C’est une véritable guerre industrielle, et l’Europe est en train de la perdre. En quelques années, la Chine «a pris une avance gigantesque dans le secteur automobile grâce à sa puissance technologique et à une stratégie très agressive. L’industrie européenne de l’auto (Stellantis, Volkswagen…), autrefois leader mondial, se fait dépasser par la Chine, autant sur les véhicules électriques que sur les hybrides», alerte Dorian Abadie, Responsable Bourse de Meilleurtaux Placement.

Cette fragilité européenne sur son importante industrie automobile vient en partie d’une décision absurde : l’interdiction des moteurs thermiques en 2035. «En misant tout sur l’électrique sans être prête industriellement, l’Europe s’est retrouvée face à un concurrent chinois déjà largement dominant», fait valoir l’expert, pour qui même si cette échéance devait être repoussée, le retard accumulé semble déjà très difficile à rattraper.

Stellantis, Volkswagen… Les géants européens de l’auto frappés de plein fouet par la montée en puissance de la Chine

Pendant que l’Europe tergiverse, les constructeurs auto chinois prennent d’assaut tous les segments, y compris le véhicule hybride, que l’on pensait encore favorable aux marques européennes. Aujourd’hui, le modèle hybride le plus vendu en Europe «est une BYD (marque chinoise), proposée à des prix imbattables grâce à un coût du travail très bas, des batteries plus performantes et de fortes subventions publiques… interdites chez nous», relève Dorian Abadie.

Et comme l’Europe n’applique aucun droit de douane sur les véhicules hybrides chinois, elle s’expose sans défense à cette concurrence. «C’est un constat amer : l’Europe subit de plein fouet la montée en puissance chinoise dans l’automobile, sans stratégie claire pour protéger ou relancer son industrie», note l’expert Bourse de Meilleurtaux Placement, pour qui les fleurons européens de l’auto, comme Stellantis, «paient un lourd tribut».

Les actions Stellantis restent très risquées en Bourse ! Quelles perspectives, selon l’analyse financière ?

Né en 2021 de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler, Stellantis réunit 14 marques dont Peugeot, Fiat et Jeep. Clairement, la multinationale «traverse une période noire en Bourse», souligne Dorian Abadie. Les actions Stellantis s’effondrent de près de 70%, depuis le pic historique en Bourse atteint fin mars 2024. -40% en 2024, -30% en 2025. A l’heure où ces lignes sont écrites, elles s’échangent autour des 9 euros et versent un dividende de 0,68 euros (environ 7% de rendement des dividendes), en baisse par rapport aux trois dernières années.

Côté résultats, malgré un léger retour de la croissance au troisième trimestre, «l’embellie est trompeuse sur Stellantis», avertit l’expert Bourse de Meilleurtaux Placement. Elle s’explique surtout par une comparaison favorable après une année 2024 catastrophique. En réalité, Stellantis reste «fragilisé, surtout en Amérique du Nord, où il réalisait autrefois des marges record mais où les ventes ont été plombées par des stocks trop élevés et une hausse des prix mal acceptée par les clients», explique Dorian Abadie.

L’héritage de Carlos Tavares pèse encore sur Stellantis. Sa stratégie d’augmenter fortement les prix et de réduire les coûts «a d’abord dopé les marges, avant de détériorer la relation avec les concessionnaires et de provoquer une perte de parts de marché. Résultat, au premier semestre 2025, Stellantis a vu ses revenus s’effondrer, sa marge quasiment disparaître et son activité nord-américaine basculer dans le rouge», relève l’expert.

Le nouveau directeur général, Antonio Filosa, tente de rassurer, mais les bureaux d’études jugent son plan encore flou. Meilleurtaux Placement juge qu’il faudra attendre la présentation du grand plan stratégique, prévue pour 2026, pour voir enfin des décisions potentiellement fortes, peut-être même sur l’avenir de certaines marques du groupe. En attendant, le marché «reste prudent sur les actions Stellantis et attend des preuves tangibles d’un redressement avant de retrouver confiance», note Dorian Abadie.

Quel potentiel en Bourse pour les actions Stellantis, selon l’analyse technique ?

Meilleurtaux Placement dit ainsi rester à l’écart de cette action particulièrement volatile, tant qu’elle ne rebondit pas au-delà des 10 euros, soutenue par une amélioration des résultats et des perspectives. Acheter maintenant les actions Stellantis est très spéculatif et ne peut s’adresser qu’aux profils les plus risquophiles. Dorian Abadie dit le «déconseiller à ce stade, tant que l’action évolue dans son rectangle de prix actuel» (intervalle de fluctuation des cours, selon l’analyse technique, analyse graphique et mathématique de l’évolution des cours de Bourse permettant d’élaborer un scénario sur les perspectives d’une action ou d’un autre actif financier). Un intervalle compris entre 7,60 euros (qui fait office de support, de soutien en cas de baisse du cours de Bourse) et 9,55 euros (un obstacle à la hausse de l’action, selon l’analyse technique).

Stellantis : évolution du cours de Bourse et analyse technique

Stellantis : évolution du cours de Bourse et analyse technique

© Dorian Abadie avec TradingView

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