Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est entretenu ce vendredi avec les dirigeants français, allemand et britannique sur le plan américain pour mettre fin à la guerre. Alors que ce dernier prévoit notamment que Kiev cède à la Russie les régions de Donetsk et Lougansk, dans l’est du pays, que la Russie réintègre le G8 et que l’Ukraine réduise son armée et ne rejoigne jamais l’Otan, Paris, Berlin, Londres affirment que toute décision nécessite le « consensus » des Européens et de l’Otan, affirme l’Élysée.
Le communiqué de la présidence précise par ailleurs qu’au cours de leur entretien avec le président ukrainien, les trois dirigeants européens ont « réaffirmé leur engagement indéfectible en faveur d’une paix juste et durable et ont souligné que toute solution doit impliquer pleinement l’Ukraine, préserver sa souveraineté et garantir sa sécurité future. »
En parallèle ce vendredi matin, le président du Conseil européen, Antonio Costa, et la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen ont indiqué que le plan américain pour l’Ukraine n’a pas été officiellement communiqué à l’Union européenne, qui compte en discuter lors du sommet du G20 ce week-end à Johannesburg.
Pas un « véritable plan »
« Aucun plan n’a été communiqué de manière officielle à l’Union européenne », a déclaré Antonio Costa, interrogé lors d’une conférence de presse à Johannesburg. « À ce stade, ça n’a pas de sens pour nous de commenter », a-t-il ajouté.
« Un plan en 28 points a été rendu public. Nous discuterons de la situation, à la fois avec les dirigeants européens et avec les dirigeants ici en marge du G20. Je vais aussi contacter le président Zelensky pour discuter du sujet », a précisé Ursula von der Leyen.
Le plan américain pour l’Ukraine n’est pas un « véritable plan » mais plutôt une « liste de sujets » à discuter, a de son côté affirmé vendredi à Bruxelles le ministre allemand des Affaires étrangères Johann Wadephul. Il a rappelé que la position européenne face à ce plan américain était le « soutien » à l’Ukraine.
« Sans capitulation »
La paix en Ukraine ne peut se faire qu’avec les Européens, sans « capitulation », ont rappelé jeudi les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, réunis à Bruxelles.
« Pour qu’un plan fonctionne, il faut que les Ukrainiens et les Européens soient impliqués, c’est très clair », avait ainsi déclaré Kaja Kallas, la cheffe de la diplomatie de l’UE.
L’Ukraine de son côté, n’acceptera aucun plan « en dehors du cadre de notre souveraineté, de la sécurité de notre peuple ou de nos lignes rouges », a martelé sur Facebook Roustem Oumerov, secrétaire du Conseil de la sécurité nationale ukrainien, un négociateur clé.
« Mieux vaut négocier maintenant », pousse la Russie
Le Kremlin continue de mettre la pression sur le président ukrainien, exhortant ce vendredi Volodymyr Zelensky, de négocier « maintenant », plutôt que de risquer la perte de nouveaux territoires.
« Il vaut mieux négocier et le faire maintenant que plus tard. L’espace pour prendre des décisions pour lui (le président Zelensky, NDLR) se réduit à mesure qu’il perd des territoires » face à l’offensive des forces russes, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors de son point presse quotidien auquel participait.
Il a assuré que Moscou n’avait cependant pas reçu « officiellement » les détails de la proposition de Washington.