Benjamin Netanyahou ne recule décidément devant rien, quand bien même tourne-t-il son pays en ridicule et prend en otage la démocratie israélienne… Avant même d’avoir été condamné par la justice, le Premier ministre israélien, poursuivi pour corruption, a déposé une demande de grâce auprès du président de l’État hébreu, Isaac Herzog. La ficelle est tellement grosse que l’information paraît à peine croyable. Et pourtant…

Ce n’est pas le comportement de l’homme, chef de guerre aveuglé d’un pays victime du terrorisme et responsable de la destruction de la bande de Gaza afin de mieux occulter ses propres responsabilités dans l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, qui, en soi, est surprenant. C’est le fait qu’un dirigeant politique d’une nation démocratique comme Israël, même dirigé par un gouvernement d’extrême droite, ose ainsi contourner les règles d’un État de droit. Non seulement Benjamin Netanyahou n’entend pas assumer ses responsabilités dans les événements survenus avant comme après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 mais, en plus, il use des fonctions de Premier ministre pour tenter d’échapper à la justice civile pour des faits n’ayant rien à voir avec la gestion des affaires du pays.

La demande de grâce présidentielle de Benjamin Netanyahou, désormais officielle, reprend un souhait déjà émis par le président américain, Donald Trump, auprès de son homologue israélien. L’ingérence américaine est flagrante. Et si « Bibi » Netanyahou peut s’en réjouir à titre personnel, ce n’est pas le cas des Israéliens dont la justice est ouvertement méprisée. Nul n’ignorait que le sort de Netanyahou était assujetti au soutien des USA. Le voilà désormais personnellement redevable de Trump.

À travers sa demande de grâce, Netanyahou prend en otage l’État hébreu. Isaac Herzog est placé face à deux mauvais choix : gracier Netanyahou jetterait un discrédit sur la justice et donc la démocratie israélienne tandis que refuser cette grâce ne manquerait pas d’enflammer un débat politique déjà éruptif. Dans les deux cas, Netanyahou tire son épingle du jeu. Au détriment d’Israël.