Le mois de février prochain marquera les quatre ans du début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Très vite, la décision de réduire, voire même cesser, les importations du gaz russe a été prise en vue de réduire le financement du régime, et renforcer l’indépendance énergétique de l’Europe. Seulement voilà, près de quatre ans plus tard, du gaz russe continue d’être acheminé dans les pipelines en direction des foyers européens.

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Le député Sven Clement (Parti Pirate) a interpellé le ministre de l’Énergie, pointant un manque de transparence sur l’origine du gaz consommé et les montants versés à la Russie. Dans sa question parlementaire, le député s’appuie notamment sur des chiffres communiqués par Enovos/Encevo, qui estime la part de gaz russe à 14% en 2024, puis 5% entre octobre 2024 et septembre 2025. Le député souligne que l’autre grand importateur, Sudenergie, n’a fourni aucune information sur l’origine du gaz.

33 millions d’euros de gaz russe

Il cite également le Tageblatt, qui évoque qu’environ 33 millions d’euros auraient été dépensés en 2024 pour du gaz russe, soit près de la moitié de l’aide luxembourgeoise à l’Ukraine.

Dans sa réponse, le ministre de l’Énergie, Lex Delles (DP), a rappelé que le Luxembourg est intégré au marché intérieur européen du gaz, où il est impossible de tracer chaque volume. Les statistiques les plus fiables ne concernent que l’ensemble de l’UE.

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Ainsi, au deuxième trimestre 2025, la part du gaz russe dans les importations européennes était de 7,8% pour le gaz naturel et de 12,9% pour le GNL (le gaz naturel à l’état liquide), contre des parts majoritaires pour la Norvège et les États-Unis, qui ont considérablement augmenté leurs importations entre le second trimestre 2024 et celui de 2025.

Le ministre a également insisté sur les efforts européens via le plan RePowerEU, adopté en octobre 2025, qui vise à éliminer totalement le gaz russe d’ici fin 2027.