L’étau se resserre autour des opposants au Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. La justice israélienne a ainsi ordonné l’arrestation vendredi 28 novembre de la militante Yolanda Yavor pour un post sur Facebook “incitant à la violence”, avant de prolonger sa détention provisoire.
Maîtresse de conférences au département d’études arabes et islamiques de l’université de Tel-Aviv, la quinquagénaire, détenue au centre de Kishon, dans le nord d’Israël, avait appelé dans la semaine à une “révolte” contre Nétanyahou, accusé par ses opposants de vouloir démanteler le modèle démocratique israélien.
“La seule option est d’être… en luttant contre le traître, ses porte-parole, ses damnés collaborateurs et ses milices […] ou, à défaut, de ne pas être”, avait écrit la militante, avant d’ajouter : “Nous disions ‘Démocratie ou rébellion’, vous vous souvenez ?”, en référence au célèbre slogan des manifestations géantes en 2023 contre une réforme judiciaire jugée antidémocratique. “Alors ce sera la rébellion. Mais une vraie, comme celle importée de Roumanie”, a-t-elle poursuivi.
Son texte a été assorti de plusieurs hashtags dont “Les dictateurs ne se renversent pas par les urnes” et “Nétanyahou est un traître”, rapportent plusieurs médias israéliens, dont The Times of Israel.
“Raisons politiques”
Arrêtée par la police vendredi dernier, elle est soupçonnée d’“apologie du terrorisme” et d’“incitation” à l’usage de la violence. Lundi 1er décembre, un tribunal a prolongé sa détention provisoire de deux jours, poussant ainsi l’enseignante à entamer une grève de la faim, selon son avocate.
Pour l’instant, aucune information n’est disponible sur la date de sa prochaine libération, le tribunal en question ayant affirmé vouloir attendre les résultats de l’enquête. Celle-ci “a été ouverte pour des raisons politiques, à l’initiative d’une organisation d’extrême droite”, a déploré l’avocate, citée par Ha’Aretz.
Yolanda Yavor avait déjà été assignée à résidence pendant plusieurs jours en septembre, après avoir relayé une vidéo de l’incendie de la maison du Premier ministre népalais, l’accompagnant d’une légende encourageant un acte similaire contre Nétanyahou.