L’eau potable contaminée par un polluant éternel : quels dangers sur la santé ? • FRANCE 24

L’eau potable contaminée par un polluant éternel : quels dangers sur la santé ? • FRANCE 24

[Musique] Soyez les bienvenus dans votre magazine. D’abord, cette nouvelle incursion en France sur un site sensible. La base militaire de Lille Longue a été survolée jeudi par des drones dont on ignore toujours l’origine. Le site abrite quatre sous-marins nucléaires. Une enquête a été ouverte. Alexandra Alet, Luc Lacroix. C’est le cœur de la dissuasion nucléaire française. Un sitotement stratégique ultra sécurisé. Pourtant, sur cette base sous-marine de l’île longue située dans la rate de Brest, plusieurs drones de petite taille auraient réussi à la survoler. La ministre des armées a immédiatement réagi. Je veux saluer l’interception qui a été celle de nos militaires sur la base de ligne longue. Derrière, il y a un dépôt de plainte, il y a une enquête au sol, des fusillers marins comme ce que l’on voit ici en entraînement au mois de juin dernier sur la base. postes en neutralisant les drones. Les fusillers marins ont procédé à un tir de brouilleur et non pas d’armes à feu. Il n’a pas été abattu de drones, ni identifié ou interpellé de pilotes. Un survol extrêmement critique sur un tel site. La base abrite rien de moins que les quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins français. Puissants instruments de repost en cas de menace. L’un d’entre eux est en permanence en mer pour assurer la dissuasion nucléaire. La base est protégée 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 par les fusillers marins et plus d’une centaine de gendarmes maritimes. Elle est réputé impénétrable par les Rivrins. On s’amuse pas à ça ici en fait. On sait pertinemment qu’il faut pas il faut pas approcher l’île longue. Donc des drones encore moins. On se pose des questions maintenant. C’est vrai, on était pas inquiet, maintenant on s’en pose un peu plus. Un acte de malveillance à minima selon la préfecture maritime de l’Atlantique. Cet ancien militaire de la base forme désormais des télépilote de drone. Pour lui, ces survols peuvent avoir eu deux objectifs. Premier intérêt, ça peut être un scénario test pour connaître la réaction des autorités judiciaires militaires. Et puis il y a un deuxième scénario, c’est celui de la collecte de données en trois dimensions. Donc numérisé en 3D des infrastructures militaires. Selon les autorités, les infrastructures sensibles n’ont pas été menacées. L’enquête devra déterminer avec précision les circonstances de ces survols. On en vient maintenant à ce constat. Nous sommes confrontés en France à une pollution à laquelle presque personne ne peut plus échapper. Le TFA trois lettres pour désigner ce polluant éternel produit dérivé des pesticides. Et alors que l’Agence nationale de sécurité sanitaire l’ANS pointe une contamination généralisée de l’eau potable par le TFA dans le pays, l’État traîne des pieds. Regrette un député écologiste auteur d’une loi pour limiter l’usage de ces pifac. C’est une molécule présente dans l’eau potable de tous les Français ou presque. Le TFA plus petit des polluants éternel quasi indestructible. Selon une étude inédite de l’agence de sécurité sanitaire LANES, le TFA est présent dans 92 % des échantillons d’eau, que ce soit au robinets ou dans les cours d’eau. Les échantillons les plus concentrés en TFA ont été prélevés près des usines fabriquant ou utilisant cette molécule. C’est dans ces deux prélévements qu’on a enregistré les plus fortes concentrations en TFA. Souvent dans ces processation de synthèse ou d’utilisation de TFA, il peut y avoir des des entre guillemets des fuites. Il y a quelques mois, nous avions prélevé nous-mêmes de l’eau du robinet à Moussac, à 30 km de 7 usines dans le gare qui produisait du TFA jusque l’an dernier. Résultat, 8200 nanog par litre d’eau, bien plus que la moyenne en France. C’est de l’eau que ben qu’on utilise pour pour faire le thé, pour la machine à café, pour pour la vaisselle, pour l’utilisation quotidienne quoi. Le TFA est aussi présent dans le sol à cause de la dégradation de certains pesticides agricoles, dans l’eau de pluie contaminée par des gaz qui se décomposent dans l’atmosphère. Tous les prélèvements de l’étude publié aujourd’hui restent largement sous le seuil sanitaire fixé par la France et l’Allemagne à 60000 nanogam de TFA par litre d’eau. Un seuil appelé à être révisé car selon plusieurs études, le TFA a des effets nocifs sur la santé. Le TFA a un impact en particulier sur le foie mais également c’est un reprque, c’est-à-dire que ça perturbe le développement du fétus. L’an prochain, un seuil maximal commun pour le TFA devrait être fixé pour tous les pays de l’Union européenne. Et on accueille notre invité tout de suite. C’est vous Stéphane Aurel. Bonjour à vous. Vous êtes journaliste et réalisatrice de documentaires. Merci de prendre quelques instants pour répondre à nos questions sur France 24. Euh Stéphan Aurel, quand on on vient de voir ce sujet, quand on se penche d’un petit peu plus près aussi sur le rapport de l’ANC, est-ce que ce qu’il faut comprendre aujourd’hui de cette nouvelle alerte, c’est que nous consommons ici en France une eau empoisonnée ? Alors évidemment, le terme est un peu un peu fort, mais euh il est vrai que euh on les Français consomment une eau qui consomme qui contient du TFA, mais aussi d’autres pifas. Donc c’est une grande famille de produits chimiques qui est constitué de environ 14000 substances. Et il n’y a pas il n’y a pas que l’épipace dans la vie malheureusement. Il y a aussi des résidus de pesticides et de d’autres formes de produits chimiques. Et donc oui, l’eau que les Français boivent n’est pas forcément la plus pure qu’on puisse imaginer. Est-ce que ça a toujours existé ? Est-ce qu’on se rend compte maintenant parce qu’on on procède à des échantillons, à des examens et comment est-ce qu’on en est arrivé là ? En fait, les les pifas sont fabriqués depuis la fin des années 40 et ont été massivement mis sur le marché à partir des années 50 et sont passés complètement sous le radar des autorités en grande partie parce que les fabricants euh ont caché aux autorités euh américaines en particulier les euh les signaux d’alerte qu’ils avaient sur les effets toxiques de ces substances. Depuis les années 60, en fait, les fabricants savent que que ces substances se posent un problème et depuis les années 70, ils savent que l’épiphas peuvent s’accumuler dans le sang de des êtres vivants euh donc de des êtres humains et n’ont rien dit aux autorités. Donc, il a fallu attendre la fin des années 90 euh pour que un éleveur américain sollicite un un avocat qui s’appelle Robert Bilot. Et donc c’est c’est un c’est c’est une histoire qui a été racontée dans le film Dark Waters il y a quelques années qui sans ces deux personnes, sans ces deux hommes en fait qui sont allé jusqu’au bout est-ce pour essayer de comprendre d’où venait cette cette pollution et quelles étaient ces ces substances chimiques complètement hors radar. Euh sans ces personnes-là, peut-être qu’on saurait pas aujourd’hui euh que cette pollution, elle est massive, ubicuitaire euh et personne ne peut en y échapper. Il y a c’est qu’il y a des il y a des pifes le sens de 100 % des Français, mais il y a aussi des des pifacces dans la pluie euh au Tibet. Donc, on le sait grâce à ces lanceurs d’alerte, vous le dites à l’instant, les fabricants de ces produits le savaient. Est-ce que les pouvoirs publics aujourd’hui en sont pleinement conscients, même précédemment ? Est-ce qu’il y a des coupables à désigner ? clairement. Alors, la responsabilité de cette pollution, elle est partagée entre les les fabricants et les utilisateurs de de ces substances, mais en premier les fabricants qui avaient conscience et connaissance des des dangers et qui ont continué à multiplier les marchés et de manière assez agressive d’un point de vue commercial. Mais cette responsabilité, elle est partagée avec les pouvoirs publics. Euh c’est ce qu’on appelle le crime ou le dommage industriel facilité par l’État. l’absence de réglementation stricte sur la pollution, sur les émissions des usines et sur les résidus qu’on peut trouver dans l’environnement et dans les dans les produits de consommation courante. Cette absence de réglementation stricte détoxique est quelque chose qu’on se prend en boomerang euh ces ces ces dernières années avec l’épiphasme aussi avec les perturbateurs endocréens, les pesticides et cetera. Et Stéphane Aurel, pour être clair, on parle bien de polluant éternel qui ne se dégrade jamais qui ont donc un effet direct sur notre santé à à nous. Comment est-ce que ça se traduit, ça se manifeste ? Oui. Alors la la spécificité despif, c’est qu’ils sont extrêmement persistants, c’estàd que c’est très difficile de les de les dégrader sans intervention humaine. Et donc ça veut dire que leur leur toxicité persiste à travers le temps et s’accumule dans les dans le dans le corps des êtres vivants. Et donc aujourd’hui, il y a une douzaine de maladies qu’on relie à une exposition au piface. Certains cancers. Donc un des anciens le PIFAS qui est aujourd’hui interdit a été classifié cancérogène certains par le centre international de recherche sur le cancer qui est une agence des Nations- Unies. Mais il y a aussi des maladies comme des problèmes de de fonctionnement thyroïdien, euh des réponses diminuées, des réponses immunitaires diminué au vaccin chez les enfants qui sont des problèmes potentiellement extrêmement graves si des des euh une augmentation de l’hypertension, ce qui peut augmenter les les problèmes cardio-vasculaires et cetera. Et donc aujourd’hui euh même si les chiffres sont en cours de de révision, une estimation qui date de 2019 évaluer les coûts pour les systèmes de santé européens entre 52 et 84 milliards d’euros par an pour les maladies liées à une expédition à ces substances. Et ces substances peuvent aussi avoir un effet sur la reproduction, sur le fétus. Ça veut dire que ça peut se se traduire dans les années, les générations à venir ça. Oui. Alors le c’est le le reportage était concentré sur la question du TFA qui est effectivement une problématique très très importante puisque le TFA on le retrouve absolument partout dans des concentrations importantes par rapport aux autres aux autres Pifas et aujourd’hui on a assez peu d’informations sur la toxicité de de ce Pifas. Donc on pense qu’il est moins toxique que le Pfos ou le le Pfoa qui sont les on va dire les ancêtres d’épiface les les premiers. Mais la construction du savoir nécessite aussi que les que les réglementations soient prêtes à évoluer en fonction de de ce que les les scientifiques concluent. Et aujourd’hui, les autorités allemandes ont ont demandé le la classification du TFA comme toxique pour la reproduction auprès de l’Agence chimique européenne. Donc c’est aujourd’hui à l’étude. Et ce que ça veut dire toxique pour la reproduction. Euh donc c’est c’est une catégorie spécifique en fait qui veut dire que c’est des substances qui peuvent euh endommager l’appareil reproducteur mais aussi avoir des effets sur la descendance. Et c’est sur ces effets-là que qu’on est plutôt inquiet sur la question du TFA. Et il y a une directive Stéphane Noël qui devrait arriver en janvier prochain. Qu’est-ce qu’on peut en espérer ? Est-ce qu’elle verra le jour d’après vous ? Alors, l’enjeu aujourd’hui pour les toute la communauté scientifique compétente, c’est de ce qu’ils appellent tourner le couper le robinet hein des des substances euh des pifaces et de stopper complètement leur production. de on peut pas le faire ça en unement en un claquement de doigts et ça prendra un petit peu de temps. Et donc il y a un projet qu’on appelle de restriction universelle qui a été proposé par cinq États européens et qui est dans les dans les tuyaux à Bruxelles et à Helsinki où se trouve l’agence chimique européenne. Et malheureusement, c’est un processus qui est extrêmement endommagé par le lobbying des industriels qui sont les fabricants mais aussi les utilisateurs de Piface. Et dans dans un projet qui s’appelle le Forever Lobing Project que j’ai coordonné pour le journal Le Monde avec des partenaires dans CSP européen, on a démontré que la plupart des arguments de lobby présentés par les industriels aux autorités européennes étaient parfois mensongé et en tout cas faux. Et donc ça c’est extrêmement inquiétant de voir que les l’orientation que prend la la dégradation de ce projet de de restriction qui a pour vocation de protéger la population est mal en point euh sur la base de faits qui ne sont pas scientifiques. Merci beaucoup Stéphane Aurel, merci d’avoir pris le temps de répondre à nos questions sur France 24. On enevient maintenant à ce procès qui oppose l’État français à la plateforme chinoise Chine. Une décision de justice sera rendue 19 décembre prochain après le scandale de produits illicite vendu sur le site notamment des poupées sexuelles. Le gouvernement français a requis la suspension de la plateforme. Pour Chine, ces demandes sont hors sujet et pas recevables. Et c’est la fin de ce magazine. Merci à vous de l’avoir suivi.

Dans votre magazine cette semaine, l’alerte de l’Anses. L’agence nationale de sécurité sanitaire pointe une contamination généralisée de l’eau potable par le TFA. Trois lettres pour designer ce polluant éternel de la famille des Pfas. Stéphane Horel est notre invitée.

Nous reviendrons aussi sur le survol de la base militaire de l’Île Longue. Le site abrite 4 sous-marins nucléaires. Les auteurs de cette incursion n’ont pas été identifiés. Une enquête a été ouverte. 

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