on lui a interdit de faire et c’est pourquoi on a la menace qui est d’appeler le le SOC 97 qui était à l’époque un numéro d’urgence qui a reçu Violette Lazar des milliers d’appels après le 13 novembre. Elle appelle donc ce numéro vert et elle a encore elle a dans les mains quelque chose de capital et elle a au bout du fil d’abord vraiment un fonctionnaire lambda si j’ose dire de la police. Et c’est là que c’est je ne cesse de dire que cette histoire est dingue mais à ce moment-là et il en est beaucoup question ces jours-ci dans la presse aussi sur les ratés et les succès des services de renseignement français. À ce moment-là, euh les euh les la la les policiers euh français sont convaincus que Abaoud euh n’est pas en France. Il c’est et c’est l’incrédulité qu’ils ont face au témoignage de Sonia est lié aussi à ça qui pensent que Abaoud n’est pas là. Voilà. Alors le personnage d’Abdellamid About, c’est celui qui est traqué quand même par les polices et les services de renseignement du monde entier. Donc on sait qu’il peut venir en Europe parfois parce que quelques mois avant le 13 novembre, il est venu en Grèce pour superviser un attentat. Il a échappé euh au policiers de justesse et depuis euh il est localisé en Syrie. Abdelamidout, c’est pas possible qu’il soit sur le territoire français pour les services de renseignement et pour les policiers. Donc c’est vrai que quand ils ont cet appel de Sonia le 15 novembre sur le numéro vert et qu’il leur dit Abdel Ben Baou est en France, non seulement il est en France mais il est caché dans un buisson euh sous sous un pont d’autoroute à la hauteur d’Aubert Viller. Bon on peut comprendre un peu leur leur incrédulité mais elle va donner des détails et très vite ils vont pouvoir les vérifier ces détails. Elle dit les détails c’est les baskets oranges. Oui. n’avitat de voà alors même un peu moins romanesque le premier détail qu’elle donne c’est j’éberge une jeune fille qui s’appelle Asna Bouassen et il se trouve que c’est la cousine germaine d’Abdam d’Abou c’est quand même quelque chose qui est pas connu donc je dire à partir du moment où elle donne ce nom et où il vérifie les policiers vérifient tout de suite dans l’état civil évidemment ils se rendent compte que ça c’est vrai puis par ailleurs ils vont faire les bornages de son téléphone c’est-à-dire qu’ils vont essayer de localiser où Sonia a été dans les heures et les jours pressés dans l’appel il la localise dans ce buisson à Aubervilier les baskets oranges viendront après. Ça ça va être un élément déclencheur et un élément qui est très visuel dont on souvient évidemment mais c’est pas le seul. Il y a plein de petits détails comme ça qui vont être vérifiés parce qu’à ce moment-là il faut aussi dire que les policiers ils font un travail de enfin ils font un travail extraordinaire. Ils ont des milliers des milliers d’appels sur ce numéro vert. Il y a des gens qui voient Salablam je sais pas au bord de la mer à Saint- Tropé. Enfin je veux dire il y a vraiment des des signalements. Les gens sont sincères hein quand ils appellent mais ils disent absolument n’importe quoi et ils ne peuvent rien laisser passer. à chaque fois, ils sont obligés de vérifier et là, ils vérifient et ils se rendent compte que tout ce qu’elle dit, en tout cas, c’est corroboré par euh des éléments très concrets. Sachant Karima et donc dans les parties que vous jouez pour reconstituer ces jours-ci, il y a donc l’immense angoisse parce que il y a la menace d’Aba qui sait où Abidsonia, mais elle est aussi avec cette fameuse Asna chez elle qui lui met une pression maximum et qui la surveille qui la surveille pour ne pas précisément qu’elle entre en contact avec la police. Oui, c’est ça. En fait, pendant pendant ces ces ces jours-là, elle est euh elle est surveillée par Hasna avec ses enfants. Et c’est là en fait où elle se dit bon ben déjà, enfin ben bien avant mais en tout cas où elle est en grave danger avec sa famille et en même temps elle a elle pensait qu’à une seule chose, c’est éviter ses attentats et sauver des vies sans jamais penser à à ce qui allait se passer pour elle. Après en l’espace de 48h, c’est une française comme nous tous qui est passée de regarder les attentats à la télé en étant mortifié à actrice centrale d’une histoire qui la dépasse. Et vous jouez très bien Karima, la colère qui est la sienne. Entre le moment où elle l’appelle la première fois, elle dit “En fait, je sais où il est. Il est sous la 86 dans un buisson. Je ne vous mens pas. Je dis la vérité et je sais que j’ai raison.” Et euh le moment où elle sent qu’effectivement ça commence à s’agiter un peu, pour elle, c’est incompréhensible en fait. Ah bah oui oui. Puis l’urgence quoi. Il y a il y a pas elle a pas beaucoup de temps pour euh pour déjouer ça et puis pour qu’on la croit. Donc ça c’est c’est plus que stressant quoi. Je veux dire c’est pas les mots. Non mais il y a Ouais. Il y a quelque chose de euh dans ce destin. Il y a vraiment tellement de choses qui convergent. Il y a d’abord carrément en a parlé, il y a la générosité de cette femme, cette asnac les berges. Elle en a entendu parler par un membre de sa famille qui lui dit “Témè Thesa Sonia puisque elle elle fait des marodes au reste du cœur. Elle accueille régulièrement des gens chez elle qu’elle croise dans la rue. Elle se dit “Je vais prendre cette petite qui est une fille qui a été Oui. qui a été placé, qui a une enfant placé d’une famille disloquée, qui a subi des viols, qui euh qui a des qui utilise des stupéfiants, qui un coup de temps en temps euh porte le nic et 3 jours après en barésille dans des clubs. enfin qui est qui est complètement perdu et euh et donc finalement c’est cette gentillesse qui va mettre Sonia dans qui va qui va la tirer vers le destin du des attentats du 13 norm Asna et la cousine germaine d’Abou quand ils étaient petits, leur maman était sœur mais ils se sont pas revus depuis des années. Les policiers non se diront tout le temps mais comment c’est possible que le coordinateur des attentats du 13 Oui parce que celui qui l’appelle c’est pas à Baout directement. Non non c’est le il est dans un buisson. Comment c’est possible que le coordinateur le type qui est recherché par les services de renseignement il a pas prévu un plan B et qu’il est fait appeler par la Belgique sa cousine germaine pour lui trouver une planque le 15 décembre au soir ? Le 15 novembre au soir ? ça appartient probablement au mystère de cette enquête. Et oui, donc vraiment ce ce ces roues du destin dans lequel elle est elle est embarquée et ses choix qu’elle fait, c’est c’est tout à fait saisissant. Elle finit donc par être cru Sonia, elle finit par récupérer. Alors les policiers n’interviennent pas pour des raisons que vous expliquez dans le documentaire dans ce fameux buisson mais attendent d’avoir l’adresse de la planque que lui a trouvé cette fameuse asna finisse par localiser la planque et lance l’assaut. on s’en souvient, on l’a tous vécu et en direct là encore sur les chaînes de télévision autre époque dans la nuit du 17 au 18 novembre à Saint-Nis lancé l’assaut est lancé par le raid avec l’appui de la BRI. Euh les les deux terroristes et Asna sont euh sont tués alors que euh la police, elle avait demandé à ce que Asna et la vie sauve et là incompréhensible mais tout est dingue et on va de dinguerie en dinguerie dans cette histoire, elle est placée en garde à vue. Oui, c’est quelque chose qui est effectivement euh pour elle incompréhensible à cette à cette à ce moment-là. Elle vient de parler. Euh, elle a révélé où se trouvait Abaoud et son complice. Euh, elle a demandé à ce que Asna soit protégée. Les policiers ont dit “Oui, on on fera le maximum.” effectivement, c’est pas elle qu’on veut forcément neutraliser et puis rien ne se passe comme prévu. On est dans un contexte extrêmement tendu. Bon, il faut quand même rappeler qu’il vient d’avoir 130 morts en plein Paris, que les équipes du RA sont intervenues dans le Bataclan pour le sécuriser. Donc, ils ont vu de quoi étaient capable les terroristes quand ils interviennent à Saint-Denis. Ils ont probablement pour certains d’entre eux encore les images du Bataclan en tête. Voilà. Donc il faut aussi se replonger dans le dans le contexte de l’époque he tout ça c’est pour expliquer comment on arrive à la garde à vue de Sonia. Et il y a par ailleurs un des une des stratégies de l’État islamique en Syrie, on le sait, c’est les surattentats. C’est-à-dire de de commettre un attentat, faire venir toutes les forces de sécurité sur place pour de les forces de secours et cetera et de réaliser un nouvel attente. Ils ont peur du Get àapan. Donc ils ont peur du Get àapan. Clairement, ils savent pas qui se cache derrière Sonia et ils veulent en avoir le cœur net. qui veulent fermer toutes les portes, être sûr que ce témoin n’est pas le faunet de l’État islamique. Donc, ils vont la mettre en garde à vue, ils vont mener une perquisition chez elle et alors évidemment qu’elle le vit extrêmement mal. Comment pourrait-on bien le vivre ? Surtout quand on sait que elle n’est absolument pas le faunet de qui que ce soit, mais qu’elle a commis un acte héroïque, qu’elle va en plus subir toute sa vie et les conséquences et cetera. Et à ce moment-là, les policiers, bon, ils nous l’expliquent, hein, dans le documentaire de façon assez claire. En fait, eux, ils le font pas du tout de gaié de cœur. Même ladat va dire “Bah nous, en fait, elle nous a parlé.” Oui, pardon. donc la sous-direction antiterroriste, les policiers qui ont eu Sonia en audition et qui ont qui savent que ce qu’elle leur a dit était vrai. Eux ils disent “Écoutez, nous elle nous a parlé, elle nous a fait comme ça. La garde à vue, ça nous paraît pas forcément être tout à fait approprié ou en tout cas nous on peut pas on peut pas le faire quoi. Donc ça sera un autre service qui va être en charge de cette garde à vue. Et une fois que toutes les portes seront fermées, comme on dit dans le jargon policier, c’est-à-dire qu’il y a plus aucun soupçon sur cette personne, elle va être remise en liberté. Mais remise en liberté pas totalement parce qu’elle va être mise sous protection. Donc elle est libre mais sous protection. Voilà. Donc cet épisode, il est vraiment terrible pour Sonia et encore aujourd’hui, elle le vit de façon très douloureuse avec une colère meée d’un sentiment d’humiliation et on la comprend à 100 %. Oui, parce que si ce qui transparaît dans dans son témoignage qu’elle vous livre Karima et on l’a dit, c’est une femme de caractère, je dis ça dans le bon sens du terme et sans doute si elle n’avait pas eu ce caractère, elle n’aurait pas fait ça. Comment elle vous la raconte cette garde à vue comme le sentiment d’une trahison ? Elle a elle a assisté en direct à la mort de cette jeune fille dont elle pensait qu’elle allait bien sûr être poursuivie et condamné mais qu’elle avait Oui. C’était faisait c’était un membre de la famille donc et cette garde à vue donc qui pour elle est vraiment Oui. C’était comme une trahison, une injustice pour elle. Elle avait une trahison déjà parce qu’elle venait de perdre Hna aussi plus la garde à vue plus enfin ce qui sa vie d’aujourd’hui en fait. Donc effectivement je comprends sa colère. même actuel. Enfin, je pense que c’est quelque chose qui reste en fait. Sachant qu’elle elle pensait au moment où il y a l’assaut du raid à Saint-N, bon bah qu’elle avait fait sa part du boulot et que elle allait rentrer chez elle et faire l’histoire. Absolument. Donc et ça s’est pas passé comme ça du tout. Mais oui, c’est c’est elle a elle a sauvé les gens. Elle a elle a elle a fait tout ce qu’elle a fait en pensant qu’elle que sa vie n’allait pas changer. Oui, elle est passée David André quasiment directement de la case Garde à vue à la case exfiltration sans quasiment repasser par la la case départ. Il y a quelque chose que que Karima, je me permet de te le dire, joue joue très bien, c’est que il y a elle est quand même prise dans un dilemme émotionnel très fort. C’est-à-dire que cette Asna qui est complètement cabossée, elle a elle a le même âge que sa fille. C’est un membre de la famille, elle va, elle vient, elle a une fois tous les 6 mois, elle fait rigoler tout le monde. Euh et en même temps euh en faisant ce qu’elle voilà, en appelant la police et en livrant l’adresse où elle amène les terroristes euh où Astnain amène les terroristes, elle a tout à fait conscience que qu’il y a quelque chose de de qui est un dilemme, qu’elle va la perdre possiblement. Et je trouve que d’ailleurs voilà c’est c’est cette cette demande pressente que tu lui fais à l’écran lui demand donne-moi l’adresse s’il te plaît à je viens je viens de chercher après ça sera fini et elle lui m pas d’ailleurs elle lui ment pas à ce moment-là elle pense sincèrement que après ce sera fini bien sûr que bon qu’elle affrontera ses responsabilités mais que que voilà qu’est-ce qu’ font qu’ font finir et effectivement euh oui Après, comme comme vous le dites, comme l’a expliqué Violette, elle a fait beaucoup quand même pendant ces heures-là. Elle a fait beaucoup pour les policiers. Si on veut être bon peu, on peut dire qu’elle a fait beaucoup pour la France et que c’est sûr que le le être cuueilli le le quelques heures plus après l’assaut par la BRI et puis être mise en cellule pendant pendant une garde à vue dans le cadre de la législation antiterroriste, c’est euh hyper violent. C’est très violent pour elle, mais comme l’a expliqué Violette, c’est parfaitement compréhensible dans le schéma. h qui est celui de de des investigations à l’époque qui sont mené. Oui, bien oui. Non, je pense que effectivement on peut se mettre à la place des des autorité, des policiers qui la mettent en garde à vue, mais il faut aussi donc on les on comprend, je veux dire, mais il faut comprendre Sonia qui se dit “Je vais passer un coup de fil, je vais donner une information, ils vont aller dans le buisson l’arrêter et moi je disparais des radars.” C’est-à-dire que Sonia, elle est pas du tout préparée. Bon, qui le serait ? Mais à à ce à tout ce qui va suivre. Elle elle pense qu’elle passe un coup de fil, elle donne une information, même au début, elle veut même pas donner son identité. Voilà, moi je vous dis ça, allez vérifier et puis puis voilà. Moi je je disparais, moi je n’apparais nulle part. Donc elle en fait dans sa tête, elle se dit que ça va se ça va se passer comme ça. Donc vous imaginez un peu la le gap entre elle, ce qu’elle pense, la place qu’elle pense avoir dans cette enquête et finalement l’endroit où elle se retrouve. Euh je dire en première ligne, en garde à vue, euh dans les locaux de la DGSI, des renseignements intérieurs, enfin euh je sais pas, on se met 2 minutes à sa place, c’est la chute quoi. C’est un vertige phénoménal. H la série donc interroge bien sûr pose des questions autour de de cette jeune fille Asna Bolassen qui a donc évidemment aider à Baou et son complice à trouver cette planque mais elle finit quand même par donner l’adresse même si j’imagine enfin on peut se faire tous les plans qu’on veut dans dans sa tête. Je ne sais pas si elle savait à l’époque qu’en réalité Sonia avait parlé mais elle finit quand même par donner l’adresse. Karima, qu’est-ce que qu’est-ce que ça veut dire ça pour moi ? a donné l’adresse pour être sauvé. C’est c’est une demande à l’aide. C’est une demande à l’aide en fait. Hm. Bon ben mais c’est pour ça qu’ aussi Sonia a insisté arrêté de la harceler pour justement qu’elle puisse venir la chercher et malheureusement elle a été tuée dans dans cette assaut. Alors donc elle comprend chemin faisant que ça va pas se passer comme elle elle avait pensé que ça allait se passer effectivement que ça ça n’allait pas s’arrêter après ce raide et donc je crois que ça s’est passé en plusieurs étapes. Sa disparition de la sphère publique, elle a d’abord été cachée. On lui a demandé de se cacher et puis après Violette vous le disiez tout à l’heure mais des mois plus tard je crois a été créus créé pour elle he c’est un statut unique ce statut de témoin protégé. À quoi à quoi ça ressemble la vie sous statut de témoins protégés ? Bah ce qu’il faut comprendre, je pense que que Violette pourra peut-être mieux expliquer que moi le le le la loi ensuite qui a été votée sur le statut de témoins protégés. Quand Sonia est entendu, elle a été entendue comme des milliers de gens, des milliers des milliers de gens comme un tuyau parmi d’autres comme le dit Violette. Donc les policiers ne vont pas l’entendre de façon anonyme à ce moment-là. Ils l’entendent comme n’importe qui dit avoir vu comme elle dit Abdelamid à Baou dans la rue ici par là des gens qui appellent des prisons en disant oui moi je sais où il est. Les les policiers qui sont obés de se transporter dans les dans les maisons d’arrêt du territoire en essayant de vérifier tout. On est obligé de tout vérifier. Quand Sonia a été entendu, elle a entendu sous son vrai nom. à partir du moment où il y a l’assaut, il y a son nom dans le dossier. Donc tout de suite les policiers vont dire voilà, vous pouvez pas rentrer chez vous madame euh non seulement euh vous avez été une héroïne, non seulement on vous a mis en garde à vue, mais en plus vous pouvez pas rentrer. Bah j’imagine que dans son entourage tout le monde sait. Tout le monde sait, tout le monde a vu. Il y a eu tout le monde sait à Minimac était celle qui logeait la jeune fille et puis il y a eu la perquisition, ils ont vu arriver le le voilà le le quelques heures après l’assaut. Donc elle peut pas rentrer dans le quartier. Euh son nom circule possiblement dans les dossiers, possiblement sur les réseaux. Elle est identifiable, ses enfants sont identifiable et cetera. Donc il y a eu un espèce de processus on va dire improvisé puis ont pas les outils, c’est réservé au repenti. C’est pas une repentie, c’est pas quelqu’un qui n’a jamais rien fait de sa vie. Va de voilà. Et euh et donc oui, au début c’est euh une espèce d’improvisation mais planque dans des hôtels, la police qui lui donne un peu de cache, un téléphone et puis petit à petit euh quelque chose où elle est complètement aspiré en dehors de sa propre existence et euh et par la suite euh par la suite en fait, il y a il y a un statut qui va être voté pour elle. Pour elle, oui, ça va être créé en fait jusque là, il y a un programme qui existe, c’est le programme des repentis. C’est-à-dire que des personnes qui ont trempé dans une infraction un crime mais qui décident de dénoncer soit les auteurs principaux, soit les actes préparatifs, on va dire, sont ensuite protégés et intègrent le programme des repentis. Mais repentis, ça veut dire qu’on a quelque chose à voir avec le crime. Sonia, elle a rien à voir et pourtant elle va être intégrée dans ce programme parce que c’est ce qui ressemble le plus à un programme de protection. Et et et au bout de quelques mois, on va voter un un on va adopter un programme des témoins protégés. Donc elle est la à ce moment-là, elle est la seule et unique, hein. C’est c’est créé pour elle. Euh alors, un peu calqué sur le programme des repentis, c’est-à-dire qu’on vous donne une nouvelle identité. Donc administrativement, en fait, on vous fait mourir, hein. Votre véritable identité meurt pour l’état civil. On vous en crée une nouvelle de toute pièce et autour de cette nouvelle identité, il faut créer ce qu’on appelle une légende dans le langage des renseignements. Donc il faut s’inventer une famille, il faut s’inventer une enfance, euh des nouveaux parents, des nouveaux cousins, un nouveau métier, un parcours professionnel, des amitiés, on vous crée un diplôme, des nouveaux diplômes par exemple. Voilà, tout est nouveau. Et puis il faut voilà, il faut l’apprendre par cœur et il faut aussi être crédible. C’est-à-dire que quand on rencontre des gens dans sa nouvelle vie et benah voilà, qu’est-ce que tu faisais toi comme sport ? Je sais pas, quand tu avais 12 ans, bah faut essayer de en tout cas délocaliser. Peut-être qu’on peut on peut partir de ses propres souvenirs mais les délocaliser. Ne pas dire qu’on vient de tel endroit ou tel endroit. Donc c’est vraiment compliqué pour se recréer une vie. Euh surtout que dans les premières années euh Sonia bah il y a beaucoup de menaces hein autour d’elle donc il faut qu’elle déménage. Donc elle a quand même à à des moments été vaguement localisé euh pour faire l’objet de ses ses menaces probablement. En tout cas ce qu’on sait c’est que les services de renseignement euh l’ont déménagé plusieurs fois. une grande elle a elle a deux enfants, hein, on l’a dit, qui sont adolescents euh au moment des attentats de novembre 2015 euh et il se retrouve ainsi que son compagnon euh embarqué dans dans cette disparition euh administrative carrément. Absolument. Ouais, ça c’est c’est un truc de dingue quand même de devoir changer de vie pour les jeunes, pour les adultes aussi, le fait de de d’être coupé de leurs amis, leur leur repère, leur donc c’est quand même une sacrée et puis la question qu’on se pose, c’est où s’arrête le cercle ? Où s’arrête le cercle du mensonge ? Parce qu’il y a le noyau familial proche et puis après quoi ? Les parents, les amis, pour eux aussi, on a disparu à leurs yeux. Euh, il me semble qu’elle a disparu. Euh, oui, une bonne on a on avait tourné une scène qu’on a pas monté, je sais pas si tu te souviens, oui, de sa relation à ses amis avec intéressant. Ouais. Ben, en fait, elle donc elle travaille, on va dire, elle a elle a un poste et cetera, mais c’est trop compliqué parce que du coup, on commence à lui poser des questions. Ah oui, alors donc tu tu viens d’où ? en toutes les questions qu’on peut poser à des collègues et là c’est là où bah elle peut elle peut rien dire quoi. Il faut avoir un bon diplôme de mythomane pour bien tenir et de pas faire d’erreurs quoi. Ça tient pas quoi. On se rend compte que ça tient pas en fait. Elle peut pas elle peut pas avoir une activité professionnelle. Ouais. Ce que tu montrais bien dans cette scène, c’est au fond aussi la difficulté de quand on rencontre des amis ou des gens qu’on aime, les amis ou les gens qu’on aime ont envie de savoir qui on est et elle dès qu’on commence à lui poser des questions trop précises, elle est obligée de mentir. Et plutôt que de mentir, nous expliquait-elle, elle préfère mettre un terme en relation. Elle fuit, elle fuit. Donc c’est-à-dire que dès qu’il y a des relations émotionnelles ou affectives et que les choses se rapprochent trop de sa vie, elle est obligée de couper, de passer à la suite. Donc évidemment, il y a quelque chose qui est quand même c’est une vie de solitude quoi. C’est quand même Ouais. Ouais. C’est quand même difficile. Preuve à la fois de l’importance de son témoignage, de ce qu’elle a été un caillou dans la chaussure du projet des terroristes de novembre 2015. l’a témoigné, on le disait tout à l’heure au procès V13 par visconférence à nouveau son visage, sa voix cachée et vous racontez dans la série que ceux qui ont assisté au témoignage dans la salle ont vu une tension, le box de prévenu se crisper euh signe. Oui. Que 10 ans plus tard, enfin le procès c’était 8 ans plus tard, 7 ou 8 ans plus tard, elle représente encore à leurs yeux celle qui a fait foirer une partie du projet. Oui, ils lui pardonneront jamais en fait. C’est vraiment, ils savent très bien qu’un nouvel attentat était prévu après les attentats des terrasses du Bataclan du Stade de France. Il y avait un nouvel attentat qui était prévu et c’est elle qui l’a empêché. Ils le savent très bien et en plus ils le vivent comme une trahison. Euh une femme une femme une femme musulmane en tout cas je indéiablement ça a joué. Et moi j’ai j’étais dans la salle c’était en 2021 quand Sonia a témoigné Oui. par visonférence et il y avait une il y avait alors il y avait une grosse tension au niveau du box tout d’un coup alors qu’il dormait un peu comme ça tous parce que le procès a quand même duré 1 an donc ils écoutaient pas attentivement tous les témoignages. C’est vrai que ils se sont réveillés que ça a un peu que c’est que qu’il y avait un climat de de tension et puis mais dans la salle il y avait aussi beaucoup de il y a eu aussi pendant un an beaucoup de victimes hein. Toutes les victimes, toutes les parties civiles étaient là. Euh et on entend dans ce témoignage beaucoup qui le connaissaient pas avec précision, ont été extrêmement ému. Il y en a même certains qui ont écrit des lettres par la suite à Sonia pour la remercier de ce qu’elle avait fait. C’est des lettres auxquelles elle tient beaucoup. Donc c’était une journée hyper c’était une journée très particulière. Ouais. cette journée et malgré tout ça, malgré cette vie, vous le disiez tout à l’heure Karima, malgré le fait cette vie de solitude, cette vie de mensonge, cette vie loin des siens et loin de son histoire, elle vous le dit si c’était à refaire, je le referai. Elle le referait Oui, pareil. Elle le referait, ouais. Et puis euh et puis même en tant que enfin en tant que femme musulmane, c’est une citoyenne française, musulmane et pour elle ces gens-là, ça a rien à voir avec l’islam. Je veux dire, c’est fait pas partie des leurs comme c’est ça a rien à voir. C’est c’est pas des musulmans, c’est juste des des gens complètement complètement perdu et complètement euh voilà. Mais ça n’a rien à voir avec l’islam et comme son acte héroïque aussi. Bien sûr, ça pas de couleur, ça pas de drapeau, ça pas elle a fait ça pour sauver des vies. C’est fou parce qu’elle peut vous dire, elle peut vous dire dans la même phrase faire la liste de tout de de du sacrifice qu’elle a fait et dont elle est extrêmement lucide et dire en même temps, je ne regrette absolument pas ce que j’ai fait. Mais qui qui qui peut dire une chose pareille ? Ben comme elle dit une c’est je suis une vraie musulmane quand elle dit moi je suis une vraie musulmane et c’est vrai que bon dans toutes les religion en tout cas dans le Coran tu tu tues une tu enlèves une vie c’est comme si tu tuais toute l’humanité tu en sauves une c’est comme si tu sauvais toute l’humanité donc il y a sa fo humanisme et son courage. François Hollande, j’aime bien ce qu’il dit l’ancien président de la République sur le au fond, il dit elle a elle a agit comme une citoyenne, elle a pas agi comme quelqu’un qui appartient ou pas à une confession mais probablement que le fait qu’elle soit de culture musulmane, ça a encore renforcé peut-être quelque chose de dans sa détermination qui est tu ce que tu ce que tu dis, ce que vous venez de faire n’ est une insulte euh et et je pense que ça joue aussi probablement des valeurs humaines qu’on aurait qu’on a tous par rapport à au victime évidemment des valeurs républicaines parce qu’elle appelle la police et qu’elle leur fait confiance mais aussi peut-être des valeurs culturelles qui sont quelque chose qui qui voilà et et c’est aussi une des histoires méconnues du 13 novembre et précisément vous évoquez le témoignage de François Hollande l’une des conséquences de de sa disparition provoquée par euh euh le risque immense qu’elle a pris, c’est qu’elle a disparu aussi euh des hommages publics. Elle n’est quasiment dans aucun discours. Alors, est-ce que demain le président Macron en parlera ? Euh, on verra. Mais euh il est question de cette Légion d’honneur qu’elle ne peut pas avoir parce qu’officiellement elle n’existe pas. Euh d’abord, est-ce que elle aimerait euh est-ce que Alors, je sais qu’elle a vu la la série, qu’elle est contente, enfin en tout cas qu’elle trouve la série collée avec son histoire. Est-ce est-ce est-ce qu’elle est-ce que de pas avoir été reconnue, c’est important ? Enfin, ça compte pour elle. Et et en ceci avec la série, elle se dit qu’il y a peut-être quelque chose qui est réparé. Oui, je pense que plus qu’une médaille ou je ou une Oui. ou une récompense, en je sais pas si c’est ça qui j’ai pas envie de parler à sa place, mais j’ai pas en tout cas j’ai pas l’impression que c’est vraiment qu’ elle est pas à la recherche de ça en fait. Elle ce qu’elle aimerait juste, je pense que ce qu’elle aimerait juste, voilà, c’est qu’on c’est qu’on comprenne ce qu’elle a fait et les conséquences qu’elle vit encore aujourd’hui qui lui pèse énormément. Je pense qu’elle qu’elle a qu’elle avait peut-être envie de le partager. Et puis par ailleurs, il doit y avoir quelque chose de de l’ordre de voilà, je l’ai fait et dans des circonstances pareilles, elle se elle se sent pas un exemple. Je Mais en tout cas voilà ce que moi j’ai fait et si ça peut inspirer certaines personnes dans des dans au moment de de de la décision, c’est vraiment de l’ordre de la décision, du choix. Voilà moi le choix que j’ai fait et si c’est un choix qui peut être inspirant pour d’autres et bien voilà, moi je vous livre mon histoire. Je pense qu’elle est plus dans cet état d’esprit là et on est face à ce choix carma de petites choses parce qu’effectivement pendant 2 heures et en découvrant cette histoire, on le disait tout à l’heure, on se demande bien ce que nous on aurait fait et vous vous auriez fait quoi ? Grande question. J’ai envie de penser que j’aurais fait la même chose. Bien sûr, surtout quand on sait qu’il y a une crèche. Enfin, je veux dire enfin voilà encore une fois des innocents dans ce qui était visé. Donc j’espère que j’aurais fait la même chose. Vous gardez quoi vous de cette expérience j’imagine singulière dans la vie d’une actrice ? Alors oui, alors en tant qu’actrice c’est c’est un des rôles les plus profonds, les plus puissants que que j’ai eu à jouer. Je suis honorée d’avoir interprété Sonia euh grâce à Violette, David. Euh ce que je retiens, c’est déjà de lui dire merci. Mais voilà et je retiens l’exemple justement de s’inspirer de son humanisme de de de tout ça. Et puis encore une fois surtout ce qui est important pour moi c’est puis pour nous je pense c’est de c’est de mettre en lumière mettre en lumière son son histoire. Moi quand je lis des messages des gens et qui ont découvert le documentaire sur les réseaux et des messages directement pour Sonia, je je suis hyper ému et je me dis je suis heureuse pour elle. Hm. Elle a dit dans une interview là c’est ces jours-ci après la sortie de la série, dire peut-être un peu naïvement avoir envie de reprendre un jour sa vie. Il y aura pas il y aura pas de retour à la vie d’avant pour elle. On elle a une vie euh comme l’elle dit dans la série “Je voudrais être madame tout le monde, je l’aime personne.” Donc elle a une vie qu’on ne connaît pas qu’on a pas spécialement envie de connaître. elle a une vie sous légende. Je pense qu’effectivement la vie d’avant, elle est euh elle est perdue. Euh et que c’est le ça a été le prix le prix à payer. On se pose toujours la question de savoir, je crois qu’il y a un policier qui en parle à un moment, une des personnalités de la un des commissaires de la de la sous-direction antiterroriste. Est-ce qu’elle sait au moment où elle est en train de faire ça qu’elle va ce qu’elle va perdre ? Est-ce qu’on est-ce qu’on en a l’intuition ? Euh moi je pense qu’elle devait en avoir l’intuition quelque part, qu’elle avait euh voilà, soit c’est comme tu dis Violette, je donne un tuyau et puis ça continue. Soit peut-être qu’elle sent pressentait déjà que vu le vu ce dont quoi elle était embarquée, il allait y avoir des des conséquences. On ne saura on ne saura pas ce qui s’est passé dans sa tête à ce moment-là. En tout cas, c’est le choix qu’elle a fait et c’est le nom de cette série en quatre épisodes à découvrir demain 21h10 sur France 2 et d’ors et déjà sur le site de la chaîne publique. Une production KAPA pour France télé. Sonia, si vous nous regardez, merci entre à notre nom à tous. Merci infiniment Karim Amarouche d’être venue sur ce plateau. David André et Violette Lazar. Merci beaucoup. Une émission à revoir en replay réécouter un podcast. On se retrouve dans un quart d’heure pour la suite de ce rendez-vous d’info. à tout à l’heure.
“Parlons-en” met ce mercredi la lumière sur le travail des équipes de la série “13 novembre, le choix de Sonia”. À la veille du dixième anniversaire des attentats du 13 novembre 2015, ce sont quatre épisodes de 30 minutes qui racontent l’histoire de cette femme qui a aidé la police à localiser et à neutraliser le cerveau des attaques. Une femme qui, pour sauver des vies, a sacrifié la sienne ; elle qui a dû disparaître aux yeux du monde il y a dix ans sous statut de témoin protégé.
#Attentat #13novembre2025 #Terrorisme
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