Déjà enfariné mardi lors de la visite d’une foire agricole à Vesoul (Haute-Saône), Jordan Bardella a été pris pour cible samedi 29 novembre après-midi par un homme qui lui a écrasé un œuf sur la tête, selon le Figaro. Les faits ont eu lieu dans la ville de Moissac (Tarn-et-Garonne), dans un département qui vient pourtant d’élire un député d’extrême droite. Le président du Rassemblement national se trouvait en séance de dédicaces de son nouveau livre Ce que veulent les Français. Exfiltré «quelques minutes» selon le quotidien de droite, Jordan Bardella, indemne après avoir retiré les morceaux de coquille, a ensuite repris ses signatures.
Le suspect, âgé de 74 ans, a été interpellé et placé en garde à vue pour «violence sur personne dépositaire de l’autorité publique sans incapacité», a déclaré le procureur de Montauban Bruno Sauvage. Avant de s’en prendre à Jordan Bardella, le sexagénaire se trouvait dans la ligne d’attente pour les signatures et s’est jeté sur l’eurodéputé d’extrême droite, lui cassant un œuf sur la tête.
A ce stade ni les gendarmes, ni le parquet n’ont été en mesure de préciser si le gardé à vue a été aperçu parmi un groupe de manifestants de la CGT avant son action, comme l’a affirmé le Rassemblement national. Rien ne montre par ailleurs que cet homme aurait agi en raison de son appartenance à «l’extrême gauche», comme l’ont affirmé plusieurs cadres du parti à la flamme.
Au contraire. En mars 2022, l’homme, qui serait un ancien agriculteur de la ville voisine de Castelsarrasin, avait déjà été interpellé après avoir écrasé un œuf sur la tête d’Eric Zemmour, en pleine campagne présidentielle. La scène avait aussi eu lieu à Moissac. L’auteur des faits, dont le fils est autiste, avait justifié son geste comme une réaction à des propos choquants du polémiste multicondamné sur les personnes en situations de handicap. Début avril 2022, il avait récidivé en jetant un œuf sur un bus de campagne de Marine Le Pen, encore dans le Tarn-et-Garonne, là aussi pour dénoncer le manque de soins apportés à son fils.
«C’est quelqu’un qui regarde beaucoup l’actualité et s’inquiète de la montée de l’extrême droite. On ignore quelles explications il a fournies lors de sa garde à vue. Mais ce que je peux dire, c’est qu’il n’est pas d’extrême gauche», a assuré ce dimanche Me Séverine Lheureux, avocate de l’homme, à BFMTV. L’homme n’est d’ailleurs membre d’aucune organisation syndicale ou politique. Une plainte a été déposée au nom de Jordan Bardella et du Rassemblement national, a ajouté le parti.