Après un court passage en Jordanie, le chancelier allemand, Friedrich Merz, rencontrera dimanche 7 décembre son homologue Benyamin Netanyahu et se rendra au mémorial de Yad Vachem, à Jérusalem.

Cette visite intervient quelques jours après la levée de l’embargo partiel sur les exportations d’armes allemandes vers Israël, le 23 novembre. Le 8 août dernier, jour de l’annonce du plan israélien pour prendre le contrôle de la ville palestinienne de Gaza, l’Allemagne avait en effet annoncé la suspension de ses livraisons d’armes à Israël. Une décision qui avait été critiquée par Israël, qui reprochait alors à Berlin de soutenir le Hamas.

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Une mesure « irresponsable », sifflent les ONG

Des organisations de défense des droits de l’homme telles qu’Amnesty International ont qualifié la levée de l’embargo allemand d’« irresponsable ». L’ONG considère que ce n’est « absolument pas le moment » d’alléger la pression diplomatique ou militaire sur Israël. L’embargo sur les armes susceptibles d’être utilisées dans la bande de Gaza était par ailleurs soutenu par une grande majorité des Allemands.

Le gouvernement avait lui considéré que le cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre, bien que fragile, permettait la reprise des livraisons. Ces deux dernières années, Berlin, deuxième fournisseur d’Israël, a exporté pour 485 millions d’euros d’armes.

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Jeu d’équilibristes

Le gouvernement allemand a adopté un discours plus nuancé vis-à-vis de ce pays avec lequel il entretient une relation privilégiée du fait de son histoire : l’Allemagne fait partie des traditionnels alliés d’Israël. La Shoah, qui a conduit à l’extermination de six millions de juifs sous l’Allemagne nazie, explique notamment cette relation particulière. L’ex-chancelière allemande Angela Merkel affirmait d’ailleurs que « la sécurité d’Israël fait partie de la raison d’État pour l’Allemagne ».

Tout en réaffirmant le droit d’Israël à « se défendre », Friedrich Merz a condamné, la semaine dernière, avec la France, l’Italie et le Royaume-Uni « l’augmentation massive » de la violence des colons contre les civils palestiniens et a appelé Israël à protéger la population de Cisjordanie, après l’annonce d’une nouvelle opération militaire israélienne dans le territoire palestinien.

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Le même jour, l’armée israélienne a annoncé avoir mené des frappes contre le Hezbollah dans le sud du Liban, un an jour pour jour après la signature d’un cessez-le-feu avec le mouvement pro-iranien.

Dans ce contexte, la visite de Friedrich Merz ne s’annonce pas des plus faciles : entre soutien à Israël, discussions sur les moyens de consolider le cessez-le-feu à Gaza, sans oublier les questions humanitaires, le chancelier va devoir jouer les équilibristes.

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