COP-30 : Quels sont les sujets qui bloquent ? • FRANCE 24

COP-30 : Quels sont les sujets qui bloquent ? • FRANCE 24

Allez, comme chaque mercredi, c’est notre rendez-vous avec Reporter le média de l’écologie et sa directrice de la rédaction. Bonjour Amélie Mouget. Bonjour et merci de venir ce matin. On va reparler et bien de la COP 30 pour faire un point d’étape ensemble sur cette COP climat qui a lieu depuis maintenant 10 jours à Bellem au Brésil. Du côté des négociations, comment ça se présente ? Alors, on est on s’approche du dernier jour officiel des négociations prévu en théorie ce vendredi et ça se complique. Pourtant, c’était plutôt bien parti. Le début des négociations a été marqué par une légitimité de la diplomatie brésilienne, de la présidence brésilienne qui euh était perçu comme crédible et puis euh capable de de manœuvrer, d’instaurer un climat de confiance. Tout à fait. Euh c’est en tout cas ce qu’on dit les experts en négociation climatique qu’on rencontré qu’a rencontré Paula Goselin, notre journaliste sur place à BM. Et euh ça s’est concrétisé par un ordre du jour adopté très rapidement là où habituellement ça peut prendre plusieurs jours. Alors pourquoi est-ce que ça se complique ? Et ben, cet ordre du jour, il a été adopté facilement parce que tous les points euh qui fâchent euh ont été laissés de côté. En tout cas, la plupart des points qui fâchent. Euh donc exite de l’agenda officiel la question des de la sortie des énergies fossiles et de la mise en œuvre de cette sortie, euh le financement euh par les pays riches des pays les plus vulnérables et puis euh le fait de rehausser les ambitions euh climatiques de l’ensemble des pays. Tous ces points sont sources de tension et donc ils ont été déplacés à des négociations, des discussions parallèles. Ça ressemble quand même un peu à une coquille vide. Il y a des blocages ? Oui, il y a des blocages. Alors euh comme souvent euh c’est la question de l’argent qui bloque, euh la l’ombre de la COPE de Bakou euh l’an dernier plane sur celle de Bem puisque euh les pays vulnérables étaient partis d’Azerbaïdjan très fâché, très en colère, euh obtenant une enveloppe euh trois fois inférieure à celle qui demandait. Et aujourd’hui, les pays riches pour beaucoup ne veulent pas revenir sur cette décision là. Ça se cristallise autour de la question de l’adaptation. Il y a notamment la volonté à la COP 30 de mettre en place une centaine d’indicateurs pour mesurer les progrès des pays en matière d’ind d’adaptation. Et là, on a une cinquantaine de pays africains qui disent “On ne peut pas, il faut repousser ces discussions de 2 ans parce que on sera pas en mesure de de d’atteindre ces objectifs et ses critères faute de moyens financiers.” Et alors un des enjeux aussi à Amélie, c’est les objectifs de réduction des émissions pays par pays. Oui, c’est les fameux NDC en jargon diplomatique. C’est les contributions, les promesses en quelque sorte des pays. Elles étaient initialement attendues pour février et au début de la COP, on en avait que 98. Alors, la COP a servi d’accélérateur, c’est souvent le cas. Euh on est aujourd’hui à 118 donc euh + 30 en quelques en quelques jours, mais euh il y a euh + 20 pardon, en quelques jours, mais euh on est bien en dea de euh l’objectif euh des euh 194 pays qui poseraient leur contribution. Et quoi qu’il en soit, ces objectifs euh ne nous amèneraient pas en dessous des 1,5°gr de l’accord de Paris. On serait plutôt un réchauffement de 2,5 voire beaucoup plus. Ce qui est impressionnant, on le rappelle, parmi les principaux émetteurs de de de gaz à effet de serre, de réchauffement climatique et il y a les énergies fossiles. Pour ce qui est de la sortie de ces énergies fossiles, on en est où ? Oui, alors ça donc comme je vous le disais été sorti de l’agenda officielle. Pour autant, il y a un groupe de pays qui s’empare du sujet. Dès le début de la COP, ça a été porté par Loula dans le dans le discours d’ouverture pour dire qu’il fallait sortir des énergie fossile. Ça a été réaffirmé mais voilà, il y a la question de la mise en œuvre concrètement comment on fait maintenant. Et là, il y a un groupe de pays d’une soixantaine de pays qui poussent pour adopter des feuilles de route. Parmi ces pays, il y a la Colombie, euh la France notamment les îles marchales. Donc il y a un mouvement à voir ce dans les jours qui viennent ce s’il portera ses fruits. La France, ça veut dire que Paris est plutôt moteur dans ces négociations. Alors oui et non sur la question des énergies fossiles, on voit que c’est plutôt le cas. Mais il y a d’autres il y a d’autres points sur laquel la France freine et bloque et notamment la question financière. hors de question pour la France de relever l’enveloppe, de euh d’envisager euh un budget supplémentaire pour le financement climatique des pays euh les plus vulnérables. Et puis sur la question des énergies fossiles, il faut quand même noter que dans la délégation euh française, il y a eu en tout cas la France a accordé des laisser passer à 22 lobbyistes des énergies fossiles qui ont donc accès à la zone des négociations. Voilà, formidable. C’est-à-dire sur reporter reporter.net, net. On va continuer à suivre avec vous l’évolution de cette COP, mais ce matin, vous publiez aussi un article bien sûr le boom des Jets privés à l’occasion de la COP 30. Oui, c’est une enquête qu’on a mené avec notre partenaire Mémoire Vive qui suit les tracés des Jets et notamment au moment des événements importants comme les COP. Chaque année, c’est le même paradoxe. On vient là pour parler climat et émission de gaz à effet de serre et il y a un boom le trafic bondit des des jets privés. Or, on sait que les jet les jets privés, c’est 14 fois plus d’émission de CO2 qu’un vol commercial. C’est 50 fois plus que le train. Enfin bref, ça ça émet énormément. Euh alors, qui prend cette jet privé ? On a des lobbyistes, des patrons d’entreprises polluantes, on a réussi à en identifier certains dans cette dans cette enquête et des délégations nationales, des délégations, celle du Qatar, celle de celle de l’Allemagne, celle de la France. Et euh donc on a l’Airbus d’Emmanuel Macron qui qui fait partie de des avions qu’on a pu suivre. Et au total, ça fait 3800 tonnes d’équivalent CO2. Pour vous donner une idée, c’est les émissions annuelles de plus de 400 français ou 12000 habitants du Mozambique, un des pays les plus vulnérables au réchauffement climatique. Et la COP n’est pas finie et on la suivra avec vous notamment sur Reporter à noter qu’à priori la prochaine pourrait se dérouler en Turquie. Les négociations avancent entre la Turquie et et l’Australie qui se désiste du dossier.

Amélie Mougey, Directrice de la rédaction de Reporterre fait un point d’étape, alors que les négociations entrent dans leur dernière ligne droite.
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