Son époux, Christophe Scholtus, affirme que la vigilance est de mise : “Nous suivons les recommandations de l’Afsca Nous faisons ce qu’on nous a dit de faire au niveau sanitaire et biosécurité mais il n’y a pas de gros changements quant à notre fonctionnement habituel, si ce n’est que les poulets sont maintenant confinés à l’intérieur des bâtiments. Tout au long de l’année, nous faisons très attention aux règles d’hygiène”.

Les éleveurs mettent en effet un point d’honneur à les respecter. “Je suis la seule à entrer dans les poulaillers. Je change de chaussures à chaque fois, reprend Marie Castelain. J’enfile également une salopette mais nous trouvons ça logique d’appliquer ces mesures au quotidien. Il y a également du béton devant les bâtiments, ce qui permet de garder le tout bien propre. ”

Un audit réalisé chaque année

À la question de savoir s’il a des inquiétudes, le couple d’éleveurs se montre serein. “ Nous faisons tout ce qui doit être fait, affirme Christophe Scholtus. Maintenant, nous ne pouvons pas tout contrôler, la grippe aviaire peut toujours nous toucher, mais toutes les mesures sont prises pour limiter les risques au maximum.”

Comme les autres élevages, la ferme Dry Les Cortis a été avertie par mail par l’Afsca de la situation en Belgique. “Même sans grippe aviaire, un audit est réalisé au sein de notre exploitation chaque année par notre vétérinaire, explique encore Christophe Scholtus, qui affirme qu’en cas de maladie dans l’exploitation, elle serait rapidement détectée. C’est une maladie qui se manifeste très rapidement, les symptômes sont visibles en 24 heures, il est donc impossible de passer à côté d’autant que nous, nous surveillons nos poulets matins et soirs.”

Quant au risque qu’une catastrophe arrive, les conséquences économiques sont évidemment dans les esprits. “Le risque est d’abattre tout le cheptel, ce qui entraînerait une perte économique. Le Fonds Sanitaire intervient pour indemniser les éleveurs touchés mais il y a tout ce qui se passe après qui est aussi important. Combien de temps le poulailler doit-il rester vide après l’abattage ? Combien de temps prendra la mise en place de nouveaux poussins ? C’est l’Afsca qui décide de tout cela, il peut donc y avoir une perte économique sèche et plus conséquente.”

“Le risque nul n’existe jamais”

Heureusement, aujourd’hui, le secteur est bien conscient des mesures à prendre, ” même si nous ne sommes jamais à l’abri de tout, affirme encore l’éleveur. Nous ne pouvons pas nous en protéger à 100 %, le risque nul n’existe jamais”.

Et à la question de savoir si la prévention est plus importante aujourd’hui qu’hier, il explique : ” Aujourd’hui, la seule prévention à avoir, c’est au niveau de toutes les personnes extérieures à l’exploitation. De plus, celles qui se promènent à pied ou en voiture doivent restent prudentes et ne doivent pas s’aventurer sur les aires bétonnées des poulaillers. Il faut plus conscientiser et responsabiliser à ce niveau-là. L’agent transmetteur vient souvent de choses totalement extérieures à l’agriculteur.”

La Ferme Dry Les Cortis met en tout cas toutes les chances de son côté pour éviter d’être touchée par la grippe aviaire H5N1. Et si les poulets sont confinés, ils sont en pleine santé. “Et la vente directe à la ferme continue, dit Marie Castelain. Nous avons l’avantage d’avoir un espace aménagé pour cela au niveau de notre maison. Il s’agit donc d’un espace séparé des poulaillers, qui sont eux-mêmes éloignés de la partie bovine. Les mouvements ne sont donc pas liés, avec très peu de passage de véhicules. Cela apporte une grosse distinction au niveau sanitaire.”

La seule question qui persiste, c’est quand est-ce que les poulets pourront de nouveau sortir au grand air.

Aucun foyer détecté mais des oiseaux sauvages contaminés

Si aucun foyer n’a à ce jour été détecté en province de Luxembourg, trois oiseaux sauvages ont néanmoins été retrouvés contaminés par la grippe aviaire en province de Luxembourg. Sur la carte partagée par l’Afsca, trois grues cendrées ont été retrouvées à Breuvanne le 21 octobre, à Durbuy le 23 octobre et à Hotton le 26 octobre. “Cela ne correspond pas à des foyers mais cela nous permet d’avoir une idée de la circulation du virus”, explique la porte-parole de l’Afsca, Aline Van Den Broek.

Les recommandations de l’Afca

Comme d’autres élevages, voici les recommandations que la Ferme Dry Les Cortis a reçues de l’AFSCA. La première, c’est de garder la zone autour de l’exploitation propre et peu attrayante pour les oiseaux et nuisibles. Les exploitations doivent également fermer leur route d’accès et la marquer d’un panneau indiquant qu’un accès non contrôlé n’est pas autorisé. Il est recommandé aux éleveurs de prévoir des vêtements et chaussures propres pour leurs visiteurs, de désinfecter quotidiennement les allées vers les bâtiments, de mettre en place des cerfs-volants, ballons ou épouvantails pour faire fuir les oiseaux, d’utiliser un sas d’hygiène avant de rentrer dans les poulaillers et de protéger le parcours extérieur à l’aide de filets. L’AFSCA rappelle également qu’il est important de ne pas toucher les oiseaux morts ou malades dans la nature. Si un oiseau est trouvé et jugé suspect, le numéro gratuit 0800/99.777 est à appeler.