Ce serait un comble d’encaisser en premier, une troisième fois de suite, et un comble tout court, de concéder un but, contre le Liechtenstein, qui n’a pas encore marqué lors de cette campagne de qualification pour la Coupe du monde.
Deux Diables dont un cadre absents contre le Liechtenstein avoir loupé l’entraînement
Personne n’avait imaginé qu’il faudrait attendre la dernière des huit journées pour être soulagé sur le sort mondial des Diables rouges. Lundi après-midi, dans une salle de presse du Standard qui n’avait plus été si remplie depuis quelques années, Rudi Garcia savait le sens qu’allait prendre la conférence de presse, sous forme d’interrogatoire.
Il a tout fait pour prendre le recul nécessaire et éviter le conflit, sans oublier d’être un peu piquant, pour sa première prise de parole après le partage concédé à Astana, pour lequel il était suspendu. Il fera les comptes après ce qui doit être le match de la qualification contre le Liechtenstein, ce mardi soir, dans un stade Maurice Dufrasne qui affichera complet.
“D’autres nations doivent aussi attendre le dernier match pour se qualifier”
La Belgique n’était plus habituée à devoir attendre la dernière journée des qualifications pour se qualifier pour un grand tournoi. Avec trois partages (1-1 et 0-0 contre la Macédoine du Nord ; 1-1 au Kazakhstan), deux succès où elle a dû marquer quatre buts lors de chacun des matchs contre le pays de Galles pour s’en sortir (4-3 ; 2-4) et un seul carton plein en trois rassemblements (0-6 au Liechtenstein puis 6-0 contre le Kazakhstan), cela interroge sur le contenu…
“Je ne suis pas ici pour faire le bilan de la campagne, on doit d’abord se qualifier, a répondu Rudi Garcia, qui a tout de même complété sa réponse avec une référence aux autres, ce qui est toujours un bon moyen de se trouver des excuses. Le Portugal s’est qualifié lors du dernier match, l’Espagne va l’être, comme nous, demain (mardi), et l’Allemagne n’est pas encore qualifiée (NdlR : elle jouait sa qualification directe ce lundi soir contre la Slovaquie). Il y a des groupes plus difficiles que d’autres.”
Il y a surtout des groupes de quatre équipes, avec moins de marge que dans des groupes de cinq où, cela ne doit pas être un hasard, ils sont plusieurs à avoir déjà validé leur billet (Angleterre, Croatie et Norvège).
“Il faut se méfier des réactions à chaud”
Jérémy Doku n’a pas hésité à dire ce qu’il pensait du partage au Kazakhstan, de la manière et, plus surprenant, du travail du staff, d’une certaine manière. Rudi Garcia savait qu’une question relative à la sortie du joueur de Manchester City allait lui être posée.
Il avait donc préparé sa réponse : “Il faut se méfier des réactions à chaud, quand il y a de la déception de ne pas avoir gagné.” Le sélectionneur a essayé de recentrer le débat sur le match d’après, pas celui d’avant, mais il a été ramené, quelques minutes plus tard, au sujet, avec la question suivante : “Jérémy avait-il raison d’être critique ?” Réponse de Garcia : “C’est difficile de répondre quand on est frustré, on manque parfois de discernement. Même si on dit des choses pas justes, quand on aura la qualification ce mardi, ce sera du passé.”
Le sélectionneur a parlé avec le Diable pour mieux comprendre l’objet de sa critique, conscient qu’il doit écouter ses cadres pour envoyer un message d’unité : “Il y a de la sérénité et de la motivation à tous les étages de la fédération.”
“Je n’ai pas besoin d’être rassuré”
Les choix de Rudi Garcia sont questionnés, depuis plusieurs semaines, et des critiques s’élèvent, à l’extérieur mais aussi en interne. “Il ne faut pas inventer des choses qui n’existent pas”, a évacué Garcia quand il a évoqué les critiques en interne, et pas seulement celles issues du groupe de joueurs. “Je n’ai pas besoin d’être rassuré par la direction, tout va bien.”
Vincent Mannaert, le directeur sportif de la fédération, a certainement enregistré le message, quand il devra répondre sur le crédit accordé au sélectionneur. Sans prendre de risque, on peut imaginer que le responsable sportif, sauf catastrophe, dira qu’il est satisfait de son entraîneur quand il commentera la qualification.
Relancé sur la manière dont il vit cette période plus délicate, Garcia, qui a pu paraître agacé à certains moments, a tranché : “Je ne suis pas agacé, j’ai un peu de bouteille et je sais que cela fait partie du jeu.” Mais il a tout de même glissé, comme dernière phrase de sa conférence et dans une forme d’avertissement : “Ceux qui critiquent mes joueurs ne sont pas des supporters de la Belgique.”
“On doit mettre la pression tout de suite”
Rudi Garcia a rapidement fait comprendre qu’il ne voulait pas s’étendre sur le partage au Kazakhstan, sinon pour dire qu'”après dix premières mauvaises minutes, le contenu des 80 suivantes a été très bon (sic)”.
Mais il a été ramené au souvenir de samedi, pour expliquer les raisons des débuts de matchs compliqués des Diables rouges au pays de Galles puis au Kazakhstan. “C’est assez récent et si je peux le comprendre au pays de Galles en raison de la pression adverse, je ne me l’explique pas au Kazakhstan. On s’est mis en difficulté nous-mêmes, par fébrilité ou suffisance. Pour casser cela, on va mettre la pression tout de suite contre le Liechtenstein.”
Marquer rapidement sera la clé d’un succès qui ne doit pas faire l’ombre d’un doute. Et si les spectateurs arrivent à l’heure, et que les conseils sont bien suivis, les Diables rouges trouveront l’inspiration pour se rendre la vie facile. S’ils n’appliquent pas le conseil, cela risque de rugir dans un stade qui sait s’y prendre pour mettre la pression sur son équipe…
La Belgique qualifiée si…
Elle gagne
Elle partage tandis que la Macédoine du Nord ne bat pas le pays de Galles par plus de six buts d’écart
Elle perd tandis que la Macédoine du Nord et le pays de Galles partagent