La montée en puissance de la campagne aérienne et ses effets immédiats
À la fin février 1998, la tension qui couvait au Kosovo, du fait de l’imposition par Belgrade, en 1989, d’un régime d’administration directe de cette province à population majoritairement albanaise, a dégénéré en violence entre les forces serbes – armée et police – et les Albanais du Kosovo.
Intervention de la communauté internationale
La communauté internationale s’est montrée de plus en plus préoccupée par l’escalade du conflit, ses conséquences sur le plan humanitaire et le risque d’extension aux pays voisins, ainsi que par le mépris affiché par le président de la Yougoslavie, Slobodan Milosevic, à l’égard des efforts diplomatiques entrepris pour trouver une solution pacifique à la crise dans laquelle les militants albanais du Kosovo jouaient un rôle déstabilisateur.
Le 13 octobre 1998, le Conseil de l’Atlantique Nord autorisait les ordres d’activation en vue de frappes aériennes de l’OTAN, à l’appui des efforts diplomatiques déployés pour amener le régime de Milosevic à retirer ses forces du Kosovo, à coopérer afin de mettre un terme à la violence et à faciliter le retour des réfugiés dans leur foyer. À la suite de nouvelles initiatives diplomatiques, le président Milosevic acceptait de respecter les décisions, et les frappes aériennes étaient annulées.
La Mission de vérification au Kosovo
D’autres mesures ont été prises à l’appui des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies demandant qu’un terme soit mis au conflit, avec notamment la création d’une Mission de vérification au Kosovo (KVM) par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), d’une mission de surveillance aérienne par l’OTAN, ainsi que d’une force spéciale de l’OTAN chargée d’aider à l’évacuation des membres de la Mission de vérification si le conflit devait se poursuivre.
Intensification de la crise
La situation au Kosovo s’est embrasée à nouveau au début de 1999, suite à un certain nombre d’actes de provocation perpétrés par les deux parties et à un recours excessif à la force de la part de l’armée et de la police spéciale serbes. Celles-ci avaient notamment été responsables du massacre, le 15 janvier 1999, de 40 civils albanais du Kosovo non armés dans le village de Racak.
Les efforts internationaux qui furent déployés pour relancer la recherche d’une solution pacifique au conflit aboutirent à l’organisation de négociations entre les deux parties, à Londres et à Paris, dans le cadre d’une médiation internationale. Toutefois, ces négociations échouèrent et, en mars 1999, l’armée et la police serbes firent monter en puissance leurs opérations, envoyant dans la région des renforts de troupes et des chars, en violation flagrante des accords qui avaient été passés.
Cette offensive systématique déclencha l’exode de dizaines de milliers de personnes. La tentative menée par l’ambassadeur américain Richard Holbrooke pour convaincre le président Milosevic d’inverser sa politique se solda par un échec. Tous les recours diplomatiques ayant été épuisés, l’OTAN déclencha, le 24 mars 1999, une campagne aérienne contre le régime de Milosevic.
Les effets de la campagne aérienne
Suite aux efforts diplomatiques entrepris par la Russie et l’Union européenne le 3 juin, un accord militaro-technique fut conclu le 9 juin 1999 entre l’OTAN et la République fédérale de Yougoslavie. Le lendemain, après qu’il eut été confirmé que les forces yougoslaves avaient commencé à se retirer du Kosovo, l’OTAN annonça la suspension de la campagne aérienne.
Le 10 juin, le Conseil de sécurité des Nations Unies adoptait la résolution 1244, qui saluait l’adhésion de la République fédérale de Yougoslavie aux principes à appliquer en vue d’une solution politique, y compris l’arrêt immédiat de la violence, un retrait rapide par la République fédérale de Yougoslavie de ses forces militaires, paramilitaires et de police, et le déploiement d’une présence internationale civile et de sécurité effective, avec une participation substantielle de l’OTAN.