Le retour du “chalutier de l’enfer” • FRANCE 24

Allez, comme chaque mercredi, c’est l’heure de notre rendez-vous avec Reporter le média de l’écologie et ce matin, Léa Ged, bonjour Léa. Bonjour Damien. On va parler beaucoup d’océan ensemble cette semaine sur Reporter. Il est notamment question d’un bateau de pêche, un bateau qui est devenu la bête noire des associations de défense de la biodiversité marine. Et oui, on le surnomme le navire de l’enfer. De son vrai nom, l’anée Ilena. C’est un chalutier de 145 m de long exploité par la compagnie des pêches de Saint-Malot et qui a récemment fait son grand retour en mer. Il est actuellement, je crois, au large du Royaume-Uni. Et alors, pourquoi ce surnom de bateau de l’enfer ? En fait, c’est en Mauritanie qu’on l’a d’abord surnommé comme ça, le navire de l’enfer, parce que pendant des années, il a surexploité les eaux ouest-africaines. Mais ce bateau, il reçoit beaucoup de qualificatifs, monstrueux, destructeur, ogre des mers parce qu’il est tout simplement gigantesque. Et pour les ONG de défense des océans, c’est devenu le symbole des dérives, le symbole de de la démesure de la pêche industrielle. En mer, il traîne un chalu, donc c’est un filet remorqué en forme d’entonu noir de 600 m de long. C’est c’était l’équivalent de deux tourfel et il est capable de pêcher 400 tonnes de poisson en 24 heures. Et il peut stocker 7000 tonnes de mer bleu et tout ça pour faire quoi ? Et bien pour faire du surmi et oui, c’est de la chair de poisson et non de crabe qui est donc broyé, congelé sur le navire, c’est pour ça qu’on parle de chalutier congélateur et ensuite transporté et transformé dans une usine au Pays-Bas où il est transformé donc en bâtonné de surmi saveur crabe avec l’ajoute de quelques arômes et colorants. On connaissait Savin déjà, il y avait eu des manifestations l’année dernière à Saint-Malot. Pourquoi est-ce qu’on reparle de Stain en ce moment ? Et ben parce qu’en fait ce chalutier, il a pu démarrer sa nouvelle campagne de pêche grâce au gouvernement français. C’était pareil d’ailleurs en 2024. Alors comment ? Et bien en transférant des quotas français de pêche de merland bleu à la Pologne puisque le navire est sous pavillon polonais. C’est ce qu’a révélé l’association Bloom et c’est ce dont parle Hortens Chauvin, notre journaliste dans son article. Et comment c’est possible ? B, vous le savez, chaque pays dispose de quotas de poissons qui lui sont attribués par l’Union européenne, c’est-à-dire le maximum la quantité maximum de poissons qu’il peut pêcher chaque année. Et là, la France en offre aux Polonais. Et ben oui, en fait les pays, ils peuvent s’échanger en fait ces quotas de pêche. C’est ce qu’a fait la France. Elle a fourni plus de la moitié, près de la moitié de son quota de Merl Bleu, 26000 tonnes à la Pologne. La Pologne qui ne dispose pas de quota pour ce poisson. En échange, la France a reçu 1200 tonnes de cabillot polonais et cet échange, il s’est fait, c’est un accord hein qui a été signé mais qui s’est fait dans une certaine opacité. D’ailleurs, la notre journaliste n’a pas vraiment répondu de n’a pas vraiment eu de réponse de la part du ministère de la transition écologique sur ce sujet. On reste dans les océans Léan Léa ce matin dans reporter vous nous plongez aussi et bien dans les rouages du plus grand crime environnemental d’Europe le trafic international de civil. Bah oui les civiles qu’est-ce que c’est ? Et ben c’est des anguilles juvéniles. C’est des jeunes anguilles. Alors quand leur vie se déroule sans encombre, elle dérive au stade de larve pendant des mois le long des courants océaniques pour ensuite remonter les courants européens pour y faire des réserves pendant des années avant de reprendre le large et pendant des mois de parcourir des milliers de kilomètres dans les abyes pour retrouver leur lieu de naissance s’y reproduire et mourir. Ça c’est la vie idéale d’une anguille. Sauf que chaque année, des millions de civiles, donc les jeunes anguillis, sont capturées en rivière puis elles sont stockées dans des bassins clandestins avant d’être envoyé vivantes vers la Chine ou le Japon où elles sont engraissées et revendues à prix d’or jusqu’à 6000 € le kilo. Ouais, c’est colossal parce que c’est consommé notamment et c’est un business illégal qui rapporte énormément. Ouais. Qui rapporte très gros. En fait, c’est un business business extrêmement lucratif. Selon les estimations d’Europol, ça génère jusqu’à 3 milliards d’euros d’argent sale par an, mais au prix évidemment du déclin massif de cette espèce qui est déjà classé en danger critique d’extinction, décimé par ce trafic mais aussi par la pollution, par les barrages, par aussi la destruction des zones humides. En 30 ans, ces effectifs ont diminué de 75 %. Vous imaginez ? C’est énorme. D’ailleurs, l’Union européenne a fixé des quotas et elle a aussi interdit l’export de ce poisson. Alors forcément, les polices du monde entier essayent de démanteler, d’endiguer ce trafic illégal et elles ont fait une avancée majeure cette année avec le démantellement d’un énorme réseau. C’est l’aboutissement d’une enquête complètement hors norme menée par les douanes et la justice française. Et c’est ce que nous racontent Hortans Chauvin et Erwan Manac, nos deux journalistes qui ont d’ailleurs eu accès au dossier de l’enquête. Alors qu ce qu’on découvre dans ce dossier ? Alors déjà ce qu’il faut savoir c’est que la France abrite une grande partie des anguilles européennes de la population d’angill européenne. Donc forcément c’est une plaque tournante de ce réseau. Donc en 2023 c’est en France dans le Val de Marne que des agents des douanes ont découvert des bassins clandestins dans des entrepôts qui contenaient 800000 civiles. Petit à petit, les enquêteurs ont remonté le fil pour mener l’enquête et ils ont découvert un réseau tentaculaire qui est étendu sur trois continent qui était amassant des millions d’euros. En fait, la manière dont ça fonctionnait, c’est des dizaines de kilos de civelles qui étaient transportées vivantes dans des poches en plastique transparente qui était placé dans des valises. Donc les poches évidemment étaient remplies d’eau. Elles étaient placées dans des valises pour être transportées en avion vers une villa à Dakar au Sénégal. C’est une histoire recambolesque pleine de rebondissement qui démontre l’ampleur de ce trafic. Alors ce réseau-là, il a été démantelé. Les responsables identifiés ont été condamnés mais évidemment le trafic de Civel lui, il est pas complètement terminé. Et ça a vrai impact sur la population d’Angi qui est maintenant en voie de disparition qu’on peut même plus d’ailleurs consommer au restaurant. Enquête à retrouver sur reporter reporter2.net net ainsi que l’enquête sur ce bateau de l’horreur. Merci beaucoup les Geg et rendez-vous donc la semaine prochaine.

Cette semaine, Reporterre enquête sur l’un des plus grands chalutiers du monde. L’Annelies Ilena est de retour en mer à la faveur d’un nouvel accord d’échanges de quotas de poissons entre la France et la Pologne. Cet accord, particulièrement opaque, est dénoncé par les ONG. Autres révélations sur le trafic de civelles. Un braconnage à plusieurs millions d’euros qui décime les populations d’anguilles.
#surpêche #chalutier #civelles

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6 comments
  1. Je ne comprend pourquoi vous relayez Reporterre. Ce site a été épinglé plusieurs fois pour la diffusion de fausses informations toujours orienté vers l'écologie ( ex: les tuyaux employés pour les prématurés… )

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